Récit de lieu
Tradition: Christianisme
Appartenance: Catholicisme (rite latin)
Diocèse, association ou regroupement: Diocèse de Saint-Hyacinthe
Communauté religieuse: Soeurs de Saint-Joseph de Saint-Hyacinthe
Classé sous Organisation religieuse (9200), Structure (9210), Structure communautaire (9214).
Métairie Sainte-Élisabeth, la maison du fermier
© Archives des Soeurs de Saint-Joseph de Saint-Hyacinthe
Soumis à copyright
La ferme a commencé d'exister en 1907 par l’achat de 17 arpents de terrain. Elle continuera son expansion jusqu'en 1923 avec l’achat de 35 arpents, ce qui totalisera 130 arpents pour l'ensemble des terres. La ferme est opérationnelle jusqu'en 1956. Le père de notre informateur a travaillé chez les Soeurs de Saint-Joseph de Saint-Hyacinthe de 1926 à 1937, dont huit ans à la ferme. Le témoignage qui suit traite donc essentiellement de cette période.
On fait à la ferme de l'élevage et de l'horticulture. Un inventaire datant de 1923 nous informe de la production végétale suivante : 57 minots de blé, 362 d’avoine, 75 d’orge, 350 de patates, sans compter les choux de Siam, le foin et le fourrage vert.
La famille Fontaine devant le poulailler des soeurs
© Archives privées de George Fontaine
Soumis à copyright
Posséder une ferme est un élément fondamental pour la bonne économie d'une communauté religieuse. La communauté est ainsi en mesure de vivre adéquatement, car la possession d'une ferme permet des économies substantielles. Ainsi, elles sont en mesure de concentrer leurs dépenses sur leur mission plutôt que sur leur survivance, qui est assurée par la production alimentaire de la ferme. Mais comment gère-t-on la ferme chez les Soeurs de Saint-Joseph de Saint-Hyacinthe? D'abord, un homme est engagé. Dans le cas de cette communauté, il s'agit du père de Monsieur Fontaine, Ildège. Il recevait un très bon salaire pour prendre soin de la ferme des soeurs de la communauté. Son salaire était de 2$ par jour, soit 60$ par mois, sans compter la chaudière de lait par jour donnée par les soeurs. À l’époque le salaire moyen d’un employé se situait entre 0,75$ et 1,00$ par jour. En plus de la rémunération, les soeurs offraient l’éducation aux enfants du fermier dans leur école privée et les aidaient dans leurs leçons.
L'homme de ferme devait soigner les animaux et veiller à tous les travaux de la ferme. L’été, il disposait d’employés pour le temps des récoltes ou des foins. L’homme engagé à la ferme veille également à l’entretien de la ferme. Il soigne les animaux le soir et le matin, et ce, à partir de 5h00 du matin. À la ferme, on faisait boucherie des cochons et des vaches. On trayait les vaches. Le lait était acheminé au couvent chaque matin, dans un premier temps en cheval, puis dans un petit camion. À son retour, alors qu'il revenait à la ferme, l’homme engagé emmenait les soeurs pour la journée. Les soeurs avaient aussi différentes tâches sur la ferme. Quatre soeurs travaillent à la ferme quotidiennement, à l’exception du dimanche. Une soeur s’occupait des poules de la ferme. Les soeurs tuaient elles mêmes les poules. Elles brossaient les animaux et veillaient à la propreté de l’étable. Des soeurs aidaient pour la boucherie, il s'agissait, à l’époque, des soeurs Saint-André-Avellin et Saint-Thomas-de-Villeneuve. Les boucheries avaient principalement lieu au printemps et à l’automne. Cependant, si, exceptionnellement, un animal se blessait ou était malade, on faisait boucherie. On abattait les animaux à côté de l’étable.
Lors des grandes corvées ou les travaux de récolte (par exemple lors de la récolte des patates), les soeurs de la communauté donnaient un coup de main au fermier et aux engagés. La terre comptait à l’époque 90 arpents et servait à alimenter les Soeurs de Saint-Joseph de Saint-Hyacinthe. La ferme comptait alors de 20 à 25 bêtes (boeufs ou porcs), en plus des poules et de la quinzaine de vaches. Il arrivait que les oeufs soient vendus à l’extérieur. Il y avait un énorme crucifix dans l’étable. Posséder une ferme était tout ce qu’il y avait de plus normal pour une communauté, aussi petite soit elle. Elle lui permettait de s’alimenter adéquatement dans un cadre financier avantageux. Au sommet de son expansion, la ferme des soeurs a possédé 130 arpents de terre. La ferme des soeurs a cessé ses opérations en 1956. La ferme n’existe donc plus aujourd'hui, son territoire est utilisé pour du développement domiciliaire. Les terrains ont été vendus au fil des ans.
Métairie Sainte-Élisabeth
© Archives des Soeurs de Saint-Joseph de Saint-Hyacinthe
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Après que monsieur Ildège Fontaine eut laissé charge la ferme, son frère Robert a pris la relève. Ce dernier avait reçu une formation agricole à La Pocatière, défrayée par les soeurs elles-mêmes. Ensuite, un monsieur Lamothe s'en occupera, puis, finalement, un monsieur Lavallée.
Notons que le grand-père de Georges Fontaine était agriculteur à Saint-Thomas-d’Aquin. Dans la famille Fontaine, on est agriculteur de père en fils depuis des générations. Le fils de Georges Fontaine est lui aussi un agriculteur.
Municipalité: Saint-Hyacinthe
Région administrative: 16 Montérégie
Lieu:
Maison mère, 805, Avenue Raymond, Saint-Hyacinthe, J2S 5T9
Téléphone: (450)-773-6067
Télécopieur: (450)-773-8044
Site Web: http://www.sjsh.org
Georges Fontaine et Flore Carbonneau (sa conjointe)
Titre, rôle et fonction : Fermier à la retraite
Lien avec la pratique : Le père de Georges Fontaine a été 2 ans homme à tout faire chez les Soeurs de Saint-Joseph de Saint-Hyacinthe. Puis, il a été engagé pendant 8 ans sur la ferme des soeurs. Là, il a pris soin du bétail. Il a construit le poulailler des soeurs. Après son passage sur la ferme, il s’installe sur une ferme à Saint-Thomas-d’Aquin.
Enquêteurs : Roseline Bouchard, Catherine Fredette.
Date d'entrevue : 31 mars 2010
La réalisation de l’Inventaire du patrimoine immatériel religieux a été rendue possible grâce à l’appui de six partenaires: