Récit de pratique cérémonielle ou cultuelle

L'Association de Prière et de Pénitence des Augustins de l'Assomption

Tradition: Christianisme
Appartenance: Catholicisme (rite latin)
Diocèse, association ou regroupement: Diocèse de Québec
Communauté religieuse: Augustins de l'Assomption

Classé sous Pratique religieuse (9300), Pratique de communication religieuse (9350), Prière (9352).

Historique général


Madame Edith Royer
© archives des Soeurs de Sainte-Jeanne D'Arc

L’Archiconfrérie de Prière et de Pénitence a été créée en France à l’initiative de madame Édith Royer. Cette dernière, née en 1841 près de Dijon, dit être en communication avec la Sainte Vierge et Jésus dès son jeune âge. Toutefois, c’est à partir de 1867 que les apparitions se font plus fréquentes et le Sacré-Coeur lui demande de faire pénitence pour le mal qui survient dans le monde. En 1870, l’idée de créer l’Archiconfrérie de Prière et de Pénitence lui est révélée. Après plusieurs efforts pour faire reconnaître sa mission, madame Royer obtient, en 1881, la reconnaissance du Montmartre de Paris, qui lui donne son aval pour continuer le projet. Or, à l’époque, les chapelains du Montmartre sont fort occupés et ne peuvent s’impliquer dans le recrutement de membres. Le Sacré-Cœur encourage madame Royer à poursuivre sa mission et lui dit qu’un jour, un apôtre sera désigné pour promouvoir l’archiconfrérie.


En 1903, le Père assomptionniste Marie-Clément Staub accepte d’être le propagateur de l’Archiconfrérie de Prière et de Pénitence en France, mais reçoit, quelques années plus tard, une obédience en Amérique. Peu enchanté par son départ, il demande à son supérieur l'autorisation de continuer à promouvoir l’Archiconfrérie. Après certaines réticences, son supérieur lui octroie ce droit « puisque c’est la volonté du Sacré-Cœur ». En décembre 1909, le Père Marie-Clément Staub quitte la France pour New York et écrira, un mois plus tard, que « l’Archiconfrérie se propage comme un incendie. C’est au-delà de nos espérances ». En 1912, le centre américain de l’Archiconfrérie de Prière et de Pénitence est canoniquement érigé et 3000 personnes en sont membres. En 1914, le Père Marie-Clément Staub fonde à Worcester, au Massachusetts, la congrégation francophone des Sœurs de Sainte-Jeanne-D’Arc. L’évêque du diocèse de la région souhaitant la présence d'une congrégation exclusivement anglophone, il demande au Père Staub, en 1917, à ce que les Sœurs de Sainte-Jeanne-D’Arc parlent anglais.

Suite à cette demande, Marie-Clément Staub contacte le cardinal Bégin afin de déménager la congrégation à Québec, ce qui sera très vite fait. Le cardinal Bégin permet aussi aux Pères assomptionnistes de venir s’installer à Québec et reconnaît, par le fait même, l’Archiconfrérie de Prière et de Pénitence. Le Centre canadien de l’Archiconfrérie est ainsi officiellement associé au Montmartre de Paris le 25 décembre 1917. Deux ans après son arrivée dans la ville de Québec, l'Archiconfrérie compte 75 000 membres, en 1923, 300 000. Les premières rencontres de prière se font dans la chapelle des Sœurs de Sainte-Jeanne-D’Arc de Québec, en attendant la construction du Sanctuaire du Sacré-Cœur des Pères assomptionnistes, lequel sera terminé en 1927.


En 1992, un comité est créé afin de recruter de nouveaux membres et veiller à une meilleure diffusion à l’intérieur de l’association. Le comité est alors composé de deux pères assomptionnistes, de deux sœurs de Sainte-Jeanne-D’Arc et de deux membres laïcs. Il se réunit quatre fois par année pour effectuer le suivi auprès des membres. De plus, chaque premier vendredi du mois, le groupe se rencontre lors d’une messe chez les Assomptionnistes. Aujourd’hui, le nom «archiconfrérie» a été remplacé par «association». Actuellement, l'Association compte 400 membres.

Description


Père Marie-Clément Staub, A. A. (1918)
© Archives des Soeurs de Ste-Jeanne d'Arc

Le but de l’Association de Prière et de Pénitence est resté le même depuis sa fondation, c'est-à-dire s’unir au Christ dans la prière et la pénitence en vue de la Rédemption. Cette demande du Sacré-Cœur en est une «évangélique», c’est-à-dire qu’elle répond au grand commandement «Aimez-vous les uns les autres». Les membres de l’association s’engagent à faire prière et pénitence une fois par semaine, par quinzaine ou par mois, selon leurs disponibilités. L’association est ouverte autant aux laïcs qu’aux membres du clergé et aux religieuses. Devenir membre implique une forte dévotion au Sacré-Cœur et un désir d'aider les personnes ayant besoin de prières et de pénitences pour revenir vers le Christ et le bonheur.

Bien qu'il serait souhaitable que les associés se rencontrent pour prier, dans le contexte actuel, où le nombre de pratiquants diminue, les prières et les pénitences se font individuellement. Il faut signaler cependant qu’une dimension collective perdure dans cette pratique. En effet, selon la foi catholique, les croyants sont tous membres du corps du Christ. Par conséquent, les membres de l’association, bien qu’éloignés physiquement, sont réunis par la prière et la pénitence dans la personne du Christ puisque ce dernier a dit : «Je veux vous unir à moi. Je veux que nous ne fassions qu’un».

Les prières peuvent être spontanées, prendre la forme d’invocations ou bien se dérouler lors d’une messe. Bien qu’il y ait une prière spécialement pour les membres de l’Association de Prière et de Pénitence, il n’est pas obligatoire de la réciter, l’important étant plutôt que la prière provienne du cœur. Il est de plus suggéré de prier à 9h et à 15h, puisque ces moments correspondent respectivement au début de l’agonie de Jésus et à son décès. Quant aux pénitences, elles consistent en de petits sacrifices au quotidien ou le fait de poser un geste d’amour pour aider une autre personne. Cela peut être de sacrifier un temps de loisir pour visiter un malade ou bien faire un don à une personne dans le besoin. Ainsi, l’associé ne fait pas pénitence juste pour faire pénitence, mais doit porter une bonne intention associée au geste qui, une fois uni au Cœur de Jésus, augmente en puissance et en amour.

Apprentissage et transmission


Soeur Yolande Roy devant l'autel du Sacré-Coeur-2
© IPIR 2011, soumis à copyright

Être membre de l’Association n'implique pas de suivre une formation précise. Lors de leur inscription, les membres reçoivent une enveloppe contenant divers objets, ceux-ci n’étant toutefois pas exclusivement propres à l’Association de Prière et de Pénitence. L’enveloppe contient ainsi une médaille du Sacré-Cœur, une carte avec les coordonnées du Montmartre canadien, un signet à l’effigie de Marie-Clément Staub, un dépliant explicatif de ce qu’est l’Association de Prière et de Pénitence, le formulaire d’adhésion et de renouvellement, ainsi qu’une image du Sacré-Cœur, derrière laquelle on retrouve la prière de l’Association. Il est suggéré que les membres se regroupent « en cellule » pour prier et faire la promotion de l’Association, mais comme le nombre de membres a fortement diminué depuis le décès de Marie-Clément Staub, cela n’est plus vraiment possible aujourd’hui. Le recrutement des associés se fait désormais de bouche à oreille et grâce aux feuillets distribués au Montmartre canadien, chez les Sœurs de Sainte-Jeanne-D’Arc et à la Maison Jésus-Ouvrier.

Localisation

Municipalité: Québec
Région administrative: 03 Capitale-Nationale
Lieu: Le Montmartre canadien, 1679, chemin Saint-Louis, Québec, G1S1G5
Téléphone: 418-681-7357
Site Web: http://www.lemontmartre.net/montactu.htm

Source

Soeur Yolande Roy
Titre, rôle et fonction : Soeur Roy fait partie de la communuauté des Soeurs de Sainte-Jeanne-D'Arc. Présidente depuis 1995 du comité pour la promotion de l'Association de Prière et de Pénitence
Lien avec la pratique : En 1992, voyant le nombre de membres au sein de l'association diminuer, les Pères Assomptionnistes et les Soeurs de Sainte Jeanne d'Arc se sont concertés pour créer un comité qui assurerait une meilleure communication entre les membres ainsi qu'un recrutement plus efficace.

Enquêteurs : Marjolaine Boutin, Marie-Ève Samson
Date d'entrevue : 2 février 2011


Partenaires

La réalisation de l’Inventaire du patrimoine immatériel religieux a été rendue possible grâce à l’appui de six partenaires: