Récit de pratique culturelle

Les Soeurs de Notre-Dame du Saint-Rosaire sur la Basse-Côte-Nord

Tradition: Christianisme
Appartenance: Catholicisme (rite latin)
Diocèse, association ou regroupement: Diocèse de Rimouski
Communauté religieuse: Congrégation des Soeurs de Notre-Dame du Saint-Rosaire

Classé sous Organisation religieuse (9200), Mission (9260), Prosélytisme (9263).

Historique général


Le village de Tête-à-la-Baleine
© Archives R.S.R., Soumis à copyright

La Congrégation des Soeurs de Notre-Dame du Saint-Rosaire reçoit une lettre de Mgr Lionel Scheffer, vicaire apostolique du Labrador, demandant l’aide de la communauté pour répondre à l'augmentation du besoin d'enseignantes sur le territoire de la Basse-Côte-Nord en 1954. Ayant reçu une réponse positive de la supérieure générale et de son conseil, quatre missionnaires sont envoyées dans la communauté anglophone de Saint-Augustin en septembre 1955. Les Soeurs du Saint-Rosaire sont la deuxième congrégation à enseigner dans cette région du Québec après les Soeurs de la Sainte-Famille de Bordeaux en 1953.
Après Saint-Augustin, des missions dans sept autres localités de la Basse-Côte-Nord sont fondées. Dès 1956, quatre religieuses s'installent à Tête-à-la-Baleine pour y enseigner. En 2009, une soeur est encore à l'oeuvre dans ce milieu. Trois soeurs arrivent à La Tabatière pour prendre la direction de l'école Saint-Joseph en 1968. Fermée en 1998 et réouverte en 1999, cette maison est encore ouverte en 2009. La localité de La Romaine, population composée de Montagnais et de Canadiens français, accueille trois religieuses en 1971. Jusqu'en 2001, des Soeurs du Saint-Rosaire y ont travaillé. Blanc-Sablon reçoit aussi quatre religieuses enseignantes en 1971. Les soeurs ont quitté le milieu en 1995. Pour sa part, Lourdes-de-Blanc-Sablon voit débarquer six religieuses en 1973 et, encore aujourd'hui (2009), une soeur poursuit l'oeuvre dans cette localité. En 1977, deux religieuses prennent en charge, pour trois ans, l'école de Middle Bay. Finalement, à la demande de Mgr Peter-A. Sutton, deux religieuses s'installent à Pakua Shipi (établissement montagnais à l'embouchure de la rivière Saint-Augustin) en 1981. Les soeurs quittent ce village deux ans plus tard.
Entre 1955 et 2009, 83 missionnaires ont enseigné sur la Basse-Côte-Nord. Certaines religieuses ont vécu plus de 40 ans dans cette région isolée du Québec. Encore aujourd'hui, quatre religieuses de la Congrégation poursuivent la mission comme agentes de pastorale depuis leur retraite du milieu de l'enseignement.

Description


Premières missionnaires à Saint-Augustin
© Archives R.S.R., Soumis à copyright

Au début des missions sur la Basse-Côte-Nord, les soeurs missionnaires devaient avoir des aptitudes pour vivre dans l'éloignement et la solitude. L'isolement était la principale caractéristique de la vie au quotidien sur ce territoire puisque, dans les années 1950-1960, il n'y avait aucune route carrossable entre les différentes localités. Il fallait se déplacer par bateau, par avion ou par traîneau à chiens. À l'époque où les premières missionnaires voyageaient vers la Basse-Côte-Nord, elles le faisaient par voie maritime. En 1955, lors du premier voyage, neuf jours furent nécessaires pour faire le trajet entre Rimouski et Saint-Augustin. De plus, à cause des distances entre chaque village, les religieuses des diverses localités n'avaient pas la chance de se rencontrer régulièrement.
Si la mission première était l'enseignement, les Soeurs du Saint-Rosaire se sont bien intégrées aux populations locales, s’impliquant dans de nombreux champs de la vie communautaire. Elles s'occupaient de l'initiation aux sacrements des enfants, elles animaient le chapelet le dimanche matin lorsque le prêtre s'absentait, elles remplissaient des tâches en lien avec la sacristie, la chorale et les enfants de choeur, en plus de visiter les malades. Au plan de l'enseignement, les religieuses organisaient fréquemment des activités après les classes : tricot, enseignement ménager, cours de chant, de guitare ou d'accordéon, couture, scoutisme.
En ce qui a trait à leur vie spirituelle, les soeurs en mission en Basse-Côte-Nord avaient une vie de prière semblable à celle qui pouvait se vivre à la maison mère de Rimouski, elles avaient un règlement journalier et des obligations. Vivant toujours en petits groupes de religieuses, elles avaient une belle vie communautaire. Depuis 1955, les Soeurs de Notre-Dame du Saint-Rosaire établies sur la Basse-Côte-Nord ont toujours su poursuivre le charisme de la congrégation en partageant et en témoignant de la tendresse et de la sollicitude de Jésus et de Marie.

Apprentissage et transmission


Une religieuse avec des jeunes Montagnais
© Archives R.S.R., Soumis à copyright

Avant de partir en mission vers la Basse-Côte-Nord, toutes les religieuses de Notre-Dame du Saint-Rosaire recevaient une formation scolaire adéquate pour enseigner dans les petites écoles des campagnes et des milieux pauvres.

Localisation

Municipalité: Rimouski
Région administrative: 01 Bas-Saint-Laurent
MRC: Rimouski-Neigette
Lieu: Maison mère , 300, allée du Rosaire, Rimouski, G5L 3E3
Téléphone: (418) 723-2705
Télécopieur: (418) 724-0922
Site Web: http://www.soeursdusaintrosaire.org

Source

Soeur Anita Aspirot
Titre, rôle et fonction : Soeur Anita Aspirot est présentement supérieure locale d'un groupe de 20 religieuses à la maison mère.
Lien avec la pratique : Après des études à Paspébiac auprès des Soeurs de Notre-Dame du Saint-Rosaire, elle fait son entrée dans la communauté en 1950 à l'âge de 16 ans, désireuse de devenir enseignante. Elle quitte Rimouski en août 1959 pour une mission sur la Basse-Côte-Nord, afin d'y enseigner aux populations locales pendant 18 ans. Depuis sa retraite, soeur Anita Aspirot a écrit un ouvrage intitulé « Par-delà le fleuve » en 2008 portant sur la présence de la Congrégation sur la Basse-Côte-Nord.

Enquêteurs : Maude Redmond Morissette, Roseline Bouchard
Date d'entrevue : 14 septembre 2009


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