Récit d'objet
Tradition: Christianisme
Appartenance: Catholicisme (rite latin)
Diocèse, association ou regroupement: Diocèse de Québec
Communauté religieuse: Ursulines de l'Union canadienne
Classé sous Organisation religieuse (9200), Pratique vestimentaire (9243).
L'habit religieux des Ursulines de Québec
© IPIR 2007, soumis à copyright
À la fondation de la communauté par sainte Angèle Mérici, le costume n'était pas requis. De plus, les Ursulines n'étaient pas cloîtrées et demeuraient dans les familles. Après le concile de Trente qui eut lieu de 1545 à 1562, les Ursulines ont dû se cloîtrer. Lorsque les premières Ursulines arrivent à Québec en 1639, elles portent le costume décrit plus bas. À l’exception qu’il est ceinturé par un cordon de laine noire qui rappelle saint François. En 1641, lors de l'union proposée par Marie de l'Incarnation entre les congrégations de Paris et de Tours, qui forment alors les Ursulines de Québec, ces dernières adoptent le costume des Ursulines de Tours. Elles y apportent toutefois quelques modifications dont l'ajout d'une ceinture de cuir et d'un manteau de chœur au lieu d'un grand voile. Le manteau de chœur a été porté jusque vers 1954. Puis, après Vatican II, qui s'est déroulé de 1962 à 1965, la communauté est retournée aux sources et a pris la décision en 1967 de laisser tomber la clôture. De 1965 à 1968, les Ursulines ont porté un costume mitoyen qui ne comprenait pas la guimpe ni le bandeau. En 1968, les Ursulines ont décidé de porter le costume contemporain, tout en laissant libres celles qui souhaitaient porter un costume religieux mitoyen.
Les costumes étaient confectionnés au Monastère des Ursulines, dans l'aile Marie-de-l'Incarnation. La salle où étaient fabriquées les robes était la « roberie »; celle pour les cottes, la « cotterie ». Il y avait aussi une salle de confection pour les bas. À la lingerie, on fabriquait tous les morceaux blancs, comme le serre-tête, le bandeau, la « templette » et la guimpe.
Pour entrer à la chapelle, à l’eucharistie et lors de grandes fêtes, les Ursulines portaient le manteau de chœur. La robe présente des petites agrafes au bas qui permettent de la fixer chaque côté de la taille. Pour le travail manuel, les religieuses relevaient l'avant et l’arrière de la robe et mettaient un tablier bleu rayé par-dessus. Pour enseigner, elles ajoutaient un tablier noir. Les souliers fabriqués au monastère sont droits, c’est-à-dire qu’ils ne comportent ni pied gauche ni pied droit. Pour que les souliers s’usent de manière égale et durent plus longtemps, les religieuses les changeaient de pied chaque matin. Une paire de souliers durait entre cinq et six ans.
Quelques costumes sont aujourd’hui conservés au monastère. Ils sont utilisés à l’occasion par le Musée des Ursulines de Québec ou par d’autres organismes ou personnes de l’extérieur. Souvent, ils sont utilisés pour représenter Marie de l’Incarnation. Habituellement, la responsable, sœur Chénard, demande aux personnes de se rendre au monastère afin d’apprendre comment mettre et porter le costume dignement et correctement.
