Récit de pratique liée à un savoir-faire

Le métier de cordonnière chez les Soeurs de Notre-Dame du Saint-Rosaire : d'hier à aujourd'hui

Tradition: Christianisme
Appartenance: Catholicisme (rite latin)
Diocèse, association ou regroupement: Diocèse de Rimouski
Communauté religieuse: Congrégation des Soeurs de Notre-Dame du Saint-Rosaire

Classé sous Organisation religieuse (9200), Communauté (9240), Pratique vestimentaire (9243)
et sous Organisation religieuse (9200), Communauté (9240), Pratique technique et artistique (9245).

Historique général


Cordonnière des Soeurs du Saint-Rosaire
© IPIR 2009, soumis à copyright

En 1896, le chanoine Joseph Omer Normandin propose au Conseil général de la Congrégation des Sœurs du Saint-Rosaire de mettre sur pied une cordonnerie afin d'économiser de l'argent sur la fabrication des chaussures des religieuses. Le chanoine Normandin donna même le nom d'une femme de Saint-Pascal-de-Kamouraska, Mme P. Pelletier, qui connaissait les rudiments du métier de cordonnière. À l'automne 1896, la Congrégation accueille Mme P. Pelletier durant quelques jours afin qu'elle puisse transmettre ses connaissances à la novice Marie de Sainte-Benoîte (sœur Léa Saint-Laurent). Rapidement, la communauté se procure les outils et les matériaux nécessaires à la fabrication et à la réparation de chaussures. Dès lors, sœur Marie de Sainte-Benoîte se met au travail : « Notre vaillante petite sœur Marie de Sainte-Benoîte, qui s'est habituée à la cordonnerie pendant l'année, a pu chausser quelques-unes des missionnaires, spécialement par des bottines en gros drap pour l'hiver, ce qui nous ménagera bien des piastres au cordonnier quand nous pourrons faire nos chaussures ici ».

Description


Travail à la cordonnerie
© IPIR 2009, sousmis à copyright

L'atelier de cordonnerie de la Congrégation a toujours été installé au sous-sol de la maison mère et une religieuse en a toujours été responsable. Durant les nombreuses années où les cordonnières fabriquaient les chaussures, les religieuses portaient toutes le même modèle de soulier. Avec le nombre grandissant de religieuses dans la Congrégation, il est devenu impossible pour les cordonnières de fabriquer des chaussures en aussi grande quantité. Le conseil général a alors décidé d'acheter les chaussures dans des commerces, tout en continuant à faire les réparations à l'atelier de cordonnerie. La réparation permettait de prolonger la vie des chaussures et, par le fait même, de faire des économies pour la Congrégation. Lorsqu'arrivait la période estivale, toutes les sœurs en mission dans les nombreuses paroisses du Québec revenaient à la maison mère. La cordonnière devait alors réparer les souliers de ces religieuses.
Il y a toujours eu une seule cordonnière à l'atelier, sauf durant les mois d'été où la responsable recevait de l'aide afin de pouvoir répondre aux nombreuses demandes. À l'époque, comme aujourd'hui, la cordonnière travaille tous les jours. La réparation des chaussures se fait de plusieurs façons: changement des talons pour diminuer le bruit des souliers, réparation ou changement de la semelle, teinture ou couture du cuir. Encore aujourd'hui, les Sœurs du Saint-Rosaire font grandement appel à la cordonnière, sœur Gisèle Michaud. Lorsque celle-ci ne pourra plus exercer son métier, la communauté devra demander les services d'un cordonnier de Rimouski.

Apprentissage et transmission


Semelle de chaussure
© IPIR 2009, soumis à copyright

Durant plus de 110 ans, la cordonnerie de la Congrégation a permis à quelques religieuses de se spécialiser dans ce métier. Le savoir-faire acquis se transmettait toujours d’une religieuse à une autre. Ce sont les cordonnières responsables qui avaient le mandat de former les religieuses qui venaient donner un coup de main. Lors de l'achat d’une nouvelle machinerie, il arrivait que des cordonniers de l'extérieur viennent transmettre leurs connaissances aux cordonnières de la Congrégation. Actuellement, sœur Gisèle Michaud est la dernière cordonnière à connaître les rudiments du métier dans la communauté. Après son départ de la cordonnerie, l'atelier risque de fermer ses portes, conséquence d'un manque de relève.

Localisation

Municipalité: Rimouski
Région administrative: 01 Bas-Saint-Laurent
MRC: Rimouski-Neigette
Lieu: Maison mère, 300, allée du Rosaire, Rimouski, G5L 3E3
Téléphone: (418) 723-2705
Télécopieur: (418) 724-0922
Site Web: http://www.soeursdusaintrosaire.org

Source

Soeur Gisèle Michaud
Titre, rôle et fonction : Soeur Gisèle Michaud a été responsable de la cordonnerie de la Congrégation entre 1957 et 1968, et de 1996 à aujourd'hui (2009).

Enquêteurs : Roselyne Bouchard, Maude Redmond Morissette
Date d'entrevue : 2 octobre 2009


Partenaires

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