Récit de pratique liée à un savoir-faire
Tradition: Christianisme
Appartenance: Catholicisme (rite latin)
Diocèse, association ou regroupement: Diocèse de Québec
Communauté religieuse: Cisterciennes (Trappistines)
Classé sous Organisation religieuse (9200), Communauté (9240), Pratique technique et artistique (9245).
Boîtes de chocolat des Cisterciennes
© IPIR 2011, soumis à copyright
La tradition chocolatière des cisterciennes du monastère de Bonneval (France) remonte à 1878. Les moniales envoyées au Québec, au début du 20e siècle, ont donc perpétué cette tradition lors de leur fondation à Saint-Romuald. En 1903, la communauté met en place un atelier de production de chocolat. L’abbesse de Bonneval, Mère Lutgarde, et la chocolatière du monastère viennent à Saint-Romuald afin de transmettre les techniques de fabrication et la recette du chocolat. C’est à ce moment que commence la tradition chocolatière de l'abbaye Notre-Dame du Bon Conseil.
La recette traditionnelle s'est transmise dans la communauté, mais, au fil des ans, elle a été adaptée aux exigences de la clientèle québécoise et à la machinerie utilisée. Au Québec, la chocolaterie a toujours été le principal moteur économique des cisterciennes. C’est aujourd’hui la seule entreprise à assurer la survie économique du monastère.
Autrefois, les Cisterciennes devaient moudre les fèves de cacao au monastère
© Archives Abbaye Notre-Dame du Bon Conseil, soumis à copyright
Comme le stipule la règle de saint Benoît, les moines et moniales doivent travailler de leurs mains afin de subvenir aux besoins financiers de la communauté. Depuis 1902, les cisterciennes de l’abbaye Notre-Dame du Bon Conseil ont dirigé plusieurs petites entreprises permettant aux religieuses de travailler, notamment, à la fabrication d'hosties, à la confection de vêtements sacerdotaux et à la production agricole. La chocolaterie demeure la seule industrie dont s’occupe encore la communauté.
La production du chocolat a suivi les mêmes étapes jusqu’à la fin des années 1980. D'abord, le monastère se procurait des fèves de cacao d'Afrique et d'Amérique du Sud auprès d’une entreprise montréalaise. Ces fèves devaient être rôties afin d’en enlever l'écorce. Elles étaient ensuite moulues et mélangées à du beurre de cacao liquide jusqu'à la consistance désirée. Le chocolat était finalement moulé et réfrigéré.
Depuis la fin des années 1980, la production est simplifiée grâce à l’utilisation de pastilles de chocolat qui remplacent les fèves de cacao. Cette technique permet à l’abbaye de répondre aux nouvelles normes gouvernementales en matière de production. Il suffit maintenant de faire fondre les pastilles de chocolat. Par la suite, le chocolat est moulé, refroidi pendant une trentaine de minutes et mis en boîtes pour la vente. Ce changement a diminué la charge de travail des cisterciennes et a aussi modifié le goût du chocolat qu'elles produisent, celui-ci s'étant raffiné.
Chaque année, la chocolaterie produit de trois à quatre tonnes de chocolat qui est vendu principalement au monastère, situé à Saint-Benoît-Labre, et dans quelques autres points de vente.
Le moulage du chocolat de Pâques
© IPIR 2011, soumis à copyright
La relève à la chocolaterie n'est pas assurée à l'abbaye Notre-Dame du Bon Conseil. Les religieuses travaillant à la chocolaterie sont vieillissantes et la communauté n'a pas de jeunes moniales à qui transmettre ce savoir-faire.
Municipalité: Saint-Benoît-Labre
Région administrative: 12 Chaudière-Appalaches
Lieu:
Abbaye Notre-Dame du Bon Conseil, 670, rang Sainte-Évelyne, Saint-Benoît-Labre, G0M 1P0
Téléphone: 418-227-0995
Télécopieur: 418-228-6204
Site Web: http://www.trappistine.org
Sœur Géraldine Januchowski
Titre, rôle et fonction : Sœur Géraldine Januchowski est née aux États-Unis en 1931. Elle fait son entrée à l'Abbaye Notre-Dame du Bon Conseil en 1953. Bien qu'elle ait occupé plusieurs obédiences au fil des ans, elle a principalement travaillé à la chocolaterie. Elle est présentement responsable de l'atelier.
Enquêteurs : Marie Renier, Maude Redmond Morissette
Date d'entrevue : 22 février 2011
La réalisation de l’Inventaire du patrimoine immatériel religieux a été rendue possible grâce à l’appui de six partenaires: