Récit de pratique culturelle

La Fraternité des cuisinières des Soeurs de Sainte-Anne

Tradition: Christianisme
Appartenance: Catholicisme (rite latin)
Diocèse, association ou regroupement: Diocèse de Montréal
Communauté religieuse: Soeurs de Sainte-Anne

Classé sous Organisation religieuse (9200), Communauté (9240), Pratique alimentaire (9244)
et sous Organisation religieuse (9200), Structure (9210), Structure communautaire (9214).

Historique général


Congrès de la Fraternité des cuisinières
© Archives Congrégation des Soeurs de Sainte-Anne, soumis à copyright

Au début de la fondation, les femmes qui désiraient se joindre à la communauté des Sœurs de Sainte-Anne devaient passer au « classement » lors de leur entrée. La Congrégation ayant une vocation éducative, les sœurs devenaient enseignantes ou on leur attribuait des travaux manuels. En plus de leur rôle qui les distinguait au sein même de la communauté, les sœurs converses (dont la tâche principale était les travaux manuels) portaient un habit différent des sœurs enseignantes. Ces détails ont fait en sorte que les sœurs converses se sentaient exclues de la mission éducative de la Congrégation et développaient parfois un sentiment d’infériorité.

Les sœurs converses demandèrent la permission de porter le même habit religieux que les sœurs enseignantes et l’obtinrent. Dès lors, ce changement les intégra un peu plus dans la Congrégation. Un peu plus tard, sœur Marie-Jeanne-de-France, directrice de l’Institut familial à Saint-Jacques, prit sa retraite à la maison mère de la Congrégation des Sœurs de Sainte-Anne.  Elle s’est alors intéressée aux sœurs cuisinières en cherchant un moyen qui leur ferait apprécier leur travail, de même que le valoriser. De plus, elles voulaient donner plus d’outils et d’astuces à ces sœurs dans l’accomplissement de leurs tâches, essentielles à la vie communautaire.  

Elle rencontra les cuisinières des différents établissements de la Congrégation et leur suggéra de former un groupe. Elles fondèrent alors la Fraternité des cuisinières. Sœur Marie-Jeanne-de-France a ainsi aidé les cuisinières à exécuter leurs tâches avec sérénité, de même qu’à leur faire prendre conscience de leur valeur au sein de leur Congrégation, les rendant ainsi fières et heureuses. « Les sœurs converses n’existaient plus » souligne soeur Alberte.


La Fraternité perdura pendant près de 30 ans. Des rencontres entre cuisinières se déroulaient une fois par année. Un conseil a aussi été formé en 1965 et un livre de cuisine contenant des recettes de plusieurs maisons a été publié par la Fraternité.  Le nombre de cuisinières diminuant, la Fraternité s’éteignit vers les années 1980. Bien que ce regroupement de sœurs cuisinières n’existe plus, les liens entre elles restent forts et les sœurs sont heureuses d’avoir participé à la mise en valeur du travail manuel et à démontrer son importance dans la vie de la Congrégation.

Description


Le blason et la devise de la Fraternité des cuisinières
© IPIR 2011, soumis à copyright

La Fraternité des cuisinières avait comme principale activité un congrès intercommunautaire annuel réunissant les cuisinières de  toute la congrégation. Pendant cinq jours, les cuisinières échangeaient sur le travail et assistaient à des ateliers et des conférences. En effet, des spécialistes invités donnaient des conférences sur des sujets reliés à l'art culinaire et ménager. Par exemple, les sœurs ont eu des cours pour apprendre à bien faire les courses ou encore à faire la découpe de la viande. La dernière journée du congrès était jour de fête.  Les sœurs démontraient alors leurs talents au chant et aux jeux. Les conseils général et provincial étaient invités à cette journée ce qui accentuait le sentiment d’intégration des cuisinières au reste de la communauté.

Au départ, ces rencontres étaient surtout consacrées à l'art culinaire. Plus tard, le conseil de la fraternité demanda qu’on intègre un caractère spirituel à ces rencontres. Les congrès des cuisinières commencèrent alors à intégrer des discussions ayant comme fondement l’évangile et la vie de la mère fondatrice.

Lorsque le nombre de cuisinières diminua, la Fraternité changea sa formule de congrès et garda une journée de rencontre seulement par année. Les ateliers de la journée étaient regroupés sous un thème particulier. Les rencontres étaient surtout axées sur les échanges de trucs entre cuisinières. Alors qu’auparavant les congrès se tenaient dans de grands couvents ou dans les Instituts familiaux, les dernières rencontres se déroulèrent à la maison mère.

La Fraternité avait son blason et une devise: Sourire et Servir.  Le blason est divisé en deux sections. L’étoile, lumière du Christ, accompagne les sœurs cuisinières et les éclaire dans les difficultés.  Elle représente l’amour qu’elles mettent dans leur travail. Le feu est l’autre élément du blason de la Fraternité des cuisinières. Il représente la chaleur qui se dégage d’une cuisine, mais aussi le feu sacré qui motive les sœurs à toujours avancer et à aller plus loin dans leurs tâches et dans leur vie.

Leur devise « Sourire et Servir » signifie d’accomplir leurs tâches en souriant. Pour la Fraternité, servir les autres sœurs devait être une joie. En déchargeant les sœurs enseignantes des tâches ménagères, elles leur permettaient d’accomplir leur mission éducative. Ainsi, elles participaient aussi à la vocation de la Congrégation des Sœurs de Sainte-Anne.

Apprentissage et transmission


Le livre de recettes de la Fraternité des cuisinières
© IPIR 2011, soumis à copyright

Les sœurs cuisinières apprenaient leur métier en communauté. Elles pouvaient se faire guider par des sœurs plus anciennes ou elles devaient apprendre par elle-même. Les rencontres de la Fraternité des cuisinières étaient le moment propice pour apprendre des cuisinières expérimentées de nouvelles recettes et des trucs pour faire la cuisine ainsi que pour accomplir les tâches connexes. En plus de ces rencontres, les cuisinières s’écrivaient régulièrement pour échanger.

Localisation

Municipalité: Lachine
Région administrative: 06 Montréal
Lieu: La maison mère de la Congrégation des Soeurs de Sainte-Anne, 1950, rue Provost, Lachine, H8S 1P7
Téléphone: (514) 637-3783
Site Web: http://www.ssacong.org

Source

Soeur Alberte Grégoire
Titre, rôle et fonction : Sœur Alberte Grégoire est entrée en communauté en 1946. Elle se joint à la Fraternité des cuisinières et plus tard elle occupa le poste de présidente. Aujourd’hui, âgée de 84 ans et retraitée, elle est responsable de « la petite pasto » et est en charge des personnes âgées qui participent au « Cercle de l’amitié ».

Enquêteurs : Francesca Désilets , Anne-Florence Bisson
Date d'entrevue : 18 octobre 2011


Partenaires

La réalisation de l’Inventaire du patrimoine immatériel religieux a été rendue possible grâce à l’appui de six partenaires: