Récit de vie
Tradition: Christianisme
Appartenance: Catholicisme (rite latin)
Diocèse, association ou regroupement: Diocèse de Chicoutimi
Communauté religieuse: Soeurs Antoniennes de Marie
Classé sous Organisation religieuse (9200), Mission (9260), Oeuvre (9262).
L'abbé Potvin
© IPIR 2009, soumis à copyright
L’abbé Potvin connaît les Antoniennes de Marie depuis sa tendre enfance. Tout au long de sa vie, il les côtoie. Jeune, il fréquentait l’École apostolique et aujourd’hui, il vit à la résidence des soeurs, la Résidence Mgr Paré. Le témoignage de son récit de vie nous permet de saisir de quelle façon les Antoniennes de Marie soutenaient le sacerdoce du prêtre, du berceau (à l'école) jusqu'à la fin de leur vie à la résidence des prêtres retraités, en passant par leur soutien tout au long de leur vie: cuisine, ménage, secrétariat, etc.
L’abbé Benoit Potvin est né le 14 août 1932 à Beauharnois. À l’âge de 3 ans, sa famille déménage dans le diocèse de Chicoutimi, à Héberville-Station. Il est l’aîné d’une famille de trois enfants. Son éducation se fait dans le plus grand respect de la religion catholique. À l’âge de 10 ans, Benoît Potvin devient pensionnaire à l’École apostolique, où il fera ses quatrième, cinquième et sixième années. Comme il le dit, «dans le fond, je suis entré en communauté à l’âge de 10 ans et j’y suis encore à 77 ans». L’objectif premier de l’institution était de former les futurs prêtres, d’éveiller des vocations. Cela se faisait de plusieurs façons: en priant pour les prêtres et pour le séminaire, en disant aux élèves que parmi eux se trouvaient des futurs prêtres, etc. En parallèle, il était très courant à l’époque de voir un membre de la famille devenir prêtre. Le contexte social y était favorable.
Selon l’abbé Potvin, les Antoniennes de Marie ont eu une influence positive sur sa vocation. L’école des Antoniennes était connue, par les gens de Chicoutimi, comme une bonne institution d’enseignement. C’était une école où régnait une stricte discipline. Les pensionnaires se levaient à 5 h15, déjeunaient, allaient à la messe, priaient avant et après les cours, de même qu'au moment des repas. Il y avait dans la journée des périodes de récréation, où les élèves pouvaient notamment jouer au drapeau. Toutes les soeurs qui y étaient en service donnaient la meilleure éducation qui soit aux jeunes. Entre 10 et 15 soeurs antoniennes y enseignaient. À l’École apostolique, la maîtresse de classe était une soeur très proche de ses élèves. Elle s’occupait de la cour d’école et du réfectoire. Les élèves suivaient le régime de vie des soeurs, leur rythme de vie. Le soir, les élèves faisaient une prière de 20 minutes à genoux. Le dimanche, les pensionnaires enfilaient un costume particulier. C’était le jour du parloir. À cette occasion, les parents venaient visiter leurs enfants. Ceux qui devaient se rendre au parloir portaient une mante.
Les pensionnaires ne quittaient l’école que pour Noël et pour les vacances d’été. L’école comptait de 70 à 80 pensionnaires, sans compter les externes. L’abbé Potvin a été marqué par son apprentissage du piano dans cette institution. Lors d’évènements, comme la fin de l’année scolaire, il jouait en duo avec mère Marie-de-la-Réparation dans l’auditorium. Il se souvient également que la mère directrice était grande, sérieuse et très impressionnante pour les élèves. L’abbé Potvin, trop jeune pour aller au séminaire de Chicoutimi, quitte l’École apostolique pour aller au Collège de Roberval, afin de faire ses 7e, 8e et 9e années. Il y regrette la délicatesse des Antoniennes, tout en appréciant l’enseignement qu’il y reçoit. Il s’agit d’un collège de frères, le jeune Potvin est alors dans un monde d’hommes. Il y sera très heureux durant ses études, il se démarquera tout particulièrement en français, si bien qu’il corrigeait les dictées des autres élèves.
Après ses années au Collège de Roberval, Benoît Potvin poursuit ses études au Séminaire de Chicoutimi. Il y fera son cours classique, de 1948 à 1954, et ira au Grand Séminaire recevoir sa formation de prêtre, de 1954 à 1958. Soixante-dix Antoniennes de Marie travaillent au séminaire à cette époque. Elles s’occupaient de la buanderie, de la cuisine, des chambres, etc. Donc, durant ses études, Benoît Potvin continuait à côtoyer ces soeurs.
Après le Grand Séminaire, il entame sa vie cléricale, sans oublier les Antoniennes. Une fois devenu prêtre en 1958, l’abbé Potvin est dépêché à l’abbaye de Saint-Benoît-du-Lac pour y apprendre le chant grégorien pendant un mois et demi. Il revient au Séminaire pour être maître de salle chez les tout jeunes. Il a la tâche de les surveiller. On le nommera ensuite professeur de français. Il enseigne Élément, Syntaxe et Méthode (respectivement Secondaire I, II et III). Rapidement, on le promeut à l’enseignement des plus grands, au philosophat. De 1967 à 1969, il part en Europe faire des études en théologie. Lorsqu’il revient au Québec, le Séminaire où il travaillait n’existe plus, il a été remplacé par le cégep, qui occupe les mêmes lieux. On lui demande d’y assurer la pastorale pendant 2 ans et demi. L’évêque du diocèse l'envoie dans une paroisse, il sera curé de Port Alfred. Il se réalisa, dans cette fonction, beaucoup plus qu’il ne l’avait cru au départ. Il assure le ministère pendant cinq ans et demi. Il demande le soutien d’Antoniennes: une soeur assurera le service de secrétariat. Un gros défi se présente à lui lorsqu’il arrive dans cette paroisse en raison de la pratique religieuse très faible et des difficultés financières. Au terme de son mandat, il quitte une église remplie de fidèles. Il prend par la suite une retraite de six mois en Europe dans diverses associations religieuses. À son retour, il est professeur de français au Petit Séminaire de Chicoutimi, et ce, durant dix ans. Par ailleurs, il a aussi le mandat de la pastorale et il est curé de la paroisse de Sainte-Rose-du-Nord. En 1985-1986, il travaillera au tribunal du diocèse de Chicoutimi. Cela consiste à recueillir les requêtes de fidèles pour en écrire un libellé. En fait, cela ressemble beaucoup au travail de l’avocat. Après y avoir travaillé pendant trois mois, on lui demande de faire des études en droit canonique, dans le but de travailler ensuite à Québec. Dubitatif en ce qui concerne ses capacités à faire des études à 56 ans, il tente sa chance et part pour Ottawa. Il terminera ses études avec succès et il ira, par la suite, au tribunal de l’archidiocèse de Québec en tant que juge et auditeur pour les causes de déclarations de nullité de mariage. Il y oeuvre pendant 18 ans en droit canon.
À la retraite depuis 2006, l’abbé Potvin a opté pour la résidence Mgr Paré, dont s’occupent les Antoniennes de Marie. Connaissant les Antoniennes depuis l’École apostolique et les ayant côtoyées tant au séminaire que pendant sa vie ecclésiastique, l’abbé Potvin considère «[qu’il] [s]’en venait un peu comme chez [lui] ici, la maison, [il] la connait par coeur […] [il] peut dire que ça été [sa] deuxième famille». Il se considère «comme un Antonien, si cela existait», il est profondément attaché à la communauté. Il a une dévotion importante pour saint Antoine de Padoue, pour la communauté et il visite régulièrement les soeurs de l’infirmerie. Il se sent choyé dans leur résidence pour prêtres, qu’il considère être «un château offrant des services royaux». Les soeurs et le personnel qui s’y trouvent sont attentifs aux besoins et aux «caprices» des prêtres. La résidence est bien connue des prêtres du diocèse de Chicoutimi.
Fondée en 1918, l’École apostolique de Chicoutimi est passée à une nouvelle gestion le 1er juillet 2005.
Municipalité: Saguenay
Région administrative: 02 Saguenay-Lac-Saint-Jean
MRC: Hors MRC
Lieu:
Résidence Mgr-Paré, 927, rue Jacques-Cartier Est, Saguenay, G7H 2A3
Téléphone: 418 549-1055
Télécopieur: 418 693-8609
Site Web: http://soeursantoniennes.org/index.php
L'abbé Benoît Potvin
Titre, rôle et fonction : Prêtre retraité à la résidence Mgr Paré.
Lien avec la pratique : L'abbé Benoît Potvin côtoie les Antoniennes de Marie depuis l'âge de 10 ans. Originaire du Saguenay-Lac-Saint-Jean, il fréquente l'École apostolique de la communauté à Chicoutimi. Tout au long de sa formation et de sa carrière de prêtre il les côtoiera, si bien qu'il choisit de vivre ses années de retraite auprès d'elles.
Enquêteurs : Roseline Bouchard, Mario Paradis
Date d'entrevue : 16 juin 2009
La réalisation de l’Inventaire du patrimoine immatériel religieux a été rendue possible grâce à l’appui de six partenaires: