Présentation de la communauté

La communauté orthodoxe russe de Rawdon

Tradition: Christianisme
Appartenance: Orthodoxie (chalcédonienne)
Groupe: Église Orthodoxe d'Amérique / Orthodox Church in America
Diocèse, association ou regroupement: Archevêché du Canada / Archdiocese of Canada
Paroisse, congrégation ou équivalent: Saints Peter & St. Paul Sobor / Cathédrale des Saints Pierre et Paul (Montréal)

Classé sous Organisation religieuse (9200), Communauté (9240), Récit fondateur (9241).

Description


Le père Oleg Boldireff, le fondateur de l'église Saint-Séraphim-de-Sarov à Rawdon
© IPIR 2011, soumis à copyright

Majoritairement irlandaise au début, la population de Rawdon commence à se diversifier à partir de la Deuxième Guerre mondiale par l'arrivée de nombreuses familles hongroises, polonaises, ukrainiennes et russes. En 1926, Boris Orlov et son épouse, Iuliana, sont les premiers Russes à venir à Rawdon pour aller à la pêche. Ce petit village est situé au nord de Montréal, dans les Laurentides. Même si, avant la Première Guerre mondiale, le village servait principalement de résidence temporaire d'été, c'est avec la deuxième vague d'immigrants des années 1950 que les Russes s'y installent en plus grand nombre. Les retraités aussi, qui initialement y avaient des datchas (petits chalets), hivernent leurs maison et s'installent à Rawdon d'une manière permanente.

À la diversité ethnique correspond une autre diversité : religieuse et visible par la présence de plusieurs églises, qu'elles soient catholiques, presbytériennes ou anglicanes. La présence des orthodoxes à Rawdon est marquée par l'existence de trois chapelles, d'un skite et l'un cimetière. Le fondateur de la communauté chrétienne orthodoxe à Rawdon est le père Oleg Boldireff, curé de la Cathédrale Saints-Pierre-et-Paul à Montréal. Après avoir passé quelques étés à Rawdon avec sa famille, père Oleg décide d'acheter une petite propriété et de bâtir une maison. Avec l'aide de quelques paroissiens dont monsieur Levtchuk, architecte de professions, il érige une petite chapelle pour l'usage de sa famille et de la communauté. À la fin de l'été 1955 cette petite chapelle est consacrée à saint Séraphim de Sarov.

Peu à peu, les Russes de passage à Rawdon viennent assister à la liturgie. La croissance du nombre des paroissiens est dûe aussi à l'augmentation des Russes de Montréal ayant décidé de déménager et de s'installer à Rawdon après avoir pris leur retraite. En 1962, le cimetitère orthodoxe est ouvert suite à l'acquistion du terrain nécessaire par une riche famille de la communauté et aux démarches fructueuses du père Oleg auprès de l'Église catholique de la municipalité. Après le départ du père Oleg, l'archevêque Sylvestre construira une chapelle plus grande, à côté du cimetière, dédiée au même saint que l'original, saint Séraphim de Sarov.

En 1963, une autre chapelle orthodoxe russe, Notre-Dame-de-Kazan, est construite. Ses paroissiens sont rattachée à la paroisse Saint-Nicolas de Montréal qui appartient à une autre branche de l'Église russe orthodoxe, hors frontières. Cette division à la fois politique et écclésiale remonte aux années 1920, pendant la persécution de l'Église russe par les communistes. Les deux « juridictions » étaient à l'origine celle du patriarcat de Moscou et celle de l'Église orthodoxe russe hors frontières formée au début des années 1920 par des évêques en exil. En 1924, les Églises russes de l'Amérique du Nord ont proclamé leur autonomie du patriarcat de Moscou, après la mainmise des communistes sur l'Église en Russie. En 1970, la Métropolia est devenue une église autocéphale sous le nom de l'Église orthodoxe en Amérique (EOA). La communion eucharistique a été rétablie à Moscou le 17 mai 2007, jour de l'Ascension du Seigneur.

Malgré cette scission, les paroissiens de Rawdon fréquentaient parfois les deux églises. S'ils avaient des parents qui provenaient de l'autre paroisse, alors ils fréquentaient les deux. La majorité des paroissiens sont des russophones (Russes, Ukrainiens, Cosaques), mais aussi des orthodoxes roumains, grecs ou arméniens et, parfois, des francophones québécois qui ont des parents ou des amis orthodoxes. Jusqu'au décès du père Oleg Boldireff, en 1997, et de l'archevêque Sylvestre, en 2000, fondateurs et principaux animateurs de la communauté orthodoxe, tout se déroulait en conformité avec la tradition chrétienne russe : la messe était officiée en slavon et en conformité avec la tradition écclésiatique orthodoxe orientale. Après l'arrivée du père Irénée, qui est présentement recteur de la paroisse Saint-Séraphim-de-Sarov, la liturgie est célébrée surtout en slavon et en français. L'homélie est en anglais.

Au fil des ans, la vitalité des deux églises diminue à cause du vieillissement ou du décès des membres de la communauté russe. Après la chute de l'Union soviétique, une nouvelle vague d'immigrants et de jeunes familles commence à se manifester. À ce renouveau de la communuaté s'ajoute un intérêt croissant des touristes religieux ou autre à visiter les deux sites pour en à savoir plus sur l'orthodoxie. Des pèlerins de diverses paroisses de Montréal viennent se recueillir devant les reliques exposées dans la chapelle de la Transfiguration, dont celles de saint Séraphim de Sarov ou de saint Jean-Baptiste. Les moments forts de l'année religieuse sont Pâques et Noël.

Localisation

Municipalité: Rawdon
Région administrative: 14 Lanaudière
MRC: Matawinie
Lieu: Église Saint Séraphim-de-Sarov , 3405, 15e Avenue, Rawdon , J0K 1S0
Téléphone: 450-834-5843

Source

Andrei Boldireff
Titre, rôle et fonction : Sous-diacre et président (staroste) du comité administratif de l'église Saint-Séraphim-de-Sarov (2007)
Lien avec la pratique : Andrei Boldireff est le fils d’Oleg Boldireff, fondateur de la communauté orthodoxe russe de Rawdon. Andrei Boldireff est le principal porteur de la mémoire du lieu et de la dynamique communautaire, en guidant souvent les groupes de touristes qui veulent faire le tour du cimetière et de l'église.

Enquêteur : Daniela Moisa
Date d'entrevue : 21 octobre 2007

Photos


Partenaires

La réalisation de l’Inventaire du patrimoine immatériel religieux a été rendue possible grâce à l’appui de six partenaires: