Récit de pratique cérémonielle ou cultuelle

Le silence chez les Soeurs de Saint-Joseph de Saint-Vallier

Tradition: Christianisme
Appartenance: Catholicisme (rite latin)
Diocèse, association ou regroupement: Diocèse de Québec
Communauté religieuse: Soeurs de Saint-Joseph de Saint-Vallier

Classé sous Pratique religieuse (9300), Pratique de communication religieuse (9350), Prière (9352)
et sous Pratique religieuse (9300), Prescription (9370), Comportement (9371).

Historique général


Moment de prière et de silence dans la chapelle du noviciat, 1967
© Archives s.s.j.s.v, soumis à copyright

«Lorsque tu acceptes de vivre une vie religieuse, c'est-à-dire une vie séparée du reste du monde, il y a un but : pour les personnes de vie consacrée, le Seigneur a la priorité sur nos vies, sur nos façons de vivre.» (Marie Thérèse Asselin, 2010). Le silence est pour les religieuses un moyen d'être en contact avec Dieu et surtout de Lui accorder la plus importante place dans leurs pensées et dans leur quotidien. Le silence permet le déploiement d'un style de vie particulier appelé le «vivre dans la présence de Dieu», ce qui signifie penser à Dieu, à ce qu'Il est, à ce qu'Il a fait. Le silence permet également aux soeurs de prier pour les personnes avec lesquelles elles sont en contact : les malades, les pauvres, les élèves qui fréquentent l'école, etc. Selon soeur Marie Thérèse Asselin, le silence était le principal moyen de garder l'esprit plus libre pour être en contact avec Dieu en tout temps.

Description


Moment de silence chez les soeurs du Saint-Joseph de Saint-Vallier, 1967
© Archives s.s.j.s.v, soumis à copyright


Le silence est plus que l'absence de paroles; c'est un moyen de communication avec Dieu, d'une part, et de prière pour ses semblables, d'autre part. Si la signification du silence reste la même, la structure de la pratique du silence change au cours des années.

Initialement, le silence est un mode de vie dans la communauté, à l'exception de deux heures par jour et de certains jours fériés, comme le Jour de l’An. La pratique continue du silence était influencée par l'ancien profil des communautés cloîtrées, isolées du reste du monde. Les seuls moments de la journée où les soeurs pouvaient parler librement étaient l'heure suivant le repas du midi et du soir. Durant l'année, cette réglementation était levée à certains jours de fête. Le silence était associé à des lieux précis. Il était, par exemple, interdit de parler dans les corridors. Dans les communautés traditionnelles, il y avait toujours une salle appelée « communautaire », le seul lieu de récréation permettant aux soeurs de se rassembler, de parler, d'échanger et de socialiser. Aujourd'hui, le salon est le lieu de rassemblement des soeurs qui habitent des maisons privées, tout comme dans les familles ordinaires.

En plus du silence quotidien, il y avait aussi «Le Grand Silence». Après la prière du soir et jusqu'à la messe le lendemain matin, elles ne parlaient que pour des motifs sérieux. Le Grand Silence était sacré, afin de permettre le contact plus intime et plus profond avec le Seigneur. À partir des années 1970, la période du silence est réduite à trois jours par semaine: le jeudi, le vendredi et le samedi. Les autres jours se déroulaient normalement. Mais depuis les dernières Constitutions (1985), le Vendredi saint est le seul jour où le silence est gardé toute la journée. Durant l'année, les seules journées où cette réglementation était levée est le Jour de l'An, car il y avait la fête toute la journée. Ce jour-là, les soeurs pouvaient parler librement, jouer aux cartes, échanger des cadeaux, rire et chanter.

En terme de fonctionnement de la communauté religieuse et de la vie communautaire, le silence était également une manière de préserver l'ordre général ainsi que l'intimité des femmes qui vivaient dans la communauté. C'était un moyen d'éviter de parler de soi et des autres, donc une source d'humilité et de charité.

Apprentissage et transmission


Soeur Marie-Thérèse Asselin
© IPIR 2010, soumis à copyright

Ces dernières années, le silence devient davantage une pratique individuelle que collective et les soeurs prient surtout dans leurs chambres. Le silence n'est plus un mode de vie. Cependant, chaque année, les soeurs déterminent certaines journées pour le Grand Silence: la retraite annuelle, les récollections mensuelles. Alors, on peut les voir passer comme des ombres dans les couloirs de la maison mère, située sur le chemin Sainte-Foy, à Québec et manger en silence dans la cafétéria. À part ces moments marginaux, qui restent éloignés du regard de la société, la transmission de la coutume du silence est devenue plus personnelle mais non moins importante.

Localisation

Municipalité: Québec
Région administrative: 03 Capitale-Nationale
MRC: Communauté métropolitaine de Québec
Lieu: Québec, 560, chemin Sainte-Foy, Québec, G1S 2J5
Téléphone: (418) 681-7364
Télécopieur: (418) 681-7361
Site Web: http://www.saint-joseph-fed.org

Source

Marie-Thérèse Asselin
Titre, rôle et fonction : Soeur Marie-Thérèse Asselin, supérieure locale, est impliquée dans plusieurs services communautaires de la maison mère.

Enquêteurs : Daniela Moisa, Marie Renier
Date d'entrevue : 30 avril 2012


Partenaires

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