Récit de pratique culturelle

Les structures administratives des Sœurs de Sainte-Anne

Tradition: Christianisme
Appartenance: Catholicisme (rite latin)
Diocèse, association ou regroupement: Diocèse de Montréal
Communauté religieuse: Soeurs de Sainte-Anne

Classé sous Organisation religieuse (9200), Structure (9210), Structure administrative (9213)
et sous Organisation religieuse (9200), Structure (9210), Structure communautaire (9214).

Historique général


Les officières générales de 1933 à 1962
© IPIR 2011, soumis à copyright

Aujourd’hui définies dans les Constitutions de la Congrégation, les structures administratives des Sœurs de Sainte-Anne se sont adaptées aux besoins et aux enjeux du temps. En 1850, Esther Blondin, désormais sœur Marie-Anne, devient la premières supérieure de la Congrégation, fonction qu’elle occupe jusqu’en 1854. Sœur Marie-Angèle Gauthier agira à titre de deuxième supérieure générale pendant trois ans. La structure de la Congrégation s’oriente alors autour de la supérieure générale et son conseil. La création de provinces apparaît pertinente à partir de 1896, la Congrégation comptant alors cinquante maisons réparties au Québec, dans l’Ouest canadien et aux États-Unis.

Les premières Constitutions, écrites par Mère Marie-Anne et monseigneur Ignace Bourget, fixent en 1927 l’organisation et la structure de la Congrégation. Elles régissent dès lors l’ensemble des rapports entre les autorités au sein de la Congrégation, les structures administratives, les droits et devoirs des religieuses et organisent le gouvernement extérieur de la communauté.

Suite au IIe concile œcuménique du Vatican, l’Église catholique s’attache à renouveler les constitutions de ses congrégations religieuses, les adaptant aux aspirations modernes. Des adaptations structurelles s’appliquent par ailleurs, accompagnées d’une rénovation spirituelle. Dès lors, l’unité dans la fraternité et la participation de toute la communauté sont privilégiées. Les Constitutions des Sœurs de Sainte-Anne, abordées lors de trois chapitres, sont revues, réécrites et amendées. Sœur Colette Dubé est alors supérieure générale de la Congrégation. Les religieuses expérimentent, de la fin des années 1960 à 1982, les différentes versions des Constitutions. La treizième édition est enfin approuvée en 1982 par l’Église catholique romaine. Références de la Congrégation depuis, ces Constitutions apparaissent plus souples et laissent davantage de liberté aux religieuses. À l’exemple des premières Constitutions, éditées en 1927, elles fixent les structures administratives et l’organisation de la Congrégation.

Description


Les constitutions de 1964
© IPIR 2011, soumis à copyright

La direction universelle des Sœurs de Sainte-Anne est d’abord assumée par le pape, évêque de Rome et, à ce titre, premier des évêques. La première autorité dans la Congrégation relève toutefois du chapitre général, assemblée réunissant à tous les cinq ou six ans les religieuses de la Congrégation. Les premiers chapitres des Sœurs de Sainte-Anne rassemblaient une quarantaine de religieuses alors qu’on en compte aujourd’hui plus d’une centaine. Sont ainsi présentes la supérieure générale et son conseil d’administration, les supérieures provinciales et locales et les sœurs élues afin de représenter leur province. Le chapitre est l’occasion pour la supérieure générale et son conseil d’administration de dresser un bilan de fin de mandat, de rendre compte de la gestion et de confier les orientations à suivre pour le prochain quinquennat. Au terme du mandat, l’assemblée élit la prochaine supérieure générale et son conseil. Le chapitre est également une opportunité pour les religieuses de prendre des décisions et de traiter l’actualité liée à la Congrégation.

Élue de la fondation à 1986 pour un mandat de six ans, la supérieure générale l’est aujourd’hui pour un quinquennat. Bien que son mandat soit renouvelable, elle ne peut animer et administrer l’ensemble de la Congrégation plus de douze années consécutives. La supérieure générale est assistée d’un conseil d’administration, dont les membres sont élus, et utilise les structures de participation afin de s’éclairer sur les orientations à donner et sur les décisions à prendre. Les questions et demandes lui étant soumises sont étudiées dans une attitude de discernement spirituel.

Depuis 1896, une supérieure provinciale et le conseil provincial participent à l’animation et l’administration de chaque province. Assistée d’un conseil de trois à cinq conseillères, d’une trésorière et d’une secrétaire, la supérieure provinciale utilise les mêmes structures participatives que la supérieure générale pour préparer et réviser le directoire provincial. Nommée par la supérieure générale, la supérieure provinciale peut cumuler deux mandats de trois ans. La nomination des conseillères provinciales relève également de la supérieure générale selon la recommandation de la supérieure provinciale,  laquelle recueille les suggestions des religieuses de la province. La supérieure réunit le conseil ordinairement une fois par mois et aussi souvent que besoin en est. Elle doit également rendre compte de son administration au chapitre provincial.

Chaque province compte une commission provinciale, laquelle favorise l’implication dynamique et responsable des religieuses de la communauté. Dans un esprit de discernement spirituel, la commission traite des sujets qui lui sont soumis. Composée de vingt à vingt-cinq religieuses, l’organe a pour fonction d’éclairer la supérieure provinciale et son conseil sur les orientations à donner et les décisions à prendre pour la vie de la province et la réalisation de la mission communautaire.

Une supérieure locale anime et administre enfin chaque maison avec le concours des autres religieuses. Nommée par la supérieure provinciale, elle a la possibilité de compléter trois mandats de deux ans. La supérieure locale gère les activités quotidiennes et les responsabilités de la communauté selon ses besoins propres. Les liens et l’interdépendance créés entre les autorités —générales, provinciales et locales— assurent l’unité et la subsidiarité de la Congrégation.

Les autorités de la Congrégation doivent travailler en conformité avec les Constitutions. Celles de 1927 et 1982 traduisent d’ailleurs l’évolution des besoins et aspirations.  Alors que les premières abordent les structures administratives du général au local, les secondes considèrent davantage l’importance des assises de la Congrégation,  évoquant d’abord les responsabilités de la supérieure locale, provinciale, puis générale. La consultation et l’utilisation des structures de participation sont de plus privilégiées, la supérieure générale considérant par exemple les recommandations et suggestions des religieuses lors d’une nomination. La création de la commission provinciale, suite au IIe concile œcuménique du Vatican, participe d’ailleurs d’une volonté d’intégrer des sœurs ayant des compétences particulières ou n’occupant pas de postes administratifs. L’initiative répond de plus au désir de collégialité, de travail d’équipe et de subsidiarité.

Apprentissage et transmission


Boîte à scrutin
© IPIR 2011, soumis à copyright

Le chapitre général et la commission provinciale des Sœurs de Sainte-Anne apparaissent comme une occasion pour toutes les religieuses de la Congrégation de participer à l’animation et à l’administration de la Congrégation. Attendu que les décisions y sont étudiées et prises, la pérennité et la cohésion des Sœurs de Sainte-Anne en dépendent.

Localisation

Municipalité: Lachine
Région administrative: 06 Montréal
Lieu: Maison mère de la Congrégation des Sœurs de Sainte-Anne, 1950, rue Provost, Lachine, H8S 1P7
Téléphone: (514) 637-3783
Site Web: http://www.ssacong.org

Source

Sœur Colette Dubé
Titre, rôle et fonction : Aujourd’hui coordonatrice des Associés des Sœurs de Sainte-Anne, sœur Colette Dubé a occupé plusieurs fonctions au cours de ses soixante années de vie religieuse, travaillant en éducation, en formation, en animation et en administration.
Lien avec la pratique : Ses douze ans d’expérience comme supérieure générale, ses mandats comme supérieure locale, de même que son travail d’animation dans le cadre de trente-un chapitres —des Sœurs de Sainte-Anne ou non— font de sœur Colette Dubé une personne toute désignée pour expliquer le fonctionnement de la Congrégation.

Enquêteurs : Francesca Désilets, Anne-Florence Bisson, Valérie Vachon-Bellavance
Date d'entrevue : 29 novembre 2011


Partenaires

La réalisation de l’Inventaire du patrimoine immatériel religieux a été rendue possible grâce à l’appui de six partenaires: