Historique général

L'arbre à offrandes
© Soumis à copyright, IPIR 2010

Kathina est une fête theravada marquant la fin de la retraite monacale et célébrée par le don aux moines d’une robe appelée Kathina. Cette tradition remonte au temps du Bouddha, lorsque Visakha, une fidèle, a offert au Bouddha une robe monastique pour la première fois. Depuis, ce don est autorisé par le Bouddha.

Description

Le cortège des fidèles autour des offrandes
© Soumis à copyright, IPIR 2010

La célébration du Kathina a lieu à la fin du carême bouddhique. Ce dernier dure trois mois, durant lesquels les moines séjournent ensemble pour méditer. Kathina doit être célébrée dans le mois qui suit la fin du carême, c'est-à-dire le premier jour de la lune décroissante du 11e mois jusqu'au 15e jour de la lune croissante du 12e mois. Après ce moment-là, elle ne peut plus être célébrée.

Durant le carême bouddhique, les moines ne peuvent sortir de la pagode où ils séjournent. Ce n’est qu’au sortir du carême qu’ils ont le droit de se déplacer et de voyager. C'est uniquement lors de cette cérémonie que les fidèles peuvent offrir le costume aux bonzes. En effet, durant le reste de l'année, un précepte interdit aux moines de demander les offrandes de tissu.

Kathina est une cérémonie organisée par les fidèles, qui décident en secret de la date et l’affichent à la porte, à la vue de tout ceux qui fréquentent la communauté. Six moines au moins doivent être présents pour organiser cette cérémonie durant laquelle ils pourront recevoir les robes. Kathina est une fête communautaire qui rassemble tous les fidèles de la pagode, une occasion durant laquelle ils partageront un repas préparé par chacun d'eux.

La cérémonie débute par un cortège qui doit faire trois fois le tour de la pagode avec les offrandes, avant d’entrer dans le temple. Le nombre de trois correspond aux trois joyaux dans lesquels tout bouddhiste prend refuge: au nom du Bouddha, du dhamma (enseignement) et du sangha (communauté). Les offrandes sont déposées sur un petit sanctuaire représentant symboliquement le lit ou lieu confortable nécessaire au moine. Ces offrandes de nourriture complètent l'habillement du moine, ce qui lui permet de vivre confortablement. Les fidèles offrent aussi de l'argent destiné à l'entretien de la pagode. Un trésorier se chargera de le rassembler et de le gérer, car les moines ne peuvent posséder de l'argent et ne peuvent même le toucher. Si les dons sont en trop grand nombre, ils seront redistribués aux plus pauvres de la communauté.

Les prières spécifiques au Kathina annoncent que la communauté a décidé de procéder à ce don aujourd'hui et qu'elle invoque Bouddha à être témoin de ce moment sacré. Après la récitation des prières en communauté, un des moines est désigné. Ce dernier devra recevoir les dons des fidèles destinés aux six moines. Comme lors de toutes les fêtes bouddhistes, certains laïcs, pour acquérir plus de mérite, en profitent pour prononcer, en présence du vénérable, le vœu d’observer les préceptes bouddhistes. De plus, durant la cérémonie, les fidèles versent de l'eau qui devra ensuite être déversée sur la terre. Ils invoquent une déesse dans leurs prières, afin que leurs bonnes actions de ce jour puissent bénéficier à leur famille défunte ; ils souhaitent pour eux une vie meilleure. En échange des dons matériels, les fidèles demandent aux moines d'exaucer leurs voeux par leurs prières. Les moines leur donnent aussi des conseils et des enseignements du Bouddha.

Localisation

Municipalité: Laval
Région administrative: 13 Laval
Lieu: Société bouddhique laotienne, 3381 Boulevard Dagenais, Laval, H7P 1V3
Téléphone: (450) 963-2739
Site Web: http://sblao.com

Source

Vénérable Boungkeung Souvanhnarath
Titre, rôle et fonction : Moine à la pagode Wat Lao Samakhydhammaram
Lien avec la pratique : Le vénérable Boungkeung Souvanhnarath est laotien et fondateur de la première pagode laotienne dans la région de Montréal. À Montréal depuis 20 ans, il faisait partie des premiers groupes de réfugiés laotiens accueillis au Canada.

Enquêteur : Marie Renier
Date d'entrevue : 20 novembre 2010