Récit de pratique liée à un savoir-faire

La musique et le chant dans l'éducation chez les Soeurs de Sainte-Anne

Tradition: Christianisme
Appartenance: Catholicisme (rite latin)
Diocèse, association ou regroupement: Diocèse de Montréal
Communauté religieuse: Soeurs de Sainte-Anne

Classé sous Pratique religieuse (9300), Pratique de communication religieuse (9350), Musique sacrée (9353).

Historique général


Étudiantes en musique au pensionnat des Soeurs de Sainte-Anne à Lachine
© Archives de la Congrégation des Soeurs de Sainte-Anne (P 688), soumis à copyright

L’enseignement de la musique fait partie intégrante de l’éducation offerte par les Sœurs de Sainte-Anne, et ce depuis l’académie Blondin à Vaudreuil en 1850. Dès les débuts de la Congrégation, mère Marie-Anne, la fondatrice, a engagé mademoiselle Harwood comme professeure de piano. Perpétué pendant nombre d’années dans les établissements scolaires de la Congrégation, l’enseignement des arts de la musique et du chant est considéré comme une tradition chez les Sœurs de Sainte-Anne. 


C’est au pensionnat de Lachine qu’est centralisé l’enseignement de la musique au moment de la création de l’école de musique des Sœurs de Sainte-Anne en 1921. L’établissement est affilié à l’Université de Montréal en 1937, obtenant ainsi le titre d'École supérieure de musique. L’École de musique est vendue en 2011, en raison du manque de relève chez les religieuses enseignantes.


 

Description


Enregistrements des oeuvres musicales des Soeurs de Sainte-Anne
© IPIR 2011, soumis à copyright

Au sein de la Congrégation, les chants et la musique sont présents lors des fêtes scolaires, des fêtes religieuses, des cérémonies religieuses, des prises d’habit, des jubilés des religieuses, de funérailles ou lors d'événements spéciaux. 


Le chant était enseigné à tous les groupes d’élèves. Les religieuses enseignaient des chants liturgiques puisque les élèves des pensionnats chantaient lors de célébrations.  Avant Vatican II, les chants étaient en latin. Dans les classes, les élèves avaient l’occasion d’entonner des cantiques ou des chants profanes avant ou après les leçons. Ainsi, les répertoires de chants contribuaient à perpétuer les dévotions à l'égard des saints. L’enseignement du solfège, du grégorien et de la polyphonie faisait partie du cursus académique de l’ensemble des élèves. Différentes méthodes d’enseignement du solfège et de la Bonne chanson étaient utilisées dans les cours,


De plus, des cours de piano, d’orgue, de flûte traversière, de harpe et de violoncelle étaient proposés aux élèves par les sœurs ou par des professeurs spécialisés. Il y avait au moins un professeur de musique dans chaque établissement d’enseignement. Le piano était offert dans la plupart de ses endroits. Le nombre d’enseignants variait selon le nombre d’élèves inscrits.


Périodiquement, une préfète évaluait les élèves par des examens théoriques et d’exécution. Les élèves intéressées et ayant les moyens financiers y prenaient part. L’enseignement de la musique prenait la forme de cours individualisés d’une heure par semaine consacrés à la pratique d’un instrument. D’autres séances portaient sur le solfège et la théorie.


 

Apprentissage et transmission


Archives musicales des Soeurs de Sainte-Anne
© IPIR 2011, soumis à copyright

Les arts de la musique et du chant sont transmis aux élèves des établissements d’enseignement des Sœurs de Sainte-Anne depuis 1850. Sœur Pierrette Courtemanche a d’ailleurs appris à jouer de l’orgue auprès d’une sœur durant son parcours scolaire. Des professeurs, dont les sœurs Marie-Jocelyne, Pierrette Courtemanche et Marie-du-Cénacle, ont rédigé des cahiers d’enseignement du solfège et de théorie musicale. Ces outils pédagogiques étaient destinés aux élèves apprenant le piano dans le cadre de cours privés. Sœur Marie-Valentine a obtenu un doctorat honorifique en pédagogie musicale de l’Université de Montréal en 1937. Elle a rédigé deux dictionnaires de musique dans lesquels on retrouve des biographies de musiciens et des termes musicaux. Deux exemplaires de chacun des manuels didactiques, conçus ou non par une sœur de la Congrégation, sont conservés dans les archives musicales à la maison mère. 


L’ouvrage La musique des Sœurs de Sainte-Anne, paru en 1975,  contient toutes les œuvres composées par les sœurs de la Congrégation. Plusieurs religieuses, dont les sœurs Madeleine-de-Provence, Lucienne Lafleur, Marie-Léon-d’Assise, ont composé des partitions musicales. De nombreuses compositions sont dédiées à sainte Anne, à la fondatrice, Mère Marie-Anne, ou à la Vierge Marie. Ces œuvres étaient généralement chantées au sein de la Congrégation. 


De nombreux élèves ont remporté des prix dans le cadre des Matinées symphoniques de Montréal, de concours locaux ou provinciaux et autres. L'École de musique des Sœurs de Sainte-Anne a formé nombre de chanteurs ou de musiciens professionnels. Parmi les plus réputés d’entre eux, on peut citer Louis Lortie, Gregory Charles et Marguerite Lavergne.


 

Localisation

Municipalité: Lachine
Région administrative: 06 Montréal
Lieu: La maison mère de la Congrégation des Soeurs de Sainte-Anne, 1950, rue Provost, Lachine, H8S 1P7
Téléphone: (514) 637-3783
Site Web: http://www.ssacong.org

Source

Soeurs Madeleine Sarrasin et Pierrette Courtemanche
Titre, rôle et fonction : La première est professeure de piano et animatrice de chant et la seconde, responsable des archives musicales, organiste et directrice de chorale.
Lien avec la pratique : Soeurs Madeleine Sarrasin et Pierrette Courtemanche ont enseigné le piano et animé des séances de chant pour les Sœurs de Sainte-Anne. Soeur Pierrette Courtemanche est également organiste pour la communauté et en paroisse. Elle est aussi responsable des archives musicales.

Enquêteurs : Francesca Désilets , Anne-Florence Bisson
Date d'entrevue : 19 octobre 2011


Partenaires

La réalisation de l’Inventaire du patrimoine immatériel religieux a été rendue possible grâce à l’appui de six partenaires: