Récit de pratique culturelle

Le chant modal chez les Cisterciens

Tradition: Christianisme
Appartenance: Catholicisme (rite latin)
Diocèse, association ou regroupement: Diocèse de Saint-Hyacinthe
Communauté religieuse: Ordre des cisterciens

Classé sous Organisation religieuse (9200), Communauté (9240), Pratique technique et artistique (9245)
et sous Pratique religieuse (9300), Pratique de communication religieuse (9350), Chant et cantique (9354).

Historique général


Frère Guy, liturgiste de la communauté
© IPIR 2010, soumis à copyright

Depuis le Moyen-Âge, toute la liturgie occidentale est dominée par le chant modal grégorien. Il s'agit d'un chant à l'unisson, monodique, construit à partir d'une échelle de sons déterminés par rapport à une note de base. Ce type de chant est reconnu comme étant propice au recueillement et au calme intérieur. Les fondateurs du premier monastère cistercien cherchaient à se rapprocher de la Règle de Saint-Benoît et à retrouver la pureté du chant grégorien. Ainsi, les cisterciens ont toujours pratiqué le chant grégorien, mais dans une recherche du dépouillement des formes, sans ajout d'intonations ornementales.

Description


L'accompagnement musical durant l'office
© IPIR 2010, soumis à copyright

Les moines ont chanté en latin jusqu'au Concile Vatican II. Le concile a permis l'utilisation des langues vernaculaires dans la liturgie chantée. On a donc pu composer une liturgie en français. Ce travail a été fait pendant 20 ans, mais il manquait d'unité.


En 1983, lors de son entrée au monastère de Rougemont, le frère Guy Charbonneau a poursuivi, avec les frères Marc Daniel et Raphaël, un travail liturgique consistant à utiliser les principes du chant modal grégorien pour les adapter à la langue française. Il a donc fallu entreprendre un travail de transposition des chants et des tonalités latines vers le français. L'idée de cette démarche était d'unifier le chant. Comme beaucoup de musique avait été composée pour le chant grégorien, cette méthode permettait d'éviter des cassures entre ce qui avait été écrit en latin et ce qui avait été écrit en français. Ce travail impliquait aussi une certaine composition, car on ne pouvait pas transposer directement la musique d'une langue à l'autre. Ainsi, même si le chant en français est plus monosyllabique, il y a cependant une ressemblance entre les deux pièces et on peut aisément reconnaître un chant grégorien ancien même s'il est chanté en français. Cette technique permet de s'aligner avec la tradition, c'est-à-dire un chant sobre, qui ne vieillit pas. Toute la liturgie a donc été retravaillée selon cette méthode.


Les moines de certains monastères bénédictins chantent encore en latin, mais pas les cisterciens de Rougemont. D'autres monastères ont aussi réalisé ce travail de transposition et de composition, mais le monastère de l'abbaye de Rougemont l'a poussé assez loin.


Le chant monodique est facile à retenir et il est accessible à tout le monde. De plus, il est plus participatif que le chant en latin et les visiteurs peuvent se joindre au chant des moines. Toute la liturgie est chantée à l'unisson, en signe du lien unique qui rassemble la communauté.

Apprentissage et transmission


Le chant forme la communauté
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Quand la plupart des membres actuels sont entrés dans la communauté, au début des années 1980, ils ont suivi quelques cours de chant. Un professeur de solfège forme tous les postulants de la communauté aux techniques du chant grégorien.

Localisation

Municipalité: Rougemont
Région administrative: 16 Montérégie
Lieu: Abbaye cistercienne de Rougemont, 471, rue Principale, Rougemont, J0L 1M0
Téléphone: (450) 469-2880
Télécopieur: (450) 469-2551
Site Web: http://www.abbayederougemont.org

Source

Frère Guy
Titre, rôle et fonction : Frère Guy est liturgiste
Lien avec la pratique : Musicien

Enquêteurs : Marie Renier, Maude Redmond
Date d'entrevue : 10 novembre 2010


Partenaires

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