Récit de pratique liée à un savoir-faire

La salle de couture chez les Soeurs Servantes du Saint-Coeur de Marie: la confection de vêtements sacerdotaux

Tradition: Christianisme
Appartenance: Catholicisme (rite latin)
Diocèse, association ou regroupement: Diocèse de Québec
Communauté religieuse: Soeurs servantes du Saint-Coeur de Marie

Classé sous Organisation religieuse (9200), Fabrication d’objets religieux (9290), Vêtement et accessoire (9294)
et sous Organisation religieuse (9200), Communauté (9240), Pratique technique et artistique (9245).

Historique général


Salle de couture des prêtres, 1949
© Archives SSCM, soumis à copyright

La congrégation des Soeurs Servantes du Saint-Coeur de Marie répond à une demande exprimée au début des années 1940. Certains prêtres de la région désiraient avoir des soutanes confectionnées sur mesure. C'est ainsi qu'en 1942, la congrégation des Soeurs Servantes du Saint-Coeur de Marie ouvre un petit atelier de couture destiné uniquement à la confection de soutanes sur mesure pour les prêtres. Au départ, seules sœur Sainte-Marcelle, sous-maîtresse des novices, et les novices ayant des aptitudes pour la couture produisent les soutanes, durant leurs temps libres.
La première soutane confectionnée à la salle de couture était destinée à l'abbé Georges Léon Pelletier, du diocèse de Québec, qui deviendra plus tard évêque auxiliaire de Québec. Le succès de l'atelier est immédiat et, rapidement, les commandes affluent. En 1948, soeur Sainte-Émilie prend la direction de la salle de couture et, sous ses ordres, l'atelier prend de l'ampleur. La communauté doit ainsi agrandir la salle de couture et fournir aux couturières de meilleurs équipements. Durant l'année 1950-1951, plus de 400 soutanes sont produites par les religieuses. Lors de la construction des ailes de la maison de Beauport, un étage complet est réservé à la salle de couture des prêtres.
Durant les années 1960, de 45 à 60 soutanes neuves sont confectionnées chaque semaine. Toutefois, avec l'arrivée des années 1970, les prêtres abandonnent graduellement la soutane, au profit de la chemise cléricale. Puisque les commandes sont beaucoup moins nombreuses, les religieuses diversifient leur production, afin de répondre à de nouvelles demandes de la part des prêtres. Au cours des années 1980, le personnel religieux qualifié devient trop âgé et la communauté a besoin des locaux de couture pour d'autres usages ; la salle de couture a donc fermé ses portes, à la fin de l'année 1988.

Description


Salle de couture des prêtres, 1958
© Archives SSCM, soumis à copyright

En installant une salle de couture, les Soeurs Servantes du Saint-Coeur de Marie ont toujours voulu répondre à un besoin exprimé par les prêtres du diocèse, soit la confection de soutanes sur mesure. Durant la première année d'existence de l'atelier, les quelques novices et la responsable, soeur Sainte-Marcelle, prenaient de une à deux semaines pour produire une seule soutane, que la congrégation vendait de 17 à 20 dollars. À partir de l'agrandissement majeur de la salle de couture au début des années 1950, de 12 à 15 religieuses travaillaient à temps à plein à l'atelier, aidées de novices et de soeurs âgées.
Les commandes de soutanes viennent alors de prêtres en provenance du Québec, des Maritimes, de l'Ouest canadien et des États-Unis. Lors d'une première commande, les prêtres devaient se rendre sur place, à la salle de couture, pour y faire prendre leurs mesures, car chaque prêtre avait son propre patron de soutane. Puisque toutes les informations étaient conservées dans des cahiers de commandes, les prêtres pouvaient les fois suivantes faire leur commande par écrit, sans avoir à se déplacer. Les soutanes étaient alors livrées par la poste.
En ce qui a trait à la confection des soutanes, quatre principales étapes étaient nécessaires: dessiner le patron (une fois par prêtre), faire la coupe des tissus, les assembler et en faire les ajustements, et finalement, s'assurer de la finition de la soutane. Si la confection de soutanes a été la principale production de la salle de couture durant ses 46 ans d'existence, les soeurs couturières pouvaient répondre à d'autres demandes spécifiques de la part des prêtres: la réparation de soutanes, la fabrication de chemises cléricales, de plastrons, de chasubles, d'aubes, d'étoles, de soutanes blanches pour missionnaires et de nappes d’autel. La diversification de la production a été importante à partir des années 1970, car c'est à cette époque que les prêtres ont délaissé le port de la soutane noire.

Apprentissage et transmission


Sr Françoise Bourgault et Sr Gemma Fortier
© IPIR 2009, soumis à copyright

Au moment de l'ouverture de la salle de couture en 1942, la congrégation des Soeurs Servantes du Saint-Coeur de Marie a fait appel à l’expertise des Missionnaires du Sacré-Coeur. Un frère de cette communauté, tailleur de profession est venu transmettre ses connaissances spécifiques à la confection de soutanes, un domaine inconnu des religieuses à cette époque. De plus, toutes les religieuses et les novices qui travaillaient à la salle de couture devaient avoir, dès le début, des connaissances et des aptitudes pour la couture. Déjà, à la fin des années 1940, les couturières étaient spécialisées pour des tâches précises. À cette même période, des soeurs travaillant à la salle de couture des prêtres ont été envoyées chez les Soeurs de Notre-Dame du Saint-Rosaire de Rimouski pour y parfaire leurs connaissances. Elles ont ensuite transmis leur nouveau savoir à toutes les couturières de l'atelier.

Localisation

Municipalité: Québec
Région administrative: 03 Capitale-Nationale
MRC: Communauté métropolitaine de Québec
Lieu: Maison de Beauport, 37, avenue des Cascades, Québec, G1e 2K1
Site Web: http://www.soeurs-sscm.org

Source

Soeur Françoise Bourgault et soeur Gemma Fortier
Lien avec la pratique : Soeur Bourgault et soeur Fortier ont toutes les deux travaillé à la salle de couture de la congrégation pendant plusieurs années.

Enquêteurs : Daniela Moisa, Maude Redmond Morissette
Date d'entrevue : 5 juillet 2010


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