Récit de pratique liée à un savoir-faire

La confection des soutanes à l'atelier de Sainte-Martine des Antoniennes de Marie

Tradition: Christianisme
Appartenance: Catholicisme (rite latin)
Diocèse, association ou regroupement: Diocèse de Chicoutimi
Communauté religieuse: Soeurs Antoniennes de Marie

Classé sous Organisation religieuse (9200), Fabrication d’objets religieux (9290), Vêtement et accessoire (9294)
et sous Organisation religieuse (9200), Communauté (9240), Pratique technique et artistique (9245).

Historique général


La confection des soutanes
© Archives des Antoniennes de Marie, soumis à copyright

Depuis la fondation de la communauté et jusqu’à l’abandon du costume traditionnel, les Antoniennes ont toujours confectionné leurs propres vêtements et ceux qui sont requis pour le clergé. Les Antoniennes ont été fondées par l'abbé DeLamarre dans le but d’accompagner et de soutenir la mission apostolique des prêtres. Confectionner des accessoires liturgiques et des vêtements portés par le clergé s'inscrit dans la mission première des Antoniennes. Le type de vêtements et d'accessoires qu’elles ont confectionné a évolué en même temps que les changements sociaux. Avant le Concile Vatican II, tous les prêtres portaient la soutane. Puis peu à peu, la soutane a été remplacée par le clergyman qui est une tenue se rapprochant du costume civil; le clergyman a été adoptée par les prêtres catholiques dans les années 1960.
La maison Saint-Antoine était située à Sainte-Martine dans la région de Chateauguay. Cette résidence a été fondée par les sœurs Antoniennes en 1954 et faisait partie d’un projet vocationnel, c’est-à-dire que les sœurs devaient veiller à la relève religieuse. La fabrication des soutanes était une des nombreuses activités de la maison.

Description


La coupe des soutanes
© Archives des Antoniennes de Marie, soumis à copyright

L'atelier de soutanes de Sainte-Martine était situé au deuxième étage de la maison ancestrale acquise par les Antoniennes en 1956. Répondant aux besoins des prêtres, le nouvel atelier proposait des modèles de soutane différents de ceux de l’atelier de la maison mère de Chicoutimi. La responsable de l'atelier de Sainte-Martine entreprit de mieux répondre aux goûts de certains prêtres. Plusieurs de ces prêtres « insatisfaits » se procuraient leurs vêtements à l’atelier Saint-Joseph de Montréal. La responsable a donc décidé de se rendre à Montréal pour apprendre la méthode propre à l’atelier Saint-Joseph afin de s’en inspirer. Voilà que désormais on pouvait distinguer les soutanes qui provenaient de l’atelier de la maison de Sainte-Martine et celles de la maison mère de Chicoutimi. Cette distinction participera d’ailleurs à la réputation des Antoniennes de l’atelier de la maison de Sainte-Martine.
Quatre religieuses travaillaient quotidiennement à l’atelier pour répondre aux demandes de la clientèle. Cette clientèle était composée de prêtres de Sainte-Martine, de Montréal, des Missions étrangères, des pères Sainte-Croix, de frères du Sacré-Cœur et de quelques évêques chanoines. Chacun avait son propre modèle et ses propres couleurs : noires pour les prêtres et frères de Sainte-Croix, violet pour les chanoines, rouge pour les cardinaux et blanc pour les prêtres des missions étrangères. Les Antoniennes de l’atelier de Sainte-Martine faisaient aussi des ornements d’église comme des chasubles, des chapes, des voiles de tabernacle, des linges d’hôtel. Elles réalisaient de façon artisanale les garnitures et décorations (boutons tissés avec du fil de soie, broderies, peintures décoratives et ceinturons en macramé).
Pour ces religieuses artisanes, les activités de la journée se répartissaient entre les obligations spirituelles et temporelles de la communauté. Toujours bien rempli et très ordonné, l'horaire de la journée se déroulait comme suit:
À 5 h 30 : Lever avec une demi-heure pour s’habiller, suivi d’une méditation de trois quarts d’heure et de la messe (jeûne eucharistique)
À 8 h : Déjeuner suivi du travail
À 10 h : Pause pour une lecture spirituelle de 15 minutes dans la salle communautaire. Il arrivait que les soeurs apportent leur couture. La lecture spirituelle était faite par la révérende mère supérieure. Après cette prière, retour au travail jusqu’à midi et repos après le dîner.
À 13 h 30 : Retour au travail
À 16 h : 15 minutes d’office. Après l’office de quatre heures, les sœurs retournaient travailler.
À 17 h 30 : Souper
La fabrication de soutanes s’est interrompue en 1967 suite aux réformes vestimentaires proposées par Vatican II. Peu de temps après, la maison a été vendue.

Apprentissage et transmission


L'atelier de soutanes de Ste-Martine
© Archives des Antoniennes de Marie, soumis à copyright

À part les méthodes et techniques apprises à l'atelier Saint-Joseph de Montréal, la responsable de l'atelier de Sainte-Martine possédait des connaissances transmises par sa famille et les autres antoniennes de l'atelier de la maison mère. De tout temps, les antoniennes se sont transmis leurs connaissances entre elles.

Localisation

Municipalité: Saguenay
Région administrative: 02 Saguenay-Lac-Saint-Jean
MRC: Le Fjord-du-Saguenay
Lieu: Maison mère des Soeurs Antoniennes de Marie, 927, rue Jacques-Cartier , Chicoutimi, G7H 2A3
Téléphone: 418 549-1055
Télécopieur: 418 549-1322
Site Web: http://www.soeursantoniennes.org

Source

Soeur Thérèse Fortin
Lien avec la pratique : Responsable de l'atelier de soutanes à la Maison Ste-Antoine à Ste-Martine pendant 11 ans.

Enquêteurs : Catherine Gaumond, Roseline Bouchard
Date d'entrevue : 8 avril 2009

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