Récit de pratique liée à un savoir-faire
Tradition: Christianisme
Appartenance: Catholicisme (rite latin)
Diocèse, association ou regroupement: Diocèse de Chicoutimi
Communauté religieuse: Augustines de la Miséricorde de Jésus
Classé sous Organisation religieuse (9200), Structure (9210), Structure communautaire (9214).
Objets représentant les soeurs converses
© IPIR 2009, soumis à copyright
Le 24 mai 1884, cinq Augustines de l'Hôpital-Général de Québec viennent prendre en charge l'Hôpital de Marine de Chicoutimi, construit entre 1882 et 1883, à la suite de pourparlers entre Mgr Dominique Racine et les gouvernements fédéral et provincial. Mère Saint-Gabriel, Mère Marie-des-Anges, Mère Saint-Elzéar, Mère Saint-Léandre et Mère Saint-André-Bobola reçoivent ainsi le titre de fondatrices du monastère des Augustines de Chicoutimi.
Dès ses débuts, la petite communauté des Augustines de Chicoutimi organise des activités économiques capables d'assurer la vie quotidienne des religieuses membres de la communauté. Ce sont surtout les sœurs converses qui furent désignées pour s'occuper des travaux quotidiens de la communauté. La structure binaire de cette communauté de sœurs hospitalières en sœurs de chœur et en sœurs converses remonte au XVIe siècle français. Notamment dans l'histoire des Chanoinesses Régulières. Cette différenciation fut valable jusqu'au Concile de Vatican II, en 1963, alors que Rome impose des changements historiques à toutes les communautés catholiques cloîtrées du monde.
Outils de la boulangerie
© IPIR 2009, soumis à copyright
La structure des Augustines en deux groupes de sœurs dont le statut et les fonctions diffèrent s'explique par la perpétuation du modèle français médiéval que cette communauté religieuse féminine a adopté à l'époque (les soeurs venant de familles plus riches avaient généralement une ou deux compagnes à leur entrée dans la communauté). Elle s’explique aussi par une nécessité fonctionnelle d'assurer à la fois les gestes quotidiens qui tiennent de la « contemplation » et de « l'action ». Conformément à cette approche, les sœurs de chœur sont tenues d’assurer les gestes qui tiennent du service divin, de la prière, des décisions concernant les règlements, les constitutions et l'administration générale de la communauté. Pour leur part, les sœurs converses sont responsables de tous les travaux quotidiens, soit le ménage, les repas, la lessive, et de tous les petits ateliers du monastère. En raison du choix qu’elles faisaient lorsqu’elles entraient au monastère de Chicoutimi, les sœurs converses étaient responsables du bon fonctionnement des activités économiques de leur communauté.
Et ce, à la cuisine du monastère et de l'hôpital, où l’on préparait environ 1500 repas par jour pour les religieuses et pour les malades. À la boulangerie du monastère et de l'hôpital, où l’on faisait près de 160 pains par jour (dans les années 1960). À la pâtisserie, où l’on apprêtait environ 2600 desserts par jour, ou à la buanderie où on lavait, séchait et repassait les habits des sœurs et les accessoires vestimentaires nécessaires à leur travail à l'hôpital. À la cordonnerie, où l’on fabriquait des souliers et des ceintures en cuir pour les costumes des sœurs et à la salle de couture, où l’on fabriquait les costumes des religieuses. À la ferme et surtout au potager, où l’on produisait les légumes et les fruits nécessaires à nourrir les sœurs et les malades de l'hôpital, et ce, avant 1970. À la laiterie, où l’on préparait le beurre, le fromage, le yogourt, le cottage et la crème nécessaire aux besoins quotidiens des sœurs et des malades. Au poulailler, où l’on récoltait 60 douzaines d'œufs par jour pour les besoins du monastère et de l'hôpital. Aux serres de fleurs et à la savonnerie, où durant l'été on fabriquait du savon du pays pour les besoins annuels de la communauté et à la « cannerie », où l’on mettait en conserve les légumes et les fruits, tels les tomates, pois verts, gourganes, pêches, poires et abricots, nécessaires pour nourrir durant l'hiver les sœurs et les malades de l'hôpital. Aux ruches d'abeilles, où l’on produisait des quantités importantes de miel pour la communauté et pour l'hôpital et à l'atelier des hosties, où l’on préparait les hosties nécessaires aux services divins de la communauté et aussi pour la vente. Toutes ces activités quotidiennes que les sœurs converses accomplissaient s’ajoutaient à leurs devoirs religieux, y compris la participation aux laudes, aux messes, aux prières et aux contemplations célébrées durant la journée.
À Chicoutimi, les sœurs converses ont aussi travaillé comme aides pour le soin des malades à l'Hôtel-Dieu de Saint-Vallier. Elles s'occupaient de laver les malades chaque jour, de leur assurer les soins quotidiens primaires et de leur servir les repas. De plus, elles faisaient des veilles de nuit d'une durée de huit heures tous les 15 jours et elles assistaient sur demande les sœurs de chœur, qui étaient des infirmières spécialisées dans tel ou tel domaine médical.
Habit religieux des soeurs converses
© IPIR 2009, soumis à copyright
Dès leur entrée dans la communauté en tant que postulantes, les sœurs converses accomplissaient de nombreuses obédiences liées aux divers travaux quotidiens. Après le postulat et le noviciat, les sœurs se spécialisaient, généralement, dans tel ou tel domaine d'activité, comme la couture, la pâtisserie. Des sœurs plus âgées leur apprenaient leur métier et, rarement, elles suivaient des cours plus spécifiques.
Municipalité: Saguenay
Région administrative: 02 Saguenay-Lac-Saint-Jean
MRC: Hors MRC
Lieu:
Monastère des Augustines de Chicoutimi, 225, rue Saint-Vallier, Chicoutimi, G7H 5H6
Téléphone: (418) 549-7750
Site Web: http://www.augustines.ca/fr
Soeur Jeannine Tremblay
Lien avec la pratique : Sœur Jeannine Tremblay est entrée comme sœur converse dans la communauté des Augustines de Chicoutimi en 1949. Durant sa vie de religieuse, elle s'est impliquée dans bon nombre de travaux et de petites industries de la communauté.
Enquêteurs : Alina Nogradi, Maude Redmond Morissette
Date d'entrevue : 7 mai 2009
La réalisation de l’Inventaire du patrimoine immatériel religieux a été rendue possible grâce à l’appui de six partenaires: