Récit de pratique culturelle

La mission en Afrique des Soeurs de l'Assomption de la Sainte Vierge

Tradition: Christianisme
Appartenance: Catholicisme (rite latin)
Diocèse, association ou regroupement: Diocèse de Nicolet
Communauté religieuse: Soeurs de l'Assomption de la Sainte Vierge

Classé sous Organisation religieuse (9200), Mission (9260), Oeuvre (9262).

Historique général


Soeur Réjeanne Lebel au village, 1970
© Archives S.A.S.V., soumis à copyright

Dans l’élan qui suit le concile Vatican II, les Églises d’Afrique voient les changements préconisés par ces assises comme des passages obligés. L'instruction et l'éducation des jeunes filles tout comme la promotion de la femme figurent parmi leurs priorités. Ces évêques décident de fonder dans leur pays une congrégation de religieuses autochtones capables de s'insérer dans toutes les sphères de la société. Ce choix diminue le nombre de membres dans les congrégations d'origine étrangères à un point tel qu'elles remettent en question certaines de leur oeuvres.
Les soeurs de la congrégation de Notre-Dame des Apôtres, à la tête d'un imposant collège à Abidjan, capitale de la Côte d'Ivoire, décident alors de remettre le flambeau à leur évêque, Monseigneur Yago. Celui-ci se met à la recherche d'une congrégation religieuse européenne pour assurer la continuité de cette oeuvre. N'obtenant pas de réponse positive en France, il se tourne vers le Québec où les congrégations commencent par refuser de s'engager devant l'ampleur de la mission.
Or, aucune congrégation québécoise n’accepte de s’engager dans cette mission. Sr Lucienne Lapointe, supérieure générale des Sœurs de l’Assomption de la Sainte Vierge, propose de former une communauté composée de religieuses de venant de diverses congrégations. Leur mission sera d'assurer le bon fonctionnement de l'institution tout en préparant la relève africaine laïque ou religieuse. C’est ainsi qu’en 1969, un groupe de quatre femmes composé de deux sœurs de Sainte-Croix, et de deux soeurs de l'assomption de la Sainte Vierge arrive au collège Notre-Dame des Apôtres d’Abidjan. Pendant un an, avec une vingtaine de religieuses des soeurs de Notre-Dame des Apôtres, elle s'initieront aux conditions de vie tout comme au système d'enseignement français.
Dès 1970 les religieuses françaises quittent définitivement le collège, de nouvelles recrues arriveront alors de Québec : des religieuses de l'Assomption de la Sainte Vierge, de Sainte-Croix, des Ursulines, de Jésus-Marie ainsi que des laïques formeront une communauté. À la demande des religieuses françaises, le collège prend alors le nom de Notre-Dame du Plateau. Il accueille 1500 élèves de toutes les couches de la société et de toutes confessions religieuses, des classes de pré-maternelle à celles de terminale du baccalauréat français.
En plus de l'enseignement, les soeurs de l'Assomption de la Sainte Vierge participent aux diverses activités pastorales du collège comme au niveau paroissial puis diocésain. Ces activités les conduisent dans les petits villages de brousse d'où vient un bon nombre de leurs élèves. Ce contact avec les familles les garde dans la réalité africaine.
Tout au long des années, la communauté des religieuses canadiennes a porté une attention particulière à la relève ivoirienne. Pour assurer la transition, quelques sœurs québécoises restent sur place pendant un an, tout comme les sœurs françaises l’avaient fait pour elles six ans plus tôt. La présence des sœurs québécoises aura duré sept ans à Abidjan. Aujourd'hui, une religieuse autochtone de la congrégation Notre-Dame de la Paix est à la tête de l'établissement.
Une autre mission de soutien aux Sœurs blanches se rend au Burundi en 1969. La guerre conduira les sœurs à un retour forcé.

Description


Statue sénoufo
© IPIR 2009, soumis à copyright

Sr Réjeanne Lebel part en mission à Abidjan pour y enseigner les mathématiques modernes et la religion. En 1969, la Côte d’Ivoire n’est indépendante que depuis neuf ans et l’empreinte française marque les programmes et les manuels scolaires (il faut notamment concevoir des manuels scolaires adaptés à la population africaine), tout comme la relation d’enseignement. Il y a de grosses différences, en ce qui concerne notamment la discipline, très marquée dans l’enseignement français.

Pendant la période de transition, les Sœurs de Notre-Dame des Apôtres ouvrent les sœurs québécoises à la pastorale. C’est ainsi que Sr Réjeanne se rend dans des villages de brousse pour rencontrer des familles. Elle y fait la rencontre d'une société largement musulmane où la situation des femmes est parfois problématique : l’excision, bien qu’interdite par la loi y est encore pratiquée. Pour elle, l’écoute des femmes et de leurs souffrances est une première forme de soutien.
Pour Sr Réjeanne Lebel, l’expérience africaine fut une source de découvertes et d’enrichissements qui l’accompagnent encore dans sa vie quotidienne. Elle dit que, d’une certaine façon, l’Afrique l’a « mise au monde ».

Localisation

Municipalité: Nicolet
Région administrative: 17 Centre-du-Québec
MRC: Nicolet-Yamaska
Lieu: Niicolet, 251, rue Saint-Jean-Baptiste, Nicolet, J3T 1X9
Téléphone: (819) 293-2011
Télécopieur: (819) 293-5458
Site Web: http://www.sasv.ca/

Source

Soeur Réjeanne Lebel
Lien avec la pratique : Soeur Réjeanne Lebel a fait partie de la mission africaine.

Enquêteurs : Isabelle Becuywe, Maude Redmond Morissette
Date d'entrevue : 1 décembre 2009


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