Récit de lieu

La Maison Saint-Gabriel

Tradition: Christianisme
Appartenance: Catholicisme (rite latin)
Diocèse, association ou regroupement: Diocèse de Montréal
Communauté religieuse: Congrégation de Notre-Dame

Classé sous Organisation religieuse (9200), Fonctionnement (9220), Structure communautaire (9214).

Historique général


Maison Saint-Gabriel
© IPIR 2009, soumis à copyright

En 1662, Marguerite Bourgeoys obtient de M. de Maisonneuve une concession à la Pointe-Sainte-Charles. Elle l'agrandit en achetant la terre et la maison en pierre de champ de son voisin, François Le Ber, en les lui payant par troc en peaux de castor. Avec l'obtention, en 1671, des Lettres patentes de Louis XIV, la Congrégation de Notre-Dame a le droit de s'installer sur l'île de Montréal. La ferme de Pointe-Saint-Charles devient la « mère nourricière » de la congrégation et lui permet de survivre et de se développer. La première école d’enseignement ménager de la Congrégation de Notre-Dame est créée à la ferme et les Filles du Roy y sont accueillies. C'est à la ferme que les gens viennent « demander femme » à Marguerite Bourgeoys. Pendant trois siècles, la métairie de Pointe-Saint-Charles a connu plusieurs dénominations : la Ferme Saint-Gabriel, la Ferme de la Congrégation, la Maison de la Providence, la Maison Saint-Gabriel. Déclarée monument d'intérêt national en 1965, la ferme est