Récit de pratique culturelle

L'habit religieux des Soeurs de l'Enfant-Jésus de Chauffailles

Tradition: Christianisme
Appartenance: Catholicisme (rite latin)
Diocèse, association ou regroupement: Diocèse Ste-Anne-de-la-Pocatière
Communauté religieuse: Soeurs de l'Enfant-Jésus de Chauffailles

Classé sous Organisation religieuse (9200), Communauté (9240), Pratique vestimentaire (9243).

Historique général


Costume traditionnel des Soeurs de l'Enfant-Jésus de Chauffailles de 1859 à 1954
© Archives Soeurs de l'Enfant-Jésus de Chauffailles, soumis à copyright

Le costume des Sœurs de l'Enfant-Jésus est originaire de Chauffailles, petite ville de France. Il a été conçu en 1859, date de la fondation de la Congrégation. Puisque que mère Reine Antier, fondatrice de la communauté, était religieuse au sein des sœurs de l'Instruction de l'Enfant-Jésus du Puy, le costume élaboré par mère Antier a conservé des analogies avec celui de cette congrégation. En 1912, au moment de l'implantation des Sœurs de l'Enfant-Jésus de Chauffailles au Canada, les religieuses portent à peu près le même costume que leur fondatrice.
Le costume traditionnel de 1859 va perdurer jusqu'en 1954, année où la communauté, dans son désir de répondre à la demande du pape Pie XII, décide d'alléger l'habit des religieuses, tout en restant simple et modeste. Après Vatican II, le costume est à nouveau simplifié avec l'appui de toute la communauté. Une simple robe noire avec une encolure en forme de V et des plis au corsage et à la jupe remplace la large robe ayant perduré depuis 1859. En 1970, des modifications majeures sont apportées au costume après le Chapitre général spécial de rénovation de 1969. Ce costume officiel, encore porté aujourd'hui en 2011 lors d'occasions particulières, comporte une, deux ou trois pièces. Elles sont bleues ou noires. Au quotidien, les Sœurs de l'Enfant-Jésus de Chauffailles portent, depuis les années 1971, des habits laïcs, toujours avec un souci de modestie et de simplicité. Toutefois, les religieuses de la Congrégation doivent porter en tout temps à leur cou la croix argentée.
Ainsi, à travers son histoire de plus de 150 ans, le costume des Sœurs de l'Enfant-Jésus de Chauffailles a subi quatre transformations majeures à travers les époques. Ces divers changements et modifications se voulaient une façon de s'adapter à l'évolution de la société et à la vie moderne, car les religieuses de la communauté vivent davantage dans la société qu'auparavant.

Description


Cérémonie de la prise d'habit lors de l'entrée au noviciat
© Archives Soeurs de l'Enfant-Jésus de Chauffailles, soumis à copyright

Le costume traditionnel des Sœurs de l'Enfant-Jésus de Chauffailles, élaboré lors de la fondation en 1859, devait se conformer à de nombreuses règles précises. Les religieuses devaient porter une robe d'anacoste noire à jupe large qui descendait à 0.12 m au-dessus du sol avec un ourlet rapporté d'une hauteur de dix centimètres et des manches larges de 0.50 m. Les sœurs portaient aussi une cornette, un voile noir, une guimpe large avec un carton dur en dessous, un camail ouvert et un cordon de laine noire à trois nœuds avec glands, qui entourait la taille et descendait au côté gauche jusqu'à l'ourlet de la robe. Sur la croix en argent, on pouvait lire les inscriptions: « Dieu en vue, Jésus en pratique, Marie en aide, moi en sacrifice ». (Récit des pratiques vestimentaires de jadis, soeur Berthe Lavoie, octobre 2007, p.1)
Au moment de s'habiller le matin, chaque religieuse devait réciter quotidiennement la prière suivante: « Mon Dieu, revêtez-moi de l'homme nouveau qui a été créé dans la justice et la sainteté véritable. Mon Dieu, entourez-moi de la ceinture de pureté et attirez-moi à vous par les liens de la charité. Mon Dieu, couvrez-moi du voile de l'humilité, faites que mon cœur et mes yeux ne cherchent que vous. Ainsi soit-il ». (Récit des pratiques vestimentaires de jadis, soeur Berthe Lavoie, octobre 2007, p.1)
Jusqu'aux années 1970, avant de pouvoir porter la totalité du costume, les sœurs de la Congrégation se devaient de franchir les différentes étapes menant à la formation d'une religieuse. Au moment de rentrer en communauté, la postulante doit revêtir une robe noire simple. Après trois jours de retraite, elle reçoit la médaille de la Vierge Marie et six mois de postulat plus tard, a lieu la prise d'habit permettant d'entrer au noviciat. Durant cette cérémonie, au moment de leur entrée dans la chapelle, les jeunes filles portent une longue robe blanche en taffetas ornée d'un large ceinturon bleu, d'un voile blanc et d'un diadème. Elles reçoivent alors le costume des novices, identique à celui porté par les sœurs professes, à l'exception du voile blanc. Lors de la cérémonie des vœux temporaires qui se fait deux ans plus tard, les novices reçoivent le voile noir et la croix de profession.
Finalement, au moment de devenir professe perpétuelle, les religieuses portent pour la première fois l'anneau d'argent. De nos jours, puisque le port d'habits séculiers est de mise chez les Sœurs de l'Enfant-Jésus de Chauffailles, il n'y a plus de distinction vestimentaire durant la formation des futures religieuses, à l'exception de la croix et de l'anneau en argent.

Localisation

Municipalité: Rivière-du-Loup
Région administrative: 01 Bas-Saint-Laurent
Lieu: Maison généralice, 60 rue Saint-Henri, CP820, Rivière-du-Loup, G5R 3Z5
Téléphone: (418) 862-3087
Site Web: http://www.soeursdelenfantjesus.com

Source

Soeur Yvette Vaillancourt
Lien avec la pratique : Originaire de Rivière-du-Loup, sœur Yvette Vaillancourt est entrée dans la communauté en 1951. Elle a eu la possibilité de porter le costume traditionnel lors de ses premières années chez les Sœurs de l'Enfant-Jésus de Chauffailles. Sœur Yvette Vaillancourt a aussi assisté à toutes les modifications du costume au fil des ans.

Enquêteurs : Maude Redmond Morissette, Isabelle Becuywe
Date d'entrevue : 5 février 2010


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