Récit de pratique liée à un savoir-faire
Tradition: Christianisme
Appartenance: Catholicisme (rite latin)
Diocèse, association ou regroupement: Diocèse de Québec
Communauté religieuse: Soeurs de la Charité de Québec
Classé sous Organisation religieuse (9200), Communauté (9240), Pratique technique et artistique (9245).
Atelier de fabrication des Jésus de cire
© Archives Soeurs de la Charité de Québec, soumis à copyright
Dès les premières années d'activité des Sœurs de la Charité de Québec, quelques formes d'art sont pratiquées dans la communauté de Mère Marcelle Mallet. Sœur Marie-de-la-Nativité, l'une des premières professes de la congrégation, a un talent artistique qu'elle met au service de la communauté. Progressivement, d'autres religieuses perfectionnent leur talent et c'est alors qu'apparaît, durant la deuxième moitié du 19e siècle, l'atelier des ouvrages de goût chez les Sœurs de la Charité de Québec.
Au fil des décennies, l'atelier se développe et différents départements voient le jour. Plusieurs soeurs vont y œuvrer durant leur vie religieuse.
À partir des années 1950, l'atelier des ouvrages de goût perd de son importance au sein de la Congrégation. Considéré comme l'un des moteurs économiques des Sœurs de la Charité de Québec pendant plusieurs années, il commence alors à devenir moins rentable, car il est plus facile et avantageux d'acheter les objets d'art que de les fabriquer. De plus, à cause du nombre d'entrées au postulat, qui commence déjà à diminuer dans les années 1950, la communauté doit centrer ses effectifs sur ses principales œuvres, soit l'enseignement, les soins hospitaliers et les œuvres sociales. C'est au tournant des années 1970 que l'atelier des ouvrages de goût est démantelé.
Broderie d'un vêtement sacerdotal
© IPIR 2010, soumis à copyright
L'atelier des ouvrages de goût se voulait un service offert à la Congrégation et aux paroisses pour tout ce qui touchait à la confection d'objets artisanaux et d'œuvres d'art. Rentable pour les Sœurs de la Charité de Québec, l'atelier se divisait en trois départements distincts: l'ouvroir des ornements, l'atelier de peinture et la chambre des fleurs. Quatre à cinq religieuses s'affairaient dans chacun de ces départements, afin de répondre aux nombreuses commandes provenant de la communauté elle-même, des églises de la région et des paroissiens.
L'ouvroir des ornements confectionnait des vêtements sacerdotaux pour les prêtres et les curés de la région de Québec. L'atelier de peinture regroupait les religieuses artistes peintres de la communauté, dont sœur Marie-de-l'Eucharistie et sœur Marguerite Poulin. Elles produisaient surtout des œuvres religieuses, qui se retrouvaient dans des églises. Quant à la chambre des fleurs, elle était le lieu de fabrication de nombreux objets artisanaux et religieux, entre autres des bannières, des reliquaires, des jésus de cire et tous les parements d'église. De plus, de nombreuses fleurs en organdi, en cuir, en étain et en cire étaient confectionnées à la chambre des fleurs, pour la décoration des nombreuses églises et établissements. À l'époque, les fleurs naturelles n'étaient pas utilisées pour décorer.
Grâce à l'atelier des ouvrages de goût, la communauté pouvait subvenir seule à ses besoins sur le plan artistique, que ce soit pour l'acquisition des objets religieux ou pour la décoration de ses nombreux établissements. Les artistes de la communauté pouvaient tout faire, même réparer des statues ou d'autres objets. Jusqu'aux années 1970, l'atelier des ouvrages de goût aura servi à développer le talent des religieuses de la communauté, tout en générant des revenus nécessaires à la subsistance des sœurs.
Municipalité: Québec
Région administrative: 03 Capitale-Nationale
Lieu:
Maison généralice, 2655, rue Guillaume-Le Pelletier, Québec, G1C 3X7
Téléphone: (418) 628-8860
Soeur Marguerite Poulin
Lien avec la pratique : Sœur Marguerite Poulin fait son entrée au noviciat des Sœurs de la Charité de Québec en 1930, quelques jours avant ses 17 ans. Dès son jeune âge, sœur Poulin démontre un talent pour le travail manuel et les arts. Consciente de son talent, la Congrégation dirige sœur Marguerite Poulin vers les arts et la peinture. Elle travaillera pendant plusieurs années pour l'atelier des ouvrages de goût.
Enquêteurs : Sylvianne Lagueux-Tremblay, Maude Redmond Morissette
Date d'entrevue : 10 mars 2010
La réalisation de l’Inventaire du patrimoine immatériel religieux a été rendue possible grâce à l’appui de six partenaires: