Récit de pratique culturelle

Le développement des soins de santé et des hôpitaux dans les régions du Québec par les Soeurs de la Charité de Québec

Tradition: Christianisme
Appartenance: Catholicisme (rite latin)
Diocèse, association ou regroupement: Diocèse de Québec
Communauté religieuse: Soeurs de la Charité de Québec

Classé sous Organisation religieuse (9200), Mission (9260), Oeuvre (9262).

Historique général


Hôpital Saint-Julien à Saint-Ferdinand, 1953
© Archives Soeurs de la Charité de Québec, soumis à copyright

Pendant plus d'un siècle, les Sœurs de la Charité de Québec ont été suppléantes en éducation, en soins de santé et en service social dans les multiples milieux où elles ont œuvrées. Le domaine des soins de santé et le milieu hospitalier ont permis à la communauté de s'implanter à Québec, pour ne nommer que l'Hôpital Laval, l'Hôpital Saint-Sacrement et l'Hôpital Robert-Giffard, et en régions, entre autres Rimouski, La Malbaie, Thetford, Plessisville et la Beauce. Bien souvent, les Sœurs de la Charité de Québec étaient les premières personnes à venir prendre en charge l'ouverture d'un nouvel hôpital ou son bon fonctionnement, et ce, dans de nombreux milieux, dont les régions éloignées, Havre-Saint-Pierre et les Iles-de-la-Madeleine. 


L'implication des Sœurs de la Charité de Québec dans le domaine des soins de santé en région débute dès les premières années de la fondation de la communauté. Seulement 23 ans après sa fondation en 1849 et à la suite d’une demande du curé de la paroisse, la Congrégation décide d'envoyer à Saint-Ferdinand (Centre-du-Québec) quelques religieuses pour s'occuper d'un hospice de charité destiné aux personnes âgées et aux infirmes. L'hospice devient, en 1925, un hôpital accueillant uniquement des patients atteints d'une déficience intellectuelle. L'Hôpital Saint-Julien est sous la responsabilité des Sœurs de la Charité de Québec jusqu'aux années 1970. Il ferme ses portes définitivement en 2002. 


En 1883, la présence des Sœurs de la Charité de Québec est demandée à Havre-Saint-Pierre, afin de venir former des institutrices. Si leur présence première est pour l'enseignement, les sœurs commencent à s'impliquer dans les soins de santé à partir de 1918, année où commence à sévir la grippe espagnole sur la Côte-Nord. Puis, en 1930, des religieuses prennent la responsabilité de l'Hôpital Saint-Jean-Eudes à Havre-Saint-Pierre. Comme c'est le cas pour plusieurs hôpitaux durant les années 1970, le gouvernement provincial devient propriétaire de l'hôpital. En 1997, la dernière religieuse, travaillant à l'Hôpital Saint-Jean-Eudes, prend sa retraite. 


Quatre religieuses des Sœurs de la Charité de Québec arrivent aux Îles-de-la-Madeleine en 1938, au moment de l'ouverture d'un premier hôpital aux îles, l'Hôpital Notre-Dame-de-la-Garde. En plus de diriger l'hôpital, la communauté fonde l'École d'infirmières auxiliaires, en 1962. À la suite de la vente de l'hôpital au gouvernement provincial en 1973, les Sœurs de la Charité de Québec poursuivent leur travail jusqu'en 1988, année où la communauté quitte les Îles-de-la-Madeleine. 


Ces trois exemples permettent de bien saisir l'apport des Sœurs de la Charité de Québec dans les soins hospitaliers dans diverses régions éloignées. Elles ont su développer les soins de santé à la grandeur du Québec et cela, dès la deuxième moitié du 19e siècle.

Description


Hôpital Notre-Dame-de-la-Garde aux Îles-de-la-Madeleine
© Archives Soeurs de la Charité de Québec, soumis à copyright

En s'établissant dans divers régions du Québec pour y implanter des soins hospitaliers, les Sœurs de la Charité de Québec avaient comme objectif de former les gens du milieu. Bien que, dans les premières années, la plupart des employées étaient des religieuses, les laïcs ont rapidement pris leur place dans les différents hôpitaux de la congrégation. 


Afin de favoriser la formation des laïcs, la communauté a ouvert, dans plusieurs milieux, des écoles d'infirmières et d'infirmières auxiliaires. En formant les populations locales, les Sœurs de la Charité s'assuraient que le milieu local serait un jour apte à prendre la relève des religieuses. Puisque les populations locales ont toujours été favorables à l'accueil des Sœurs de la Charité de Québec, la Congrégation ne limitait pas son implication au domaine des soins hospitaliers. Les religieuses s'impliquaient aussi dans la vie paroissiale des localités, notamment en tant que directrice de la chorale ou sacristine. 


De par leur charisme, les religieuses, qui ont œuvré comme infirmières dans les nombreux hôpitaux de la Congrégation à travers le Québec, ont toujours exercé leur travail dans un total esprit de compassion envers les patients. Elles s'adonnaient à leur métier en observant les valeurs promues par les Sœurs de la Charité de Québec: le respect, la compréhension et l'écoute des patients et de leurs besoins.

Localisation

Municipalité: Québec
Région administrative: 03 Capitale-Nationale
MRC: Communauté métropolitaine de Québec
Lieu: Maison généralice, 2655, rue Guillaume-Le Pelletier, Québec, G1C 3X7
Téléphone: (418) 628-8860

Source

Soeur Émérentienne Cyr, soeur Ghislaine Gallant et soeur Pauline Jacques
Lien avec la pratique : À la suite de sa formation pour devenir infirmière, sœur Émérentienne Cyr a travaillé dans de nombreux hôpitaux ayant appartenu aux Sœurs de la Charité de Québec, et ce, dans plusieurs régions du Québec. Elle a travaillé seize années à l'Hôpital Notre-Dame-de-la-Garde aux Îles-de-la-Madeleine. Sœur Ghislaine Gallant a suivi une formation pour devenir infirmière à la suite de sa formation religieuse. Elle a travaillé 23 ans à l'Hôpital Saint-Jean-Eudes de Havre-Saint-Pierre. Après son entrée chez les Sœurs de la Charité de Québec et sa formation pour devenir infirmière, sœur Pauline Jacques a travaillé à divers endroits avant de s'établir 27 ans à l'Hôpital Saint-Julien-de-Saint-Ferdinand.

Enquêteurs : Sylvianne Lagueux-Tremblay, Maude Redmond Morissette
Date d'entrevue : 1 mars 2010, 10 mars 2010


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