Récit de pratique liée à un savoir-faire

L'atelier d'art liturgique des Petites Soeurs de la Sainte-Famille

Tradition: Christianisme
Appartenance: Catholicisme (rite latin)
Diocèse, association ou regroupement: Diocèse de Sherbrooke
Communauté religieuse: Petites Soeurs de la Sainte-Famille

Classé sous Organisation religieuse (9200), Fabrication d’objets religieux (9290), Vêtement et accessoire (9294)
et sous Linge et garniture (9296).

Historique général


Une mitre confectionnée à l'atelier
© IPIR 2009, soumis à copyright

L’atelier des soutanes, aujourd’hui appelé atelier d’art liturgique, sert depuis ses débuts, en 1940, à confectionner les vêtements et accessoires portés par les prêtres, les évêques et les séminaristes. Les linges utilisés pour les messes étaient aussi confectionnés à l’atelier situé à la maison générale, de même que les broderies, les peintures sur linges, les appliqués, les fanons et les franges au macramé. Jusqu'aux années 1960, les sœurs confectionnaient les soutanes, les chemises, les plastrons, les mitres, les barrettes, les ceinturons, les camails, les cingulons et la capamagna, une grande traîne autrefois portée par les évêques lors de cérémonies.
Depuis 2006, les sœurs ne font plus de soutanes, en raison du manque de relève associé à l’avancement en âge des sœurs. Un laïc, membre des Chevaliers de Colomb, a pris la relève. Les soeurs confectionnent toujours des accessoires et des vêtements liturgiques.

Description


La confection d'une étole
© IPIR 2009, soumis à copyright

À l’atelier d’art liturgique, les Petites Soeurs de la Sainte-Famille confectionnent des accessoires et des vêtements liturgiques tels les aubes, les chasubles, les surplis, les étoles, les dalmatiques, les mitres, les fanons, les barrettes, les calottes, les ceinturons, les ornements et autres vêtements d’église portés par les clercs. Les Petites Sœurs confectionnent aussi tous les petits linges liés à la célébration de l’Eucharistie, comme le purificatoire, le manuterge et le corporal. Alors qu’il existe un atelier de couture pour les habits des sœurs, cet atelier est consacré uniquement aux différentes confections à l'intention des prêtres. Elles font aussi les garnitures de broderie, les appliqués, les peintures sur les étoles et les franges de macramé. Les modèles, couleurs, tissus, garnitures et motifs sont choisis par le prêtre à partir de catalogues. Le serge, le satin et la soie sont des tissus fréquemment utilisés aujourd’hui encore.
Bien que les sœurs ne confectionnent plus les soutanes depuis 2006, le travail ne manque pas, puisqu’elles continuent de desservir plusieurs diocèses au Canada comme aux États-Unis. Le travail à l’atelier commence le matin à 8 heures jusqu’au dîner à 11 h 30. Après le dîner, les sœurs font les prières, elles prennent une marche à l’extérieur, puis elles reprennent le travail jusqu’au souper à 17 h 15. Parfois, elles travaillent le samedi. Autrefois, les sœurs travaillaient toujours le samedi et devaient à l’occasion travailler le soir, après les prières, parfois jusqu’à 22 heures, pour avancer le travail urgent. Il arrivait même qu’elles apportent leur travail à la récréation. Le travail se déroule silencieusement, et la responsable s’assure de la qualité de la confection. Il s’agit d’un travail méticuleux qui demande une grande attention et beaucoup de minutie. Elles ne sont que trois à présent à travailler à temps plein à l’atelier, aidées de quelques consoeurs. C'est une production artisanale qui a subi peu de transformations techniques.

Apprentissage et transmission


La confection d'une mitre
© IPIR 2009, soumis à copyright

L’apprentissage des savoir-faire liés à l’art liturgique se fait auprès des autres sœurs expérimentées qui enseignent la base, et qui, par la suite, en supervisant le travail effectué, apportent les correctifs nécessaires qui font partie de l’apprentissage. Comme il s’agit d’un apprentissage par contact direct et par imitation qui se fait selon les nécessités. Les sœurs sont amenées à faire ce travail non par choix, mais par devoir envers la communauté où chacune apprend le travail qui lui est demandé d’accomplir. Il arrive donc qu’une sœur qui a travaillé dans des presbytères durant de nombreuses années apprenne la couture ou la broderie, par exemple, à un âge avancé.
La transmission se fait donc par contact direct, par gestes, par démonstration et de façon orale.

Localisation

Municipalité: Sherbrooke
Région administrative: 05 Estrie
MRC: Hors MRC
Lieu: Maison générale, 1820, rue Galt Ouest, Sherbrooke, J1K 1H9
Téléphone: 819 823-0345
Télécopieur: 819 562-2578
Site Web: http://www.centremarie-leonieparadis.com/

Source

Soeur Marie-Paule Baillargeon
Titre, rôle et fonction : Responsable de l'atelier d'art liturgique

Enquêteur : Stéphanie Teasdale
Date d'entrevue : 4 mars 2009


Partenaires

La réalisation de l’Inventaire du patrimoine immatériel religieux a été rendue possible grâce à l’appui de six partenaires: