Récit de lieu

L'Hôpital général de Québec

Tradition: Christianisme
Appartenance: Catholicisme (rite latin)
Diocèse, association ou regroupement: Diocèse de Québec
Communauté religieuse: Augustines de la Miséricorde de Jésus

Classé sous Organisation religieuse (9200), Espace religieux (9270), Édifice religieux (9272).

Historique général


L'Hôpital Général de Québec
© IPIR 2008, soumis à copyright

L'Hôpital général de Québec fut érigé en 1692 selon les plans de Jean Maillou,  afin de doter Québec d'un établissement pouvant accueillir pour des soins les personnes âgées et les démunis. Quatre religieuses de l'Hôtel-Dieu de Québec arrivent en 1693 pour l'aider à l'Hôpital général de Québec


L’Hôpital général fut construit à partir des anciens bâtiments appartenant aux Récollets. Au cimetière reposent des membres des noblesses française et anglaise ainsi que des militaires morts au combat lors de la bataille des plaines d'Abraham. Dans un mausolée, au cœur du cimetière, repose Montcalm.

Description


La chapelle
© IPIR 2008, soumis à copyright

La construction de l’Hôpital général de Québec témoigne de la volonté de Mgr de Saint-Vallier et des Augustines de la Miséricorde de Jésus de doter Québec d'une institution capable de répondre aux besoins des pauvres et d'assurer les soins aux malades. Depuis 1977, l'hôpital est classé site historique, en vertu de la Loi sur les biens culturels du Québec. L'ensemble conventuel comprend plusieurs ailes qui logent, entre autres, le monastère, l'apothicairerie, une église, ainsi qu’une infirmerie. 


L'église Notre-Dame-des-Anges a été construite par les Récollets en 1671. D’abord chapelle, elle devient église en 1721. Dans la sacristie, les murs d’origine de l’église ont été construits selon la technique de colombage (bois et pierre). Les messes y sont toujours célébrées de même que l'office divin. Le maître-autel est l'œuvre de Noël Levasseur (1727). Le tableau du maître-autel l'Assomption de la Vierge, serait du peintre récollet Claude François, dit frère Luc. En 1967, après le concile Vatican II, la grille séparant le chœur des religieuses de l’église, est enlevée. La chapelle a fait l’objet de rénovations et de restaurations importantes en 1982. Mgr de Saint-Vallier repose dans la chapelle latérale (1653-1727). Les sœurs lui rendent hommage et des processions sont organisées au tombeau. Les religieuses se souviennent des ses paroles: « Mes sœurs oubliez moi après ma mort, mais n’oubliez pas mes pauvres. » L'église est à la disposition des 475 malades de l’hôpital. Toutefois, aujourd’hui, de moins en moins de patients viennent assister aux messes. Les services religieux y sont toujours assurés à 11 h 30 avec la messe des malades ainsi qu’à 16 h avec une seconde messe, en plus des laudes et des vêpres, chantées par les sœurs et des moments d’adoration. 


L'Hôpital général disposait d'une apothicairerie, où les médicaments étaient autrefois fabriqués à partir d’herbes médicinales cultivées dans le jardin de la cour intérieure du monastère. L’apothicairerie, plus tard appelée pharmacie, est restée en fonction jusqu’en 1954. 


Dans les corridors du monastère, le silence est de mise. Selon sœur Marquis, c'est « une présence qui nous imprègne...lorsqu’on rencontre une autre sœur c’est Jésus que l’on rencontre ». Ce n’est qu’en cas d’urgence que l’on rompt le silence. De multiples statues et toiles rappellent la spiritualité des Augustines. Une statuette de Notre-Dame-de-la-Protection, datant de 1648 et ayant appartenu à Catherine de Saint-Augustin, est installée dans un des corridors: « le pilier de notre Salut, celle qui nous a toujours protégé...du feu, entre autres » selon sœur Marquis. Jusqu’en 1950, la statuette était portée lors de processions tous les dimanches dans le monastère et les départements de l’hôpital.  


La salle communautaire est le lieu de rassemblement des religieuses lors des périodes de repos et de récréation, on y bavarde, tricote et joue aux cartes. Un jardin, autrefois potager, y est attenant. On y voit l’ancienne maison du jardinier qui sert aujourd’hui de maison de vacances pour les sœurs qui désirent se changer les idées. Jouxtant La salle communautaire, la salle de musique où les sœurs s’exercent chaque semaine à chanter.   


L’infirmerie des religieuses de l’Hôpital général comporte deux parties. La première comprend 50 chambres construites en 1939 pour les malades atteints de la tuberculose. Une grande galerie est accessible et donne sur un jardin fleuri. Dans la nouvelle partie, le grand solarium est un lieu de rassemblement pour les sœurs et celles qui ne peuvent se déplacer peuvent, grâce à un circuit fermée de télévision, suivre la vie de la communauté.  


Le réfectoire des Récollets date de 1680 et a été restauré en 1972. Le mobilier a peu changé. Des chaises « à la capucine » dont le siège est tressé en foin de mer par des sœurs, sont toujours en usage. Le tressage en foin de mer était encore pratiqué par une religieuse du monastère en 2009. Depuis quelques années, seuls les repas du mercredi et du vendredi ont lieu en silence. Seul les sœurs mangent au réfectoire, sauf lors de funérailles où la famille de la sœur décédée est invitée à partager un repas.   


L’Hôpital général est un milieu de vie pour les religieuses et les malades depuis plus de trois siècles. Aujourd'hui, les Augustines désirent léguer leur héritage aux Québécois. Selon sœur Marquis, avec leur projet de convertir l'hôpital en lieu de mémoire, elles veulent faire en sorte que « lorsque les sœurs se tairont, les murs parleront ».

Localisation

Municipalité: Notre-Dame-des-Anges
Région administrative: 03 Capitale-Nationale
MRC: Communauté métropolitaine de Québec
Lieu: L'Hôpital Général de Québec, 260, boulevard Langelier, Québec (Qc), G1K 5N1
Téléphone: 418-529-0931
Télécopieur: 418-524-7162

Source

Soeur Hélène Marquis
Titre, rôle et fonction : En 2010, Soeur Marquis était supérieure du généralat des Augustines de la Miséricorde de Jésus. Elle a été archiviste médicale pendant de nombreuses années..
Lien avec la pratique : Soeur Marquis a vécu à l'Hôpital général de Québec pendant presque 50 ans.

Enquêteurs : Roseline Bouchard, Catherine Gaumond.
Date d'entrevue : 23 janvier 2009


Partenaires

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