Récit de lieu

La cuisine de la maison mère des Religieuses Hospitalières de Saint-Joseph

Tradition: Christianisme
Appartenance: Catholicisme (rite latin)
Diocèse, association ou regroupement: Diocèse de Montréal
Communauté religieuse: Religieuses Hospitalières de Saint-Joseph

Classé sous Organisation religieuse (9200), Communauté (9240), Pratique alimentaire (9244).

Historique général


La cuisine de la maison-mère
© IPIR 2009, soumis à copyright

La cuisine actuelle a été installée entre 1948 et 1950, en même temps que la construction d'une nouvelle aile à la maison mère. Auparavant, la cuisine se trouvait au premier étage, à côté de l'ancien réfectoire. Vétuste, l'ancienne cuisine ne répondait plus aux besoins de la communauté. Les pratiques alimentaires ayant fait l’objet de l’entrevue se déroulent, de 1956 à 1959 à la maison mère des religieuses Hospitalières de Saint-Joseph et à la maison provinciale sur la Côte-Sainte-Catherine et, de 1967 à 1975, lors de la saison estivale à la résidence du Lac Ouareau.

Description


Chaudron du 18e siècle
© IPIR 2009, soumis à copyright

De 1956 à 1959, cuisiner pour la maison mère signifie nourrir 210 sœurs. Cela implique un travail colossal pour trois personnes dans la cuisine: la cuisinière, une sœur en charge des desserts et un homme en charge du lavage. Par ailleurs, une sœur professe vient les aider pendant six mois. Pour servir des tartes à l’ensemble des religieuses, il faut en préparer 35 (à l’époque, la pâte est roulée en 45 minutes). Le personnel de la cuisine doit aussi débiter la viande. Dans la cuisine, un silence complet règne. Les sœurs portent, par-dessus leur costume, un long tablier à manches longues.

Le déjeuner se compose de rôties, de café, d’œufs et de confiture. Notre informatrice spécifie d’ailleurs à ce sujet : « Il y en avait moins [de nourriture et de variété] dans mon temps. Aujourd’hui il y en a, le quart de plus en qualité et en quantité […]. C’était une communauté austère! Hein? » Cependant, pendant les jours de fête, le menu se transforme un peu. Bien que ce soit « pas mal pareil », il y a de la tarte et des pommes de terre en purée. À la Saint-Joseph, fête de la communauté, « on pouvait manger des steaks » accompagnés de salade aux pommes et de compote en gélatine. À cette occasion, il y a aussi de la crème glacée et du vin. «C’est une occasion spéciale.» Pour le temps des fêtes, le menu est « québécois », avec de la tourtière, du ragoût de boulettes et de la dinde. Par ailleurs, le 2 février, jour du renouvellement des vœux et des professions, le menu est plus élaboré que d’ordinaire. Est préparé, pour cette occasion, du sucre à la crème pour toutes les religieuses.  Les patients de l’hôpital en reçoivent également pour l’événement. Lors du carême, les sœurs continuent de manger de la viande, mais le menu est plus modeste, « à cause du travail des sœurs. » À Pâques, on sert généralement un jambon aux ananas, un dessert particulier, une meringue et de la crème glacée. On offre aussi du jambon froid tous les dimanches soirs.

Au réfectoire, lors des repas quotidiens, il y a de la langue de bœuf, des côtes de veau et de porc, du bouilli aux légumes et au bœuf, etc. Toutefois, les entrées sont rares. « Il n’y avait pas de bars à salades comme on en a maintenant. » Néanmoins, une crème de tomates est servie et très appréciée. Elle est préparée à partir des produits du jardin de la communauté. Une corvée est même levée pour mettre en conserve, en confiture et en compote ou, encore, congeler certains aliments du jardin. Les soeurs font notamment surgeler des fraises, de la confiture de prunes, de la compote ainsi que de la gelée de pomme.

À l’époque, ces denrées ne sont pas achetées à l’extérieur de la communauté pour des raisons budgétaires. Le jardin fournit des carottes, des choux, des navets, des oignons et des poireaux. Pour expliquer la principale différence entre cuisiner à la maison mère et cuisiner au chalet d’été, sœur Boisjoly mentionne ceci : « C’est différent […] Moi, ce que je faisais, c’est que je demandais aux sœurs ce qu’elles voulaient. » Il y avait donc plus de liberté lors des vacances. Elles lui demandaient entre autres de préparer du poulet, des spaghettis, du rôti de veau et des côtes de porc.

Bien que ce ne soit plus les religieuses qui cuisinent aujourd’hui à la maison mère, certaines traditions culinaires comme la fabrication du pain, du sucre à la crème, des bonbons et des beignes, se perpétuent.

Apprentissage et transmission


Le coin pâtisserie
© IPIR 2009, soumis à copyright

Faisant partie d’une grande famille, sœur Boisjoly assiste rapidement sa mère dans les tâches culinaires. Déjà à l’âge de trois ans, notre informatrice met en conserve des tomates. À 14 ans, sœur Boisjoly apprend à cuisiner « la base » : pain, bouilli aux légumes, gâteau, etc. Entre 1956 et 1957, elle suit des cours théoriques et pratiques donnés par des professeurs français. Les cours se donnent dans un édifice situé sur la rue Saint-Denis, où se trouve actuellement l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ). Les recettes réalisées proviennent, entre autres, de livres de recettes tels le Boston Cooking School Cookbook et La Cuisine raisonnée, de recettes apprises dans les cours et apprises de sa mère. Notre informatrice a pu transmettre ses connaissances en cuisine au moment où une nouvelle professe faisait un stage de six mois et l'assistait dans ses tâches quotidiennes.

Localisation

Municipalité: Montréal
Région administrative: 06 Montréal
MRC: Communauté métropolitaine de Montréal
Lieu: Maison mère des Hospitalières de Saint-Joseph , 251, avenue des Pins Ouest, Montréal, H2W 1R6
Téléphone: 514 844-1022
Site Web: http://www.rhsj.org/

Source

Soeur Jeannette Boisjoly
Titre, rôle et fonction : Au sein de la communauté, notre informatrice a la charge de la couture, de la cuisine, mais principalement celle de l'économat (durant 28 ans).
Lien avec la pratique : Soeur Boisjoly a « répondu à la demande de l'autorité qui [lui] a demandé d'aller aux cuisines» de la maison mère, de la maison provinciale et du chalet d'été de la communauté.

Enquêteur : Roseline Bouchard
Date d'entrevue : 1 mars 2009


Partenaires

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