Récit de lieu

La chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours : lieu de pélerinage depuis plus de 350 ans

Tradition: Christianisme
Appartenance: Catholicisme (rite latin)
Diocèse, association ou regroupement: Diocèse de Montréal
Communauté religieuse: Congrégation de Notre-Dame

Classé sous Organisation religieuse (9200), Espace religieux (9270), Lieu de culte (9271)
et sous Pratique religieuse (9300), Cérémonie (9310), Pèlerinage (9319).

Historique général


Première chapelle virtuelle
© Archives C.N.D., soumis à copyright

Marguerite Bourgeoys arrive à Ville-Marie en 1653 avec pour principal mandat d'ouvrir la première école de la mission, ce qui se concrétise le 30 avril 1658. Entre temps, en 1655, elle projette de faire ériger une chapelle de pèlerinage dédiée à la Sainte Vierge. À l'époque, le seul lieu de pèlerinage de Ville-Marie est la croix située sur la montagne (le mont Royal) qui se trouve loin du fort et dans un emplacement très dangereux à cause de la présence accrue des Iroquois. Cela incite Marguerite Bourgeoys à se tourner vers un endroit le long du fleuve Saint-Laurent et près du fort. Monsieur de Maisonneuve donne un terrain pour la chapelle et Marguerite Bourgeoys rallie les premiers colons de Ville-Marie à son projet. Les travaux débutent en 1655, mais doivent cesser deux ans plus tard lors de l'arrivée des Sulpiciens venus prendre la relève des Jésuites. Les Sulpiciens donnent leur aval pour la reprise des travaux en 1675. La chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours est érigée en 1678 et devient la première chapelle de pierres de Montréal. Dès la fin du 17e siècle, la chapelle devient un lieu important de pèlerinage pour les colons. En plus des nombreuses processions, une sainte messe est célébrée tous les jours afin de satisfaire à la dévotion populaire. L'année 1754 voit la chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours complètement détruite par un incendie. Après la conquête de 1760, l'armée britannique souhaite utiliser l'emplacement laissé vacant par les ruines de la chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours. La menace de perdre le terrain finit par regrouper les citoyens de Montréal autour d'un projet de reconstruction. La chapelle est ainsi reconstruite en 1771 sur les fondations originales. Grâce à son accueil des immigrants, la chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours devient le lieu de naissance de la communauté catholique anglophone de Montréal, composée principalement d'Irlandais. À la suite de l'épidémie de typhus qui fait rage à partir de 1847, on assiste au retour de la fonction spirituelle que Marguerite Bourgeoys destinait à la Chapelle : un lieu de pèlerinage. Cette vocation se poursuit toujours malgré le déclin de la religion catholique dans l'ensemble du Québec. En 1998, on procède à la restauration et à l'aménagement d'un nouveau musée qui fait de la chapelle un des lieux les plus visités de Montréal.

Description


Interieur de la chapelle Bon-Secours
© IPIR 2009, soumis à copyright

La seconde chapelle datant de 1771, « de facture assez simple, reste fidèle à l'esprit de l'Ancien Régime avec son clocher à deux lanternes, ses fenêtres en plein cintre et son oculus dans le pignon. Ses dimensions sont de 70 pieds sur 460 (21,3 mètres sur 14), avec un choeur de forme polygonale de 32 pieds sur 30 (9,7 mètres sur 9,1), érigé au-dessus de la voûte en cul-de-four. » (Simpson, Patricia et Louise Pothier. Notre-Dame-de-Bon-Secours : Une chapelle et son quartier, Éditions Fides, Montréal, 2001, p. 71). Le nom de l'architecte n'est pas connu, mais le maçon était Joseph Morin et le charpentier, Pierre Raza dit Rangeard. Dès sa fondation, la chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours devient un lieu de pèlerinage très fréquenté par les colons de Ville-Marie. Depuis sa fondation il y a plus de 350 ans, la Congrégation de Notre-Dame a assisté à maintes reprises à des célébrations religieuses d'importance à la chapelle. Actuellement, la chapelle est un des principaux lieux touristiques de Montréal et elle attire des visiteurs de toutes les nationalités.
En 2005, la chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours a célébré son 350e anniversaire de fondation lors d'une cérémonie où les restes mortels de sainte Marguerite Bourgeoys sont revenus dans le Vieux-Montréal et sont placés dans l'autel latéral gauche de la chapelle. Encore aujourd'hui, il est possible d'assister à la messe de la chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours quatre fois par semaine et le sacrement du pardon est offert avant chaque célébration. Les grandes fêtes liturgiques y sont aussi célébrées, ainsi que des célébrations commémoratives. Il existe aussi un programme offert aux jeunes en parcours catéchétique et spécialement pour ceux qui se préparent à la confirmation.

Apprentissage et transmission


Statue à l'intérieur de la chapelle Bon-Secours
© IPIR 2009, soumis à copyright

Relocalisé au milieu des années 1990 dans l'ensemble Bon-Secours, incluant la chapelle et le site archéologique, le Centre Marguerite-Bourgeoys est devenu le Musée Marguerite-Bourgeoys. Cette institution permet aux visiteurs d'en apprendre davantage sur l'histoire de Montréal et de Marguerite Bourgeoys, fondatrice de la Congrégation de Notre-Dame. De plus, des fouilles archéologiques à partir de 1996 ont permis de mettre à jour les fondations de la première chapelle, situées sous la nef de la chapelle et accessibles par la crypte. Ce site est ouvert au public.

Localisation

Municipalité: Montréal
Région administrative: 06 Montréal
MRC: Communauté métropolitaine de Montréal
Lieu: Musée Marguerite-Bourgeoys, 4000, rue Saint-Paul Est, Vieux-Montréal, H2Y 1H4
Téléphone: (514) 282-8670
Télécopieur: (514) 282-8672
Site Web: http://www.marguerite-bourgeoys.com

Source

Soeur Patricia Simpson et soeur Danielle Dubois
Lien avec la pratique : Soeur Patricia Simpson est l'historienne qui a rédigé les ouvrages portant sur l'histoire de Marguerite Bourgeoys et de la chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours. Soeur Danielle Dubois est la directrice du Musée Marguerite-Bourgeoys et de la Chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours.

Enquêteurs : Alina Nogradi, Maude Redmond Morissette
Date d'entrevue : 19 mai 2009


Partenaires

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