Historique général

Religieuses dans la pharmacie de l'Hôtel-Dieu Saint-Vallier en 1902
© Archives A.M.J.C., soumis à copyright

Lors de l'arrivée des mères fondatrices à Chicoutimi en 1884, une pharmacienne fait partie du groupe de cinq religieuses. Mère Marie-des-Anges, pharmacienne de l'Hôpital général de Québec pendant plus de 25 ans, a été formée directement à l'hôpital. Pour son départ à Chicoutimi, elle prépare les ingrédients faisant partie de la pharmacopée de l'époque : plantes séchées, onguents, poudres et liquides sont scellés dans des pots de porcelaine. Ayant appris à utiliser les matières premières, soeur Marie-des-Anges est en mesure de préparer des remèdes pour les premiers patients de l'Hôpital de Marine de Chicoutimi avec les produits qu'elle a en sa possession. Rapidement, soeur Marie-des-Anges met sur pied un jardin de plantes médicinales. Pour ce qui est des produits qu'elle ne peut se procurer sur place, elle doit en faire la demande à Québec. Au même rythme que l'hôpital se développe, la pharmacie de l'Hôtel-Dieu Saint-Vallier évolue, de même que les méthodes de travail et les médicaments. Vers la fin des années 1940, la direction de l'hôpital exige qu'un service de pharmacie universitaire soit mis sur pied.

Description

Pots de pharmacie apportés à Chicoutimi par les fondatrices en 1884
© IPIR 2009, soumis à copyright

La pharmacie a été un secteur important des soins hospitaliers à l'Hôtel-Dieu Saint-Vallier depuis ses débuts en 1884. L'une des cinq mères fondatrices était pharmacienne et la première femme pharmacienne diplômée de la région était membre des Augustines de la Miséricorde de Jésus de Chicoutimi. Les pharmaciennes avaient de nombreuses responsabilités et devaient détenir un savoir particulier.
Au moment de la prise en charge de l'Hôpital de Marine par les mères fondatrices en 1884, le travail de la pharmacienne, mère Marie-des-Anges, se résume principalement à la pharmacie magistrale. La pharmacie magistrale consiste à préparer, manuellement, des médicaments pour des patients déterminés. Efficaces au niveau thérapeutique, ces remèdes sont peu dispendieux pour l'hôpital. Graduellement, la pharmacie magistrale fait place à l'achat des médicaments auprès de fournisseurs. À la fin des années 1940, la pharmacie de l'Hôtel-Dieu Saint-Vallier doit répondre à une demande toujours plus importante de prescriptions. Cette époque concorde avec l'arrivée des premières soeurs pharmaciennes ayant obtenu leur diplôme de l'université.
Le travail de la pharmacienne consiste principalement à servir les prescriptions des patients et à surveiller la circulation des médicaments et des narcotiques. Tous les jours, la pharmacie de l'hôpital pouvait recevoir entre 500 et 600 prescriptions. La pharmacienne et les techniciennes devaient alors préparer ces prescriptions et s'assurer de la compatibilité des médicaments. Il arrivait parfois que la pharmacienne utilise encore la pharmacie magistrale pour certaines concoctions.

Apprentissage et transmission

Soeur Simone Tremblay, 1914-2010
© IPIR 2009, soumis à copyright

La formation pour devenir pharmacienne a été dispensée pendant de nombreuses années directement à la pharmacie de l'hôpital. À partir des années 1940, les Augustines de Chicoutimi décident d’envoyer des religieuses suivre la formation en pharmacie à l'université. Cette formation se donne sur une période de quatre ans. Par la suite, les soeurs diplômées en pharmacie pouvaient enseigner aux étudiantes en sciences infirmières afin de préparer du personnel compétent capable d'assister les pharmaciennes en fonction.

Localisation

Municipalité: Saguenay
Région administrative: 02 Saguenay-Lac-Saint-Jean
MRC: Hors MRC
Lieu: Monastère des Augustines de Chicoutimi, 225, rue Saint-Vallier, Saguenay, G7H 5H6
Téléphone: (418) 549-7750
Site Web: http://www.augustines.org

Source

Soeur Simone Tremblay
Titre, rôle et fonction : Soeur Tremblay est la première femme pharmacienne diplômée de la région.
Lien avec la pratique : De 1947 à 1963, la direction de l'Hôtel-Dieu Saint-Vallier lui confie les responsabilités de pharmacienne en chef. Tout en exerçant cette fonction, elle organise un service de pharmacie moderne. Elle met aussi sur pied le Comité thérapeutique et publie un formulaire de pharmacie apprécié des médecins et du personnel paramédical. De 1947 à 1961, elle dispense de plus son savoir aux étudiantes de l'École des infirmières. La faculté de l'Université Laval la réclame aussi comme professeur en pharmacie d'hôpital.

Enquêteurs : Maude Redmond Morissette, Alina Nogradi
Date d'entrevue : 24 mars 2009