Récit de pratique culturelle

Les pratiques alimentaires des Augustines de Chicoutimi

Tradition: Christianisme
Appartenance: Catholicisme (rite latin)
Diocèse, association ou regroupement: Diocèse de Chicoutimi
Communauté religieuse: Augustines de la Miséricorde de Jésus

Classé sous Organisation religieuse (9200), Communauté (9240), Pratique alimentaire (9244).

Historique général


Service d'un repas d'anniversaire
© IPIR 2009, soumis à copyright

Le 24 mai 1884, cinq Augustines de l'Hôpital-Général de Québec viennent prendre en charge l'Hôpital de Marine de Chicoutimi, construit entre 1882 et 1883, à la suite de pourparlers entre Mgr Dominique Racine et les gouvernements fédéral et provincial. Mère Saint-Gabriel, Mère Marie-des-Anges, Mère Saint-Elzéar, Mère Saint-Léandre et Mère Saint-André-Bobola reçoivent ainsi le titre de fondatrices du monastère des Augustines de Chicoutimi. En 1895, la communauté devient propriétaire de l'Hôpital de Marine, qui garde le nom de l'Hôtel-Dieu Saint-Vallier.

Dès ses débuts, la petite communauté des Augustines de Chicoutimi organise des activités économiques capables d'assurer la vie quotidienne des religieuses membres de la communauté. Le travail dans la communauté et les activités ménagères quotidiennes complétaient et soutenaient les activités à caractère spirituel. Le rythme de vie était bien établi et, dans l'organisation de chaque jour, les pratiques alimentaires jouaient, et jouent encore, un rôle très important. Ces pratiques se sont développées et complexifiées au fil du temps, en fonction du développement économique du monde extérieur et de l'évolution du contexte historique du pays.

Description


Outils de cuisine
© IPIR 2009, soumis à copyright

Gestes incontournables de la vie quotidienne, les pratiques alimentaires ont un caractère social très accentué. Ainsi, elles témoignent de la vie communautaire d'un groupe, et ce, au jour le jour. Les Augustines de Chicoutimi occupaient leurs journées à faire leurs devoirs religieux, leurs travaux communautaires et leur travail à l'hôpital. La préparation des repas relevait des sœurs converses destinées à travailler aux cuisines. On distinguait la cuisine de la communauté et la cuisine de l'hôpital, où une équipe de religieuses et de laïques préparaient, trois fois par jour, les repas pour environ 1500 personnes. Tel que mentionné par les sœurs cuisinières, à l'époque 1950-1960; on devait compter tous les jours sur près de 900 livres de viande, 60 douzaines d'œufs, 160 pains, 2600 desserts, en plus d'autres aliments, et utiliser quotidiennement environ 1500 plateaux et quelque 6000 ustensiles. La cuisine de l'hôpital était pourvue de grands congélateurs, de machines à saucisse et à steak, de fours et d'outils pour fabriquer pains et pâtisseries. La cuisine de la communauté assurait exclusivement les repas des religieuses. Généralement, quatre sœurs y travaillaient, soit une responsable générale, qui établissait le menu quotidien, une aide-responsable, une responsable des plats et une responsable de la pâtisserie. Le menu comprenait des recettes qui suivaient, de manière générale, le livre: La Cuisine raisonnée qui circulait à l'époque, livre édité par la Congrégation de Notre-Dame.

Voici en guise d'exemple le menu habituel pour un dimanche. Au déjeuner : fromages, rôties, gruau d'avoine, flocons de maïs, pamplemousse, marmelade, beurre, lait, thé, café; au dîner, soupe aux tomates, porc froid, bœuf aux carottes, choux de Bruxelles, pommes de terre en purée ou bouillies, salade, abricots en conserve, pain blanc, beurre, lait, thé, café; au souper, crème de pois verts, jambon froid, rôti de veau, macédoine de légumes, laitue à la vinaigrette, pommes de terre au four, crème glacée, gâteau doré, pain blanc, beurre, lait, thé, café. Pour les jours de fête, on préparait des plats spécifiques, telle la soupe aux étoiles, la tourtière et la bûche de Noël, ou la dinde rôtie et la salade de l'An neuf au jour de l'An. Parmi les desserts maison, on compte les galettes, les brioches, la tarte au sucre, les biscuits, la crème glacée, les fruits congelés ou en conserve. Parfois, les menus portaient des noms évocateurs : Menu de l'espoir, Menu de la gaieté, ou Menu de l'unité des cœurs.

Apprentissage et transmission


Gâteau d'anniversaire
© IPIR 2009, soumis à copyright

Les savoir-faire liés aux pratiques alimentaires des Augustines de Chicoutimi ont été transmis de deux façons complémentaires : par expérience directe, de génération en génération (les religieuses les plus expérimentées dans le domaine transmettaient leurs connaissances aux plus jeunes, et ce, surtout durant leur postulat et noviciat); et par écrit, les recettes les plus utilisées étant notées et transmises d'une cuisinière responsable générale à l'autre ou d'une spécialiste à l'autre.

Localisation

Municipalité: Saguenay
Région administrative: 02 Saguenay-Lac-Saint-Jean
MRC: Hors MRC
Lieu: Monastère des Augustines de Chicoutimi, 225, rue Saint-Vallier, Chicoutimi, G7H 5H6
Téléphone: 418 549-7750
Site Web: http://www.augustines.ca/fr

Source

Soeurs Hortense Côté et Blandine Tremblay
Lien avec la pratique : Sœur Hortense Côté a été cuisinière pendant 44 ans à l'Hôtel-Dieu Saint-Vallier et à la communauté des Augustines de Chicoutimi. Sœur Blandine Tremblay a travaillé, elle aussi, pendant des nombreuses années aux cuisines de l'hôpital et de la communauté.

Enquêteurs : Alina Nogradi, Maude Redmond Morissette
Date d'entrevue : 25 mars 2009


Partenaires

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