Récit de lieu

Le Sanctuaire du Sacré-Coeur de Jésus et de Saint Padre Pio

Tradition: Christianisme
Appartenance: Catholicisme (rite latin)
Diocèse, association ou regroupement: Diocèse de Montréal
Communauté religieuse: Capucins (Ordre des Frères mineurs)

Classé sous Organisation religieuse (9200), Espace religieux (9270), Lieu de culte (9271).

Historique général


Foule de pèlerins à La Réparation
© Archives provinciales des Capucins

Vers la fin du 19e siècle, les communautés religieuses sont expulsées de France. Le régime républicain entre en lutte contre le clergé et laïcise les institutions. En 1886, la famille de Marie de la Rousselière arrive au Canada. Cette grande famille très pieuse souffre de l'anticléricalisme français et décide de s'établir à Montréal. Marie de la Rousselière souhaitait y établir un sanctuaire d'adoration eucharistique. C'est avec son neveu, l'Abbé Brisset, fils de sa soeur, qu'elle a l'idée de fonder la chapelle de la Réparation au Sacré-Coeur de Jésus.

L'été, la famille se rendait dans le bois de Pointe-aux-Trembles pour chanter et prier. Clément place une Sainte Vierge dans le creux d'un arbre et lui dédie une grotte. En octobre 1896, on construit la chapelle de la Réparation. Les dominicains en auront la responsabilité durant deux ans, puis les pères de Saint-Sacrement prendront la relève en 1900, pour 20 ans. Marie de la Rousselière entretenait des relations très proches avec les pères du Saint-Sacrement qui s'apprêtaient également à venir à Montréal pour répondre aux besoins des paroisses. Marie de la Rousselière leur apporte son appui financier pour l'achat d'une maison d'accueil. C'est pour cette raison qu'elle a fait appel à eux pour animer le sanctuaire de la Réparation comme lieu de pèlerinage eucharistique. Les pèlerins sont de plus en plus nombreux et une ligne de tramway sera aménagée jusqu'au sanctuaire. En 1918, les pères du Saint-Sacrement ne peuvent plus assurer les services au sanctuaire. En 1921, le sanctuaire est confié aux Capucins.

Description


Les frères durant l'office des laudes à la Réparation
© IPIR 2010, soumis à copyright

Le terme de Réparation, attribué à la chapelle par Marie de la Rousselière, signifiait le fait de «réparer» les dommages apportés à la religion catholique. Cette spiritualité s'est alors développée avec l'oeuvre des Capucins qui ont mis l'accent sur la dévotion au coeur de Jésus souffrant, plutôt que sur le Saint-Sacrement.

La dévotion populaire au sanctuaire connait son apogée dans les années 50 et 60, et commence à ralentir après Vatican II. Les processions, le chemin de la croix, les chapelets, les bénédictions des voitures et des objets font affluer les foules, particulièrement durant la saison des pèlerinages. Le sanctuaire de la Réparation fait partie du circuit des pèlerins se rendant à Sainte-Anne-de-Beaupré et au Cap-de-la-Madeleine. Les gens fréquentent le lieu par dévotion au coeur de Jésus; Jésus souffrant, apportant réconfort à l'humanité. Ainsi, le moment le plus fort de l'année a lieu lors de la fête du Sacré-Coeur au mois de juin, qui est précédé d'une neuvaine. En 2003, le sanctuaire est également dédié à Saint Padre Pio, une neuvaine lui est consacré au mois de septembre et rassemble les communautés italiennes de Montréal, de Toronto et des États-Unis.

Des activités ont lieu tout au long de l'année au sanctuaire. On compte environ 1200 visiteurs la fin de semaine. Après la messe, il y a, chaque dimanche, une heure d'adoration au Sacré-Coeur suivie du chemin de croix. On y célèbre trois messes quotidiennes et les frères assurent une présence permanente au parloir, pour donner des conseils spirituels ou pour donner le sacrement de la confession avant la messe. Une boutique de piété est ouverte toute l'année.

Différents groupes de prière se rencontrent de manière régulière à la chapelle. Deux fois par semaine se tiennent des réunions des alcooliques anonymes. L'été, les visiteurs profitent du grand parc avec son chemin de croix et la «scala santa». Ce saint escalier de 28 marches mène le pélerin aux statues de la dernière cène.

Une équipe de quatre frères se partage les tâches liées à l'animation du sanctuaire. Les sanctuaires sont devenus des lieux importants, car contrairement à beaucoup de paroisses qui ferment, ou se trouvent en sous-effectif, les fidèles peuvent y trouver un soutien spirituel permanent.

Apprentissage et transmission


Marie de La Rousselière, fondatrice du sanctuaire
© Archives provinciales des Capucins

En 2010, le sanctuaire a célébré son centenaire. Le sanctuaire de la Réparation reste aujourd'hui un lieu de calme et de recueillement. Il est également un site patrimonial à vocation écologique où les gens aiment venir marcher et méditer. Même si on constate une légère diminution du nombre de pèlerins, la pratique reste fervente. Grâce à un partenariat entre les différentes fraternités capucines, des frères de l'Inde et du Brésil viennent apporter de l'aide aux frères canadiens vieillissants pour accomplir les services religieux. Depuis 2007, frère Manuel, en provenance du Kerala, est recteur du sanctuaire.

Localisation

Municipalité: Montréal
Région administrative: 06 Montréal
Lieu: Sanctuaire du Sacré-Coeur et de Saint Padre Pio, 3650, De La Rousselière, Montréal, H1A 2X9
Téléphone: (514) 642-5391
Télécopieur: (514) 642-5033
Site Web: http://www.sanctuairescpp.org

Source

Frère David Boudreau et père Manuel Pylee Thachuthara
Titre, rôle et fonction : Frère David Boudreau est prédicateur lors des neuvaines au sanctuaire et père Manuel Pylee Thachuthara est recteur du sanctuaire.
Lien avec la pratique : En 1980, le frère David Boudreau a été nommé responsable du sanctuaire à Lac-Bouchette. Depuis 17 ans, il est au sanctuaire de la Réparation, dont il a été responsable. Frère Manuel est originaire de l'Inde. Il est arrivé au Canada en 2004. Formé en Inde, il est capucin depuis 28 ans. En Inde, il était formateur des Capucins séminariste et a enseigné la philosophie durant six ans. Il a été nommé par le supérieur provincial en 2005 comme membre de l'équipe du sanctuaire et comme recteur en 2007.

Enquêteurs : Marie Renier, Maude Redmond
Date d'entrevue : 10 novembre 2010


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