Récit d'objet

Les usages cultuels et culturels de la crécelle

Tradition: Christianisme
Appartenance: Catholicisme (rite latin)
Diocèse, association ou regroupement: Diocèse de Montréal
Communauté religieuse: Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice au Canada (Sulpiciens)

Classé sous Organisation religieuse (9200), Temps religieux (9280), Temps sacré (9283)
et sous Pratique religieuse (9300), Pratique rituelle (9320), Élément utilisé dans un rituel (9329).

Historique général


Crécelle utilisée pour le réveil des Sulpiciens
© IPIR 2007, soumis à copyright

La crécelle servait à réveiller les séminaristes (au nombre de 300 dans les fastes années) résidant au Grand Séminaire de Montréal. À chaque étage du séminaire, un séminariste appelé le « réveilleur » s'affairait à réveiller tous les séminaristes tôt le matin en produisant avec la crécelle un signal sonore percutant. La crécelle était utilisée uniquement lors des jours saints en remplacement de la cloche habituelle.
Dans sa vie de séminariste, M. Cousineau a été témoin de l'utilisation de la crécelle durant les célébrations de la Semaine sainte, en remplacement des cloches. Puisque le carême est un temps de pénitence, à la messe du Jeudi saint au moment du Gloria, on sonnait les cloches de l’église et on disait qu’elles s’en allaient à Rome pour revenir à Pâques. Comme les cloches étaient « parties », la crécelle rappelait ces dernières. Pour M. Cousineau, la crécelle symbolise le carême et les jours saints alors que les cloches partaient pour Rome. Quand les cloches revenaient le Samedi saint, la crécelle était alors rangée et elle ne servait que l’année suivante. En soi, l'objet n'a pas de grande valeur financière. Par contre, il est fort représentatif d'une époque (avant les années 1960). Par conséquent, il peut être qualifié d'objet mémoriel. La crécelle est conservée par la communauté et fait partie de l'Univers culturel de Saint-Sulpice.

Description

La crécelle n'est plus utilisée aujourd'hui au Grand Séminaire et dans les églises. Elle n'a pas fait l'objet d'une actualisation. Il existe des crécelles de morphologies et de tailles différentes produisant des sonorités distinctes. La crécelle est en bois foncé et clair et dispose d'une manivelle qu'il faut tourner pour produire le signal sonore. La partie centrale de la crécelle est un cylindre comportant huit sections (encoches). Une mince pièce de bois rectangulaire aux côtés ondulés et fixée par deux vis à la structure de la crécelle (corps) est appuyée sur le cylindre. Pour produire le bruit, on doit tourner la manivelle reliée au cylindre. Le bruit est produit par le claquement de la pièce rectangulaire sur chacune des huit sections à tour de rôle.

Localisation

Municipalité: Montréal
Région administrative: 06 Montréal
MRC: Communauté métropolitaine de Montréal
Lieu: Grand Séminaire de Montréal, 2065, rue Sherbrooke Ouest, Montréal, H3H 1G6
Téléphone: 514 935-1169
Site Web: http://www.sulpc.org

Source

André Cousineau
Titre, rôle et fonction : Monsieur Cousineau est aujourd'hui prêtre sulpicien retraité. Il est membre du comité du patrimoine de Saint-Sulpice.
Lien avec la pratique : Il est un témoin direct de l'utilisation cultuelle de ce type d'objet. Pour Monsiuer Cousineau, la crécelle est un objet déclencheur de souvenirs chez les générations passées. La crécelle rappelle des moments de la vie religieuse de son époque, alors qu'elle était utilisée dans un temps précis du calendrier liturgique, soit durant la Semaine sainte. Elle remémore aussi le souvenir de l'Église comme lieu de rassemblement et de sociabilité par excellence des paroissiens. M. Cousineau n'a pas connu la crécelle au moment du réveil lorsqu'il était séminariste. Toutefois, il a connu l'utilisation de la crécelle à l'église ou à la chapelle du Grand Séminaire lors de la Semaine sainte.

Enquêteur : Mathieu Tremblay
Date d'entrevue : 15 octobre 2007


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