Le serre-tête
© IPIR 2007, soumis à copyright
Le costume des Ursulines de Québec comprend plusieurs éléments. Lorsqu'elle s'habille, la religieuse enfile tout d'abord une paire de bas blancs en été ou noirs en hiver. Les sous-vêtements particuliers aux Ursulines comprennent une chemise de coton non blanchi qui présente un collet légèrement relevé avec un petit « v » à l'avant. Cette chemise possède des manches longues. Les sous-vêtements comprennent également un jupon d'été fait de coton gris-bleu. Le jupon d'hiver est fait de serge grise attaché à l’arrière. Par-dessus les sous-vêtements, l’Ursuline porte une cotte, c’est-à-dire une sous-robe. La cotte est composée d’une partie supérieure faite de coton et d’une partie inférieure en laine. Elle est attachée à la taille. L’hiver, la cotte pouvait être entièrement de laine. La robe s’attache dans le dos au niveau du collet. Cette robe de serge noire doit posséder deux plis plats de chaque côté à l’avant et à l’arrière. Ces plis sont retenus par la ceinture de cuir munie d’une boucle. Cette dernière est nouée sur la gauche de la taille et descend jusqu’au bas de la robe. Vient ensuite la coiffure. La religieuse couvre et retient ses cheveux avec le serre-tête de coton non blanchi, il a la forme d’un petit bonnet. Le serre-tête est retenu par une épingle à l’arrière du cou. Cette pièce ne doit cependant pas cacher les oreilles, car les religieuses n’entendraient pas bien. L’Ursuline place ensuite le bandeau fait de toile de lin blanc en lui donnant la forme du front, forme qui varie selon la personne. Le bandeau présente à chaque extrémité des galons qui s’attachent à l'arrière de la tête : ceux du haut s'attachent vers le bas de la tête et ceux du bas au centre de la tête. La guimpe faite de toile de lin blanc couvre les côtés de la figure et une partie du torse. Elle s’attache sur le dessus de la tête par-dessus le bandeau à l'aide d'une épingle à ressort. Elle est retenue à l’arrière par deux cordons. Au XXe siècle, elle a été fabriquée en un plastique nommé « pyralin ». Dans ce cas, les « templettes » c’est-à-dire les parties qui couvrent les tempes sont séparées et faites de lin. La religieuse pose ensuite le voile, soit une pièce rectangulaire dans lequel est faite une demi-lune pour le rond de la tête. Ce voile en étamine de couleur noire retombait sur les épaules. Attaché sur le dessus de la tête, il laisse tomber le tissu à l’arrière en formant deux plis. Pour qu’ils tombent bien, les plis sont retenus par une épingle à ressort. L'intérieur du voile doit présenter une pièce noire nommée domino. De même qu’une pièce de revêtement blanche afin que le noir touche la peau. Pour enseigner, les Ursulines ajoutaient un tablier noir. Le tablier qui couvrait la robe était confectionné dans un tissu plus léger. Les sœurs converses portaient un grand tablier rayé bleu et blanc. Les sœurs converses avaient un manteau de chœur légèrement plus court. Les religieuses qui travaillaient à la cuisine et à l’infirmerie étaient habillées de blanc. Les chaussures des Ursulines sont faites de cuir noir.
Jusque dans les années 1950, les chaussures étaient fabriquées par la cordonnière de la communauté. Les bas étaient tricotés à la machine au monastère. La robe était faite à la machine à coudre. Par contre, le bas était fait à la main. Une pièce de tissu interchangeable doublait l’intérieur avant de la cotte. Cela permettait de changer seulement la doublure et non l’ensemble de la robe. Le voile était entièrement fait à la main. Une personne était désignée pour la confection des robes, une pour les cottes et une autre pour les jupons. Il y avait trois grandeurs de costume, petit, moyen et grand. Ainsi, il y avait trois modèles de patrons. Sœur Chénard a reçu l’obédience des voiles dans les années 1950-1952. Ainsi, lorsqu’elle avait des temps libres, elle devait travailler à la fabrication des voiles. Elle s’y employait durant la deuxième moitié de l’heure de récréation qui suivait le souper. Sœur Chénard travaillait alors avec ses compagnes.
Les costumes religieux mitoyens actuels sont faits au monastère. Le voile est toujours fait au monastère. Les religieuses qui portent le costume contemporain pourront se le procurer à l’extérieur.
Municipalité: Québec
Région administrative: 03 Capitale-Nationale
MRC: Communauté métropolitaine de Québec
Lieu:
Monastère des Ursulines de Québec, 18, rue Donnaconna, Québec, G1R 4M5
Téléphone: 418 692-2523
Site Web: http://www.museedesursulines.com
Sœur Marguerite Chénard
Titre, rôle et fonction : Sœur Marguerite Chénard a été présidente de la corporation du Monastère des Ursulines de Québec de 1999 à septembre 2007. Elle travaille maintenant au Centre Marie-de-l'Incarnation.
Enquêteur : Catherine Lavallée
Date d'entrevue : 29 octobre 2007
La réalisation de l’Inventaire du patrimoine immatériel religieux a été rendue possible grâce à l’appui de six partenaires: