Historique général

Sr Réjeanne Reid, Soeurs grises de Montréal
© IPIR 2009, soumis à copyright

Le R. P. Claude Lefebvre, Fils de la Charité, engagé dans les milieux populaires urbains souhaitait que des religieuses de diverses communautés s'engagent dans différents milieux populaires, ce qui se faisait déjà en France. Les Sœurs Grises auraient été les premières au Canada à adopter cette pratique.

Sœur Réjeanne Reid est un bon exemple du travail qu’exerçait la communauté des Sœurs Grises en milieu populaire. Elle a honoré cette mission par sa façon d’être et par l’accueil qu’elle a offert aux gens dans le besoin. « Ils ont besoin d’être écoutés, aidés et de sentir qu’ils représentent « quelqu’un » pour une autre personne » comme le souligne soeur Reid.  L’esprit de Marguerite d’Youville s'incarne dans l’abandon à la Providence et l’amour des démunis. Il est présent dans les oeuvres sociales de la communauté de diverses façons.

Description

Sr Réjeanne Reid, Soeurs grises de Montréal
© IPIR 2009, soumis à copyright

En s’insérant dans un milieu populaire, les Soeurs Grises désiraient s'impliquer dans les paroisses afin de témoigner de leur présence et de leur intérêt pour les personnes dans le besoin. Les quatre religieuses impliquées dans le projet ont commencé par emménager à Pointe-Saint-Charles, quartier défavorisé de Montréal. Puis elles ont créé des liens avec le comité de pastorale de la paroisse et avec leurs voisins de quartier, qui les ont informées des besoins et des ressources du milieu. Elles se sont ainsi impliquées progressivement dans différents groupes. Les lieux d’exercices étaient diversifiés : une religieuse pouvait travailler dans la paroisse, une autre en service social dans la Petite-Bourgogne, une autre enseignait à Saint-Henri.

Sœur Réjeanne Reid a commencé par offrir de l’aide aux familles des quartiers de la Pointe-Saint-Charles, de la Petite-Bourgogne et du Centre-Sud. Ses tâches différaient selon les situations. Par exemple, elle pouvait aider une famille dont la mère était hospitalisée et prendre sa relève durant la journée en préparant le départ des enfants pour l’école le matin et en s’occupant d’eux à leur retour. Elle aidait également des femmes monoparentales. Sœur Réjeanne Reid a aussi travaillé au Carrefour d’éducation populaire où elle faisait de l’écoute et offrait de l’information aux femmes dans le besoin. Elle y a enseigné l’art culinaire en soirée durant quelques années. Plus tard, elle a travaillé à la Maison du Partage d’Youville, dont l'objectif est de fournir de l'information, de l'écoute, de la nourriture, des biens matériels récupérés, etc. Elle y a oeuvré à titre de travailleuse sociale, d'enseignante et de directrice. La Maison du Partage d’Youville à Pointe Saint-Charles engageait aussi des jeunes pour travailler dans des projets. Des cours de cuisine y étaient offerts et on pouvait venir y chercher de la nourriture. 

En pratiquant l’insertion en milieu populaire, les Sœurs Grises pouvaient témoigner de la pauvreté de ce milieu, créer des liens de fraternité entre elles et les gens du quartier, s’impliquer dans de nombreux projets et soutenir des initiatives venant des citoyens. Le Carrefour d’éducation populaire existe toujours (éducation aux adultes), mais les Sœurs Grises n'y travaillent plus. Quatre religieuses offrent toujours une présence à Pointe-Saint-Charles, quartier qui regroupe aujourd’hui beaucoup d’immigrants. Les Sœurs Grises souhaitent et encouragent la relève à prendre en main leurs oeuvres afin de poursuivre leur mission d'aide aux démunis.

Apprentissage et transmission

L’Institut familial des Sœurs Grises offrait à une clientèle féminine une formation qui s'échelonnait sur une durée de quatre ans et qui proposait des cours de religion, de psychologie, d'éducation familiale, de puériculture, de français, d’anatomie, d’art culinaire et de couture, auxquels pouvaient s'ajouter des stages et des expositions présentées à la Crèche d’Youville.
Sœur Reid a su profiter de cours universitaires et suivre une formation à l’Institut familial et social des Sœurs du Bon Conseil de Montréal, avant d’entamer un baccalauréat en service social à l’Université de Montréal. Ces formations lui ont permis d’adapter l’aide offerte aux besoins réels des gens du milieu.
La transmission de leur savoir être et de leur savoir faire se faisait par la pratique, sur place, et souvent par démonstration.

Localisation

Municipalité: Montréal
Région administrative: 06 Montréal
MRC: Hors MRC
Lieu: Maison mère des Soeurs grises de Montréal, 1190, rue Guy, Montréal, H3H 2L4
Téléphone: 514 937-9501
Site Web: http://www.sgm.qc.ca/sgm/francais/frameset.htm

Source

Soeur Réjeanne Reid
Titre, rôle et fonction : Soeur Reid a été enseignante, aide familiale, travailleuse sociale, intervenante auprès des alcooliques résidant à la Maison du Père, directrice de la Maison du Partage d'Youville, directrice générale à la Résidence Eulalie-Perrin et enfin, depuis 2004, responsable du Service de l'Accueil à la maison mère.

Enquêteurs : Stéphanie Teasdale, Maude Redmond
Date d'entrevue : 9 juin 2009