Récit de pratique cérémonielle ou cultuelle

L'Heure réparatrice: l'adoration nocturne du Précieux-Sang

Tradition: Christianisme
Appartenance: Catholicisme (rite latin)
Diocèse, association ou regroupement: Diocèse de Saint-Hyacinthe
Communauté religieuse: Soeurs adoratrices du Précieux-Sang

Classé sous Pratique religieuse (9300), Cérémonie (9310), Office (9311).

Historique général


Sr Jeannette Héon, Adoratrice du Précieux-Sang
© IPIR 2010, soumis à copyright

L'Heure réparatrice, pratique propre aux Adoratrices du Précieux-Sang, a été inspirée par la fondatrice, mère Catherine-Aurélie du Précieux-Sang, en raison de sa grande dévotion au Précieux-Sang. La mère fondatrice considérait l’Heure réparatrice comme une heure délicieuse devant Jésus-Christ au tabernacle. Même s'il s'agissait d'une prière commune nocturne, l'Heure réparatrice était pour mère Catherine-Aurélie un moment de bonheur. Elle lui permettait de prier pour tous et de «réparer» les péchés du monde. Elle revêtait pour la circonstance, un vêtement rouge symbolisant le Précieux Sang.
L'Heure réparatrice a débuté dans les premières années de la fondation de la communauté, vers 1863 et se poursuivit jusqu’en 1966. À ce moment, les autorités transforment cet office commun obligatoire en prière individuelle. Le vieillissement des religieuses est la principale raison ayant mené à cette décision. Bien que cette pratique se soit modifiée au fil des ans, l'Heure réparatrice est encore aujourd'hui, en 2010, présente chez les Adoratrices du Précieux-Sang.

Description

Dans la poursuite de l'esprit de mère Catherine-Aurélie, l'Heure réparatrice a toujours été une dévotion au Précieux-Sang visant à prier et à intercéder auprès de Jésus-Christ pour le monde entier. De 1963 jusqu'en 1966, l'Heure réparatrice était un office communautaire quotidien qui se déroulait à minuit et qui durait 60 minutes. Comme elle se pratique en pleine nuit, l'Heure réparatrice s'effectue, encore aujourd'hui, dans un esprit de sacrifice par les sœurs de la communauté.
Avant 1966, les religieuses étaient réveillées par neuf coups de cloche réglementaires émis par une sœur dix minutes avant minuit. La cloche retentissait à l'intérieur et à l'extérieur du monastère. Une religieuse avait aussi la responsabilité de faire le tour des cellules, afin de s'assurer que chaque sœur était réveillée. Au lieu de revêtir leur costume de jour, les religieuses enfilaient simplement une longue et ample robe rouge par-dessus leurs vêtements de nuit. Cette robe représente la robe rouge que portait Jésus durant sa passion. La longue robe rouge est encore le vêtement porté par les Adoratrices lors de l'Heure réparatrice. Les sœurs se rendaient par la suite au chœur de la chapelle, afin d'y réciter l'office nocturne (office des lectures). L'office était suivi de prières privées et d'une prière d'amende honorable (prière réparatrice pour le monde entier). Trois fois par semaine, le lundi, le mercredi et le vendredi, l'Heure réparatrice se terminait par la récitation du psaume 50, le «Miserere». Durant ce psaume, les Adoratrices se «donnaient la discipline» en réparation des péchés du monde. L'Heure réparatrice terminée, les sœurs retournaient dormir jusqu'au réveil vers 5h00 du matin.
Depuis que l'obligation de faire l'Heure réparatrice à minuit en communauté est levée, les Adoratrices du Précieux-Sang poursuivent cette tradition individuellement. Ainsi, chaque religieuse choisit le moment qui lui convient durant la nuit, selon ses capacités physiques, pour faire son Heure réparatrice, que ce soit avant le coucher, en pleine nuit ou de bonne heure le matin avant le premier office. Encore aujourd'hui, des religieuses sont présentes à toutes les heures de la nuit au chœur et au jubé de la chapelle pour prier face au tabernacle. L'Heure réparatrice est maintenant une prière personnelle d'une heure durant laquelle la religieuse peut dire son chapelet, faire son chemin de croix ou tout simplement rester en adoration.

Apprentissage et transmission

Depuis la mise en place de l'Heure réparatrice au sein de la communauté par mère Catherine-Aurélie, cette pratique se transmet aux jeunes sœurs dès le noviciat.

Localisation

Municipalité: Saint-Hyacinthe
Région administrative: 16 Montérégie
MRC: Les Maskoutains
Lieu: Monastère du Précieux-Sang, 2520, rue Girouard Ouest, C.P. 401, Saint-Hyacinthe, J2S 7B4
Téléphone: (450) 773-0330
Télécopieur: (450) 252-4407
Site Web: http://www.adoratrices.net

Source

Soeur Jeannette Héon
Titre, rôle et fonction : En 58 ans (2010) de vie religieuse, soeur Héon a eu différentes responsabilités et tâches. Depuis 1999, elle est responsable du Centre Aurélie.

Enquêteurs : Louise Saint-Pierre, Maude Redmond Morissette
Date d'entrevue : 28 juillet 2010


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