Récit de lieu

La Cathédrale des Saints Pierre et Paul de Montréal

Tradition: Christianisme
Appartenance: Orthodoxie (chalcédonienne)
Groupe: Église Orthodoxe d'Amérique / Orthodox Church in America
Diocèse, association ou regroupement: Archevêché du Canada / Archdiocese of Canada
Paroisse, congrégation ou équivalent: Saints Peter & St. Paul Sobor / Cathédrale des Saints Pierre et Paul (Montréal)

Classé sous Organisation religieuse (9200), Espace religieux (9270), Lieu de culte (9271)
et sous Pratique rituelle (9320), Geste rituel (9328).

Historique général


La Cathédrale orthodoxe russe Saint-Pierre et Saint-Paul à Montréal
© IPIR 2007, soumis à copyright

La paroisse de Saint-Pierre-et-Saint-Paul est la plus ancienne paroisse orthodoxe russe de Montréal. En 1916, débute la construction d'une église orthodoxe qui ne sera jamais terminée, car le terrain est racheté par l'État. Les paroissiens décident alors d'acheter l'église anglicane de la rue de Champlain et de s'y installer. Elle a été aménagée conformément aux canons architecturaux des églises orthodoxes russes. Au sommet du toit, une petite tour bleue rappelle les églises orientales orthodoxes. À l'intérieur, se trouve l'iconostase qui a été réparée en 1943 et 1944. En 1966, l'évêque Sylvestre (Jean Haruns) fait venir des États-Unis une iconostase de bois qui fait la fierté de l'église. Pendant cette même période, un deuxième autel est ajouté. C'est la présence de deux autels qui fait de l'église des saints Pierre et Paul une cathédrale ou sobor.

Description


Le père Anatoly pendant la liturgie de dimanche
© IPIR 2007, soumis à copyright

La cathédrale est aménagée dans une ancienne église anglicane située sur la rue de Champlain. À gauche, se trouve la maison paroissiale où sont logés les curés en service avec leur famille. La maison est rattachée à l'église par un autre bâtiment où se trouve le bureau du prêtre, celui du staroste, le président administratif de la paroisse et de la bibliothèque. Au-dessus de la porte principale de l'église, une fresque des saints Pierre et Paul rappelle les patrons de l'Église. Des deux côtés des portes deux plaques, en russe et en anglais, mentionnent la présence de l'Église orthodoxe russe en Amérique. En octobre 2007, à l’occasion du 100e anniversaire de l'église, une autre plaque commémorative a été installée. Le sous-sol de l'église renferme une grande salle munie d'une scène pour les spectacles, de chaises et de tables. Ce lieu de rassemblement accueille des fidèles ou des gens de la communauté orthodoxe après les messes ou à l'occasion de fêtes. L'intérieur de l'église est partagé en deux : le sanctuaire et la nef. L'autel se trouve dans le sanctuaire, légèrement surélevé et séparé par l'iconostase. Le passage se fait par trois portes : une porte centrale nommée « Portes royales » et deux autres plus petites situées de part et d'autre de la principale. Les icônes couvrent presque tous les murs de l'église. Au-dessus de l'entrée se trouve le jubé, où le choeur chante pendant les liturgies.
L'église est ouverte les samedis et dimanches ainsi que pendant les fêtes importantes de l'année. Elle est fréquentée principalement par les russophones, surtout les immigrants de l'ex-Union soviétique, de l'Ukraine, de la Biélorussie, du Kazakhstan, de la Géorgie. Il y a aussi des orthodoxes d'Europe ainsi que des Canadiens anglophones et francophones qui se sont convertis à l'Orthodoxie. La cathédrale est bondée le dimanche et à l'occasion des grandes fêtes, à Noël et surtout à Pâques.
Il est important de souligner que la cathédrale n'est pas seulement un espace cultuel mais aussi un espace culturel et social. Après la messe, les fidèles descendent au sous-sol de l'église où ils parlent en prenant le thé ou en dégustant des plats apportés par les paroissiens. Ils y organisent des fêtes pour les enfants, des expositions, des rencontres, etc. La bibliothèque Pouchkine permet d'accéder à des classiques russes ou universels. Ainsi, les enfants des membres de la communauté russe ont la possibilité de lire en russe et de préserver leur langue et leur culture. L'église est aussi un lieu où les nouveaux arrivants peuvent bénéficier d'aide et de conseils afin de mieux s'intégrer dans la société d'accueil.
La vie paroissiale est animée par les grandes fêtes liturgiques et les traditions slaves pour culminer avec la célébration de Pâques.
Le prêtre ne peut célébrer plus de deux messes par jour. Lorsqu'ils entrent dans l'église, les fidèles doivent faire le signe de la croix. Le position des doigts exprime la foi dans la Sainte Trinité : il se fait de la main droite avec trois doigts réunis (pouce, index et majeur), les deux autres doigts (annulaire et auriculaire) étant repliés sur la paume. On porte les trois doigts successivement au front, à la poitrine, à l'épaule droite et enfin à l'épaule gauche. Ensuite, les fidèles vont embrasser l'icône du centre de la nef, l'icône de Notre Seigneur qui est à droite des Portes royales et celle de la Mère de Dieu qui est à gauche. Ils doivent vénérer aussi les icônes qui contiennent des reliques de saints. Ils retournent ensuite dans la nef ou ils restent debout durant les offices. Ils peuvent allumer des cierges et les mettre sur une petite table porte-cierges munie d'un crucifix. Les fidèles allument des cierges lorsqu'ils désirent prier pour leurs défunts. Autour de la nef, il y a quelques bancs où les aînés peuvent s'asseoir. Pendant les offices, les fidèles sont invités plusieurs fois à incliner la tête. À certains moments précis de la liturgie, les fidèles se mettent à genoux pour prier ou font de petites métanies (geste de pénitence; en faisant la petite métanie, le fidèle s’incline en touchant le sol de la main droite). Autrefois, les femmes devaient se couvrir la tête dans l'église, mais ce n'est plus obligatoire.
Les 20 et le 21 octobre 2007, la cathédrale a célébré son 100e anniversaire. À cette occasion, une plaque commémorative a été installée à côté de la porte principale.
Reconnue pour être la plus ancienne paroisse orthodoxe au Québec, la cathédrale des saints Pierre et Paul est une paroisse très active. Elle a connu un moment de crise entre les années 1970 et 1980 lorsque la grande majorité des enfants des immigrants venus au Canada dans les années 1950 partaient aux États-Unis ou ailleurs au Canada. En 1990, avec la nouvelle vague d'immigration, l'église est remplie de nouveau et très active du point de vue religieux, culturel et social.
Dans les années 1980-1990, avec l'élargissement de la diaspora russe et, surtout, l'apparition de la nouvelle génération, cette fois anglophone, on a commencé à célébrer la liturgie en slavon et en anglais. La liturgie en slavon était célébrée devant l'autel principal et celle en anglais devant le deuxième autel. Plus tard, les Russes anglophones ont fondé leur propre paroisse. Même si au début la liturgie était récitée entièrement en slavon, les offices se font de plus en plus en anglais et en français. Par exemple, le père Basile, moine orthodoxe d'origine québécoise, aide le père Anatoly lors de la célébration de la liturgie. Il prononce des prières en français.

Apprentissage et transmission


La liturgie de dimanche à la Cathédrale orthodoxe russe Saint-Pierre et Saint-Paul à Montréal
© IPIR 2007, soumis à copyright

L'église est un milieu de transmission et surtout de préservation de la tradition religieuse orthodoxe mais également de la culture russe. Après la liturgie, le prêtre tient un discours qui fait référence tant à la signification religieuse de la journée qu'à des réalités immédiates, quotidiennes auxquelles les fidèles sont confrontés. La transmission des valeurs se fait à l'intérieur des familles qui viennent à l'église avec leurs enfants.

Localisation

Municipalité: Montréal
Région administrative: 06 Montréal
MRC: Communauté métropolitaine de Montréal
Lieu: Cathédrale des Saints Pierre et Paul, 1175, rue de Champlain, Montréal, H2L 2R7
Téléphone: 514 522-2801
Télécopieur: 514 523-1011
Site Web: http://www.peterpaul.sobor.ca

Source

Anatoly Melnik
Titre, rôle et fonction : Anatoly Melnik est archiprêtre de la paroisse Saint-Pierre et Saint-Paul de Montréal, depuis 2005.

Enquêteurs : Iurie Stamati, Daniela Moisa
Date d'entrevue : 6 octobre 2007


Partenaires

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