Récit de lieu

La spiritualité monfortaine : le sanctuaire Marie-Reine-des-Coeurs

Tradition: Christianisme
Appartenance: Catholicisme (rite latin)
Diocèse, association ou regroupement: Diocèse de Montréal
Communauté religieuse: Montfortains

Classé sous Organisation religieuse (9200), Espace religieux (9270), Lieu de culte (9271)
et sous Organisation religieuse (9200), Cérémonie (9310), Rassemblement religieux (9318).

Historique général


Sanctuaire Marie-Reine-des-Coeurs
© IPIR 2009, Soumis à copyright

Il a fallu plusieurs années pour rassembler les conditions favorables à la construction du sanctuaire Marie-Reine-des-Coeurs. Dès 1949, l'édition mensuelle du Messager (la revue des Montfortains à l’époque) consacre un encart au futur sanctuaire. Le père Jalbert, provincial, était à la recherche du site rêvé. Il annonce finalement, dans une lettre du 12 décembre 1952 au père Josselin, avoir trouvé, après douze ans de recherches, le meilleur endroit pour le sanctuaire : à l'angle des rues Sherbrooke et Bossuet.
Il faut d’abord obtenir l'autorisation du cardinal Léger, archevêque de Montréal. Ainsi, après plusieurs lettres et rencontres, le 15 juillet 1954 le cardinal donne son aval à la construction du sanctuaire et à un centre qui diffusera la doctrine de saint Louis de Montfort. Le cardinal souhaite que le sanctuaire soit construit dans les limites de la nouvelle paroisse dédiée à Marie Reine des Cœurs confiée aux Pères montfortains. Le financement tout comme la préparation des plans et devis seront l'œuvre du père Rémi Décary, nommé provincial au mois d'août 1954. Le chantier débute avec apparat le 17 octobre 1959, en présence du cardinal Léger qui bénit la première pelletée de terre. La première messe dans le sanctuaire est célébrée la nuit de Noël 1960 avant même sa finition. Sa bénédiction solennelle a été donnée le 10 septembre 1961 par le cardinal Léger.

Description


Chapelle de Montfort
© IPIR 2009, Soumis à copyright

Trois symboles incrustés dans la structure du Centre marial montfortain de Montréal soulignent la vision de ses promoteurs : son site sur une route fréquentée évoque un projet de vie missionnaire comme celle d’un routier de l’Évangile; les lignes architecturales du sanctuaire dessinent un imposant porte-voix, comme pour annoncer la Bonne Nouvelle.
Depuis la première messe radiodiffusée la nuit de Noël 1960, le programme des messes quotidiennes ou dominicales a ponctué la vie hebdomadaire du sanctuaire avec la récitation quotidienne des trois chapelets médités. Au sanctuaire, rien ne manquait au plan de la vie liturgique : trois messes quotidiennes et de huit à dix messes par fin de semaine. Au sous-sol, comme le souligne le père Bibeau, on célébrait une messe « à batteries » pour les générations montantes. Le sanctuaire pouvait compter sur des confesseurs disponibles sur demande, des conseillers spirituels, des animateurs de chants et des commentateurs de la gestuelle d’appui à la prière qui organisaient des journées spéciales, des triduums ou des neuvaines préparatoires aux temps forts du calendrier liturgique et aux grandes fêtes mariales.
La réponse populaire fut significative. Dix ans après l’ouverture du sanctuaire, la fréquentation se chiffrait en moyenne à 4000 personnes par fin de semaine, alors qu’en cours de semaine, les célébrations rassemblaient des centaines de participants. Durant plus de deux décennies (1961-1980), les Monfortains ont animé le lieu. Des centaines de pèlerins, des malades en particulier, ont eu rendez-vous au sanctuaire, des centaines d’heures mariales et de récollections regroupant des religieuses et religieux ont été vécues sous le regard de Marie Reine des Cœurs, des centaines de séances de direction spirituelle ont été offertes, des retraites paroissiales, des stations de carême et bon nombre de séances préparatoires à la consécration mariale montfortaine ont permis aux gens de combler leurs attentes spirituelles. La spiritualité montfortaine était au coeur de l'activité du sanctuaire.
Mais à la fin des années soixante, les institutions traditionnelles, qu’elles soient politiques, économiques, sociales et religieuses sont confrontées à de nouvelles valeurs sociales. Les activités au sanctuaire doivent s'adapter : la prédication et les récollections mariales remplacent les retraites fermées; c’est également la fin des grands pèlerinages après 1968 et des émissions radiophoniques et des messes radiodiffusées directement du sanctuaire. Les cours de mariologie sont retirés du programme en 1969.
Les fermetures de la librairie en 1987, du Centre d’accueil en 1988, et de la Revue en 1990 vont modifier de façon profonde le projet lancé en 1960. Moins fréquenté et manquant de ressources, le sanctuaire fait face à des difficultés financières. Le Centre d’accueil est vendu. Pour renflouer les coffres, des concerts, de bazars, de parties de cartes, de soupers canadiens et des événements sociaux sont organisés.
Au cours de l'année 2001, des pères, des frères montfortains et des laïcs procèdent à une grande consultation sur l'avenir et la mission du sanctuaire. Après de nombreuses suggestions émanant du groupe, il est proposé, « vu les nécessités de l'Église», que le sanctuaire poursuive sa mission d'évangélisation dans le contexte de la culture actuelle, par une pédagogie attentive au vécu des gens.

Localisation

Municipalité: Montréal
Région administrative: 06 Montréal
MRC: Communauté métropolitaine de Montréal
Lieu: Maison des Pères montfortains de Montréal, 6455, avenue Louis-Riel, Montréal, H1M 1P1
Téléphone: (514) 253-8356
Site Web: http://www.smrdc.org

Source

Père Hector Bibeau
Titre, rôle et fonction : Père montfortain

Enquêteurs : Marc-André Complaisance, Joseph Ronald Dautruche
Date d'entrevue : 9 février 2009

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