Récit de lieu

La crypte du Grand Séminaire de Montréal

Tradition: Christianisme
Appartenance: Catholicisme (rite latin)
Diocèse, association ou regroupement: Diocèse de Montréal
Communauté religieuse: Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice au Canada (Sulpiciens)

Classé sous Organisation religieuse (9200), Espace religieux (9270), Lieu sacré (9273).

Historique général


La crypte du Grand Séminaire de Montréal des Sulpiciens
© IPIR 2007, soumis à copyright

« En 1874, on y transféra les restes d'environ 135 sulpiciens. Ils furent déposés dans une fosse commune. Leur nom et la date de leur décès sont inscrits en blanc sur quatre grands tableaux noirs (1661-1873). […] Les restes des sulpiciens décédés entre 1875 et 1907 reposent dans les « loculi » (casiers individuels dans le mur attenant à l'un des piliers de la chapelle). On en relève 44 appartenant à 22 diocèses répartis dans trois pays. [...] En juin 1913, on a aussi inhumé dans la crypte du Séminaire les ossements des sulpiciens qui se trouvaient sous l'église Notre-Dame, devenue aujourd'hui basilique. Les noms et les dates de décès des sulpiciens entre 1908 et 1949 sont inscrits en blanc sur deux grands tableaux noirs. Les corps de la plupart des sulpiciens décédés depuis 1946 sont déposés en terre. On relève environ 110 tombes. » (Extraits de la brochure « Chapelle et crypte du Grand Séminaire de Montréal », réalisée par la Fondation du Grand Séminaire de Montréal et rédigée par Jean-Paul Labelle, p.s.s.)

Description


Tableau présent dans la crypte
© IPIR 2007, soumis à copyright

La crypte, située sous la chapelle dans une direction nord-sud, n'est pas très profonde sous terre et laisse entrer le jour par une série de petites fenêtres sur chaque mur latéral. Elle est composée d'un corridor central et de deux larges sections en terre de chaque côté de ce corridor. Chacune des sections comporte deux rangées d'ensevelissement, dont deux rangées de croix en bois. On note la présence d'une fosse commune. Les restes des défunts gisent sous des croix noires très dépouillées portant un écusson. Seules les informations principales figurent sur l'écusson : nom du sulpicien; lieu et date de naissance; lieu et date du décès.
Au fond de la crypte prennent place les loculi (éléments du mobilier composé de compartiments ou casiers) dans lesquels sont placés les restes des sulpiciens morts entre 1875 et 1907 ainsi que les cendres des sulpiciens qui demandent d'être incinérés. L'éclairage réduit en fait un lieu assez propice au recueillement. Les sulpiciens qui veulent se recueillir et prier pour les confrères défunts peuvent venir à la crypte à tout moment. Les familles des défunts peuvent venir s'y recueillir également, mais cela se fait rarement selon M. Lussier. Une cérémonie pour les défunts a lieu en novembre à la chapelle; elle se termine à la crypte. Il s'agit d'un moment de prière et de recueillement collectif pour les confrères défunts. La cérémonie est très simple dans sa forme et se veut davantage un moment de reconnaissance envers tous les sulpiciens qui ont oeuvré dans l'histoire de Saint-Sulpice au Canada comme à l'étranger. Certaines pratiques personnelles de prière ont lieu à la crypte. À titre d'exemple, M. Lussier se souvient d'un confrère sulpicien qui venait dire son chapelet tous les jours à cet endroit, en se promenant le long du corridor central dans ce lieu de conservation des restes des sulpiciens défunts depuis 1661.
La crypte est également un lieu de recueillement. « Nous sommes tous égaux dans la mort! ». Tel est le mot d'ordre ou plutôt la coutume des sulpiciens, en ce qui a trait à la crypte. En effet, il n'y a aucune différence entre les confrères défunts, qu'ils aient été prêtre, enseignant, supérieur, monseigneur ou évêque. Tous sont traités avec égalité, comme en font foi les croix et les écussons identiques. Les occupations des confrères ne sont pas mentionnées. Il y a seulement un cas à part : celui du cardinal Édouard Gagnon, décédé en août 2007. Une plaque commémorative sera prochainement ajoutée au mur pour souligner l'apport peu commun de ce sulpicien. En somme, tout dépend de la volonté du confrère. Si certains préfèrent être enterrés ou incinérés dans la crypte, d'autres désirent plutôt rejoindre leur famille dans un cimetière paroissial ou encore reposer dans un pays où ils ont oeuvré durant leur vie entière à titre de missionnaire.
La crypte est un lieu symbolique très important du patrimoine immatériel de Saint-Sulpice. Il s'agit d'un lieu dépouillé qui revêt une grande valeur pour l'ensemble de la compagnie. Chaque sulpicien est lié directement à ce lieu par les personnes défuntes qu'il a côtoyées jadis dans sa vie religieuse. La crypte est toujours en fonction et reconnue par les sulpiciens. Ce lieu a subi peu de transformations au cours des ans. Il conserve toujours sa fonction d'origine, dans un grand souci de simplicité et d'égalité.

Apprentissage et transmission


Loculi dans la crypte
© IPIR 2007, soumis à copyright

n/d

Localisation

Municipalité: Montréal
Région administrative: 06 Montréal
MRC: Communauté métropolitaine de Montréal
Lieu: Grand Séminaire de Montréal, 2065, rue Sherbrooke Ouest, Montréal, H3H 1G6
Téléphone: 514 935-1169
Site Web: http://www.sulpc.org

Source

Jean-Pierre Lussier, p.s.s.
Titre, rôle et fonction : M. Jean-Pierre Lussier, p.s.s., a été bibliothécaire dans plusieurs établissements d'enseignement sulpiciens. Retraité depuis 2006, il est présentement président de la corporation Univers culturel de Saint-Sulpice qui comprend trois départements (archives, biens mobiliers et livres rares). Il est également responsable du département des livres rares.
Lien avec la pratique : En tant que président de l'Univers culturel de Saint-Sulpice, M. Lussier connaît bien la valeur patrimoniale de la crypte du Grand Séminaire de Montréal. De plus, il fréquente depuis plusieurs années ce lieu de façon individuelle ou collective (lors des célébrations).

Enquêteur : Mathieu Tremblay
Date d'entrevue : 18 décembre 2007

Fiches associées

  • La chapelle conventuelle des Sulpiciens de Montréal

    Un narthex (vestibule couvert qui précède l'entrée de certaines églises) doit être traversé pour pénétrer dans la chapelle. Les Sulpiciens nomment communément ce lieu « oratoire de la Sainte Vierge », référence à l'autel dédié à Notre-Dame des Victoires à cet endroit. Sous l'autel figure [...]

Partenaires

La réalisation de l’Inventaire du patrimoine immatériel religieux a été rendue possible grâce à l’appui de six partenaires: