Récit de lieu

L'Hôpital Saint-Michel-Archange: principale oeuvre des Soeurs de la Charité de Québec

Tradition: Christianisme
Appartenance: Catholicisme (rite latin)
Diocèse, association ou regroupement: Diocèse de Québec
Communauté religieuse: Soeurs de la Charité de Québec

Classé sous Organisation religieuse (9200), Mission (9260), Oeuvre (9262).

Historique général


Hôpital Saint-Michel-Archange, 1936
© Archives S.C.Q., soumis à copyright

En 1845, le gouvernement du Québec décide de financer la première institutions pour les handicapés mentaux du Québec, l'Asile de Beauport. L'établissement est alors confié à trois propriétaires privés. Après des négociations entre le gouvernement, la Congrégation des Sœurs de la Charité de Québec achète et de prend en charge l'hôpital psychiatrique de plus de 900 malades. Il sera connu sous le nom d'«Asile des aliénés de Québec» à partir du 7 avril 1893. Déjà surpeuplé à l'époque, le bâtiment sera rénové et agrandi par les religieuses dès 1893, afin d'améliorer la sécurité des malades et de remédier aux conditions insalubres qui existaient à l'intérieur de l'asile et pour répondre aux besoins du nombre grandissant de malades, plus de 5000 en 1953. Le nom d'«Asile Saint-Michel-Archange» est adopté en 1912, pour ensuite être remplacé par celui d'«Hôpital Saint-Michel-Archange» de 1923 à 1976.

Un immense incendie ravage l'hôpital le 16 février 1939. Bien que l'édifice soit une perte totale, tous les patients s'en sortent indemnes. Durant la reconstruction de l'hôpital, les patients sont relogés dans les différents pavillons qui s'étaient ajoutés au fil des ans : le Sanatorium Mastaï, l’École Le Jemmerais, le Pavillon Dufrost, la Clinique Roy-Rousseau et l’Hôpital civique. En 1966, l'Hôpital Saint-Michel-Archange est incorporé et un conseil d'administration est formé. Les Sœurs de la Charité de Québec cèdent peu à peu leurs fonctions à des laïcs. Les religieuses demeurent toutefois au service des malades jusqu'en 1996, année où elles se départissent du Centre hospitalier Robert-Giffard, nommé ainsi en 1976 en l'honneur du premier médecin pratiquant à Québec.

En 1896, l'Hôpital Saint-Michel-Archange, avec ses dépendances, fut érigé en paroisse. La supérieure générale des Sœurs de la Charité de Québec en était la mairesse et ses conseillères, les échevins. Cette situation a persisté jusqu'en 1976. Avec, à son apogée, plus de 6000 personnes en comptant les patients et le personnel, l'Hôpital était une ville dans une ville. Au moment où les Sœurs de la Charité de Québec prennent possession de l'Asile des aliénés de Québec, la Congrégation achète, par la même occasion, une ferme. Cette ferme avait pour but premier de faire travailler les malades qui en avaient les capacités, afin de les occuper et de les valoriser par le travail. Cette ferme fournissait aussi la viande, le lait, les œufs et les légumes qui nourrissaient les patients et le personnel de l'hôpital. Devenue une ferme modèle, elle est vendue par la Congrégation en 2007, après plus de 115 ans d'histoire.

Description


Atelier d'occupations à Saint-Michel-Archange, 1949
© Archives S.C.Q., soumis à copyright

L'Hôpital Saint-Michel-Archange a été, pendant plus de 100 ans, l'une des principales œuvres des Sœurs de la Charité de Québec. L'oeuvre incarnait parfaitement le charisme propre à la Congrégation, car elle mettait de l'avant la charité et la compassion envers les malades mentaux. Le travail des religieuses infirmières auprès des malades exigeait une abnégation, un dévouement et une compassion hors de l'ordinaire. Les religieuses trouvaient cette force intérieure dans les prières quotidiennes et dans la vie communautaire. Travaillant sept jours sur sept, les religieuses étaient responsables des salles de malades. Une seule salle pouvait contenir jusqu'à 80 malades mentaux avec seulement deux sœurs et quelques laïcs qui y travaillaient de jour et une seule de nuit. En plus de lever, laver, changer et nourrir les malades, les religieuses devaient aussi s'occuper de gérer les crises, de faire le ménage des salles et de divertir, si possible, les patients.

Dévouées à leurs patients, elles préparent des activités pour ceux dont les capacités le permettaient. Elles organisent chaque année un pèlerinage à Saint-Anne-de-Beaupré, une visite au Bonhomme Carnaval et à la cabane à sucre, des pique-niques, une chorale, des sorties au cinéma et au théâtre. Les Sœurs de la Charité de Québec devaient compter surtout sur le travail des religieuses, puisqu'elles n'avaient pas les moyens d'engager un nombre important d'employés. Bien souvent, les religieuses étaient invitées à prier saint Joseph afin d'avoir l'argent nécessaire pour payer les employés laïcs. Avec l'avancement des connaissances dans le domaine de la santé mentale et avec l'augmentation du nombre de médicaments pour soigner les malades à partir des années 1960, le nombre de patients internés a commencé à diminuer.

Actuellement, le Centre hospitalier Robert-Giffard compte moins de 300 patients. La dernière religieuse à avoir travaillé au Centre hospitalier Robert-Giffard a quitté ses fonctions en 2009 ; elle s'occupait de la pastorale hospitalière auprès des patients.

Apprentissage et transmission


Soeur Thérèse Labbé auprès d'une consoeur
© Archives Soeurs de la Charité de Québec, soumis à copyright

Lors de la prise en charge de l'Asile des aliénés de Québec en 1893 par la Congrégation, les religieuses infirmières n'avaient pas les compétences requises pour travailler auprès des malades mentaux. Durant les premières années, le surintendant médical s'occupait de former les religieuses qui, à leur tour, formaient leurs consœurs. En 1915, la Congrégation met en place l'École des infirmières de l'Hôpital Saint-Michel-Archange, première école du genre dans le district de Québec. S'ensuit la formation postscolaire en neuropsychiatrie, qui commence en 1942. Finalement, les Sœurs de la Charité de Québec ouvrent l'École des infirmières auxiliaires en 1962. Cet établissement scolaire est reconnu et approuvé par l'École Supérieure d'Administration hospitalière.

Localisation

Municipalité: Québec
Région administrative: 03 Capitale-Nationale
MRC: Communauté métropolitaine de Québec
Lieu: Maison généralice, 2655, rue Guillaume-Le Pelletier, Québec, G1C 3X7
Téléphone: (418) 628-8860

Source

Soeur Thérèse Labbé
Lien avec la pratique : Soeur Thérèse Labbé a travaillé 18 ans auprès des patients de l'Hôpital Saint-Michel-Archange.

Enquêteurs : Maude Redmond Morissette, Sylvianne Lagueux-Tremblay
Date d'entrevue : 10 mars 2010


Partenaires

La réalisation de l’Inventaire du patrimoine immatériel religieux a été rendue possible grâce à l’appui de six partenaires: