Récit d'objet

Le reliquaire du saint frère André

Tradition: Christianisme
Appartenance: Catholicisme (rite latin)
Diocèse, association ou regroupement: Diocèse de Montréal
Communauté religieuse: Congrégation de Sainte-Croix

Classé sous Pratique religieuse (9300), Pratique rituelle (9320)
et sous Système de croyance (9100), Être spirituel (9120), Intercesseur/médiateur (9123).

Historique général


Le reliquaire du saint frère André
© IPIR 2011, soumis à copyright

Le culte des reliques remonte aux premiers siècles après Jésus Christ, période à partir de laquelle la vénération des restes des martyrs est attestée. Aux XVe et XVIe siècles, le culte des reliques ne cesse de croître, des lieux de cultes et de pèlerinages dédiés aux saints voient le jour un peut partout en Europe. La population démontrent sa ferveur en participant aux dévotions et aux processions dédiées aux saints dans l'espoir d'obtenir des faveurs soit pour de bonnes récoltes, l'arrêt des épidemies ou des guerres. Les fidèles offrent des prières, des neuvaines, des cierges ou des ex-voto pour la réalisation d’une demande d'intercession ou en remerciement d’une faveur obtenue. Encore aujourd'hui, la plupart des lieux de pélerinages exposent les reliques d'un ou de plusieurs saints.

À l'Oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal, la principale relique de saint frère André, canonisé en 2010, est exposée aux fidèles. Après sa mort, en 1937, Monseigneur Georges Gauthier, archevêque de Montréal, demande que le cœur du défunt soit retiré, selon une ancienne coutume française. Le coeur est alors placé dans une solution de conservation. Le coeur est toutefois extrêment fragile, et au fil du temps, des lambeaux de chair s'en sont détachés. Le pathologiste responsable de la conservation a suggéré de mettre ces lambeaux dans une ampoule de verre, en vue de les utiliser pour les intégrer à un reliquaire.

Description


Dévotion populaire
© IPIR 2011, soumis à copyright

Un reliquaire est un boîtier ou un support qui contient une relique. Les reliquaires contiennent les restes d'un saint et ces reliques ont une valeur sacrée. Elles incarnent la présence matérielle d'un saint qui peut intercéder pour le demandeur auprès du Père. La relique est soit une partie du corps d'un saint soit un objet lui ayant appartenu. Il existe trois classes de relique: la relique de première classe est constituée d'une partie du corps (cheveux, sang, cœur, os, etc.) qui a été recueillie à la mort du saint ou lorsque le tombeau fut ouvert; la relique de deuxième classe est un objet ayant appartenu au saint alors que celle de troisième classe est constituée des tissus ou des objets qui ont été en contact avec les reliques de première ou de deuxième classe.

Le reliquaire du saint frère André de facture très sobre à l'image de l'humble religieux, comporte en plus de l'ampoule contenant des morceaux de son cœur, deux médailles réalisées par le père Bergeron de la Congrégation de Sainte-Croix. L’une des médailles représente l'Oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal et l'autre, le saint frère André. Les médailles et l'ampoule sont déposées sur des morceaux de granit, ayant servi à la construction de l'Oratoire et un certificat assure l'authenticité de la relique. Le reliquaire est protégé par un boîtier en verre et est déposé sur un brancard lors des processions.

La canonisation du frère André a eu un impact important sur la dévotion populaire au saint frère. Les demandes des diocèses et des paroisses pour recevoir le reliquaire du saint frère André n'ont cessé d'affluer à l'Oratoire dans les mois qui ont suivi la canonisation. En moins de six mois, une vingtaine de diocèses ont demandé et reçu le reliquaire. Plus de 100 000 personnes se sont déplacées pour vénérer la relique du saint frère André.

Pour obtenir la visite du reliquaire, les communautés doivent respecter certaines conditions, devant notamment prendre en charge le reliquaire par l’entremise d'une paroisse, d'un diocèse, d'un évêque ou d'un agent de pastorale, et être responsables de son transport. La communauté d'accueil détermine par la suite la manière dont la relique sera mise en valeur. Au besoin, le père Lachapelle propose trois types de cérémonies dont les communautés peuvent s’inspirer, en suggérant des textes, des prières et des réflexions s’inspirant du frère André. Toutefois, la communauté d'accueil organise généralement la célébration. Recevoir les reliques du saint frère André permet aux communautés d'entrer en relation avec lui pour mieux le prier et se rapprocher davantage de Dieu. Enfin, du point de vue de l'Église et des communautés chrétiennes, la relique n'est pas qu'un objet, mais plutôt un outil qui favorise la transmission d'un enseignement et le développement de la foi.

Localisation

Municipalité: Montréal
Région administrative: 06 Montréal
Lieu: Oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal, 3800, chemin Queen Mary, Montréal , H3V 1H6
Téléphone: 514-733-8211 ou 1-877-672-8647
Télécopieur: 514-733-9735
Site Web: http://www.saint-joseph.org/fr_1001_index.php

Source

Père Mario Lachapelle
Titre, rôle et fonction : Père Mario Lachapelle de la Congrégation de Sainte-Croix est le vice-postulateur de la cause de la canonisation du frère André.
Lien avec la pratique : Il est responsable du reliquaire du saint frère André.

Enquêteurs : Marjolaine Boutin, Mathilde Lamothe
Date d'entrevue : 26 juin 2011


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