Récit de pratique cérémonielle ou cultuelle

Porteur de calumets sacrés: Jean-Guy Flamand

Tradition: Spiritualité autochtone
Appartenance: Spiritualité autochtone (Attikameks)
Groupe: La communauté de Manawan
Paroisse, congrégation ou équivalent: La communauté de Manawan (Attikameks)

Classé sous Système de croyance (9100), Pratique spirituelle (9330), Guide spirituel (9331)
et sous Pratique religieuse (9300), Pratique rituelle (9320), Élément utilisé dans un rituel (9329).

Historique général


Jean-Guy Flamand explique l'utilisation des calumets
© IPIR 2009. soumis à copyright

À Manawan, la majorité des Attikameks pratiquent encore plusieurs activités traditionnelles transmises de générations en générations. Les rituels traditionnels ont toujours été pratiqués malgré l'enseignement catholique.  

Description


Rangement des objets sacrés
© IPIR 2009. soumis à copyright

Jean-Guy Flamand officie les cérémonies en langue Attikamek depuis 1996. Si nécessaire, un traducteur se tient à ses côtés. Dans ses enseignements oraux, il parle des plantes, de la vie, des apprentissages et de la transmission des traditions. Il lie les rites traditionnels et aux rites catholiques. 


Pour donner som enseignement, Jean-Guy Flamand s'installe dans un tipi considéré comme lieu sacré. La communication avec les animaux et les forces de l'extérieur y est facilitée, il est plus aisé de les entendre que dans une maison. Le même esprit peut être à la fois bon et mauvais, il faut être en mesure de le deviner lors des rituels. 


La cérémonie du soleil levant est souvent pratiquée dans les rassemblements. Elle est reliée, par son contenu, à la cérémonie du tabac, où les participants fument le calumet en groupe. Cela permet d'entrer en contact et de remercier les âmes des ancêtres. Des chants et des danses font également partie du caractère exorcisant de l'événement. La communion par le tabac permet de demander la protection des ancêtres.


Il fait aussi des tentes à sudation, sur demande. Pour recevoir l’enseignement des tentes à suer, un jeûne en forêt est requis. On fait surtout appel à Jean-Guy Flamand pour des guérisons individuelles. Les quatre pierres autour du feu sacré représentent les quatre directions. Il raconte que dernièrement, on lui a demandé de célébrer une cérémonie de deuil. Il l’a apprise dans sa communauté, de grands-pères qui pratiquaient avec discrétion. Il officie également la cérémonie qui marque le passage à l’âge adulte du garçon. Un objet de chasse est offert à l'initié par un aîné, rôle que tient souvent Jean-Guy Flamand.


Depuis plus de six ans, il est devenu porteur de pipe sacré. Il raconte l’histoire d’une pipe trouvée en forêt, qu’il avait eu à remettre là où on l’avait trouvée. Il a également pratiqué quatre années de danse, complétant ainsi son engagement préparatoire à la grande cérémonie de la danse de la pluie. Ce sont les animaux qui lui ont inspirés ses danses. Cela qui lui a valu la remise d'une pipe sacrée dont la cheminée représente un bison. Cette pipe est destinée davantage aux cérémonies individuelles, sa spécialité. Le bison représente la force de lutter, qu'il partage avec ceux qui viennent à lui.


Il utilise la pipe sacrée lors de la danse de la pluie. Cette danse met en scène des clowns sacrés, des danseurs chaotiques vêtus d'une tête de buffle. Quand ils entrent en scène, les clowns renversent tout ce qu’ils trouvent sur leur passage, même des voitures. Cette danse, pratiquée en juillet, a été réintroduite grâce aux peuples Lakota, elle est destinée à la guérison communautaire. Quand on devient clown sacré, on reçoit une pipe, elle devra être utilisée à l’envers, foyer vers le bas. Le nom Attikamek pour les clowns est witokokan. Il faut pratiquer certains rituels pour s’y préparer, comme des jeûnes et des purifications. Les Attikamek ont également des clowns sacrés. Cependant, l’intégration des clowns à la danse de la pluie est un phénomène récent. Ils interviennent à la fin de la danse.

Apprentissage et transmission


Objets sacrés
© IPIR 2009. soumis à copyright

Jean-Guy Flamand a été initié aux pratiques traditionnelles par un ancien de sa communauté, William Dubé, un aîné qui avait conservé ses traditions. il affirme que c’est l'ordre naturel des choses. Il confie qu’il a fallu du temps pour établir une communication avec cet aîné. Même s’il n'a jamais pratiqué l’artisanat, il a beaucoup appris en l’observant travailler. C’est par la construction d’un canot d’écorce que le lien s'est formé.


Dans les années 90, Jean-Guy Flamand apprend une première cérémonie, celle du lever du soleil. C’est un autre aîné qui lui a appris. Il transmet son savoir à ses deux fils, Alexandre et Alphonse ainsi qu’à sa fille. Ils participent à certaines cérémonies. Il enseigne sa connaissance des plantes médicinales et des cérémonies a des apprentis de sa communauté.

Localisation

Municipalité: Manawan
Région administrative: 14 Lanaudière
MRC: Matawinie
Lieu: Conseil des Atikamekw de Manawan , 135, rue Kicik, Manawan, J0K1M0
Téléphone: 819-971-8813
Télécopieur: 819-971-8848

Source

Jean-Guy Flamand
Titre, rôle et fonction : Porteur de calumet sacré
Lien avec la pratique : Le vécu et la pratique de Jean-Guy Flamand sont représentatifs de la reprise des traditions chez les Attikameks du Québec. Il a appris dans un contexte communautaire quoique sans filiation directe, puisque sa famille n'était pas traditionnaliste, sans que cela soit en complète rupture avec la tradition. Il y a peu de porteur de pipes sacrés. Cet objet est au coeur de plusieurs cérémonies.

Enquêteur : Valérie Roussel
Date d'entrevue : 8 août 2009, 8 août 2009


Partenaires

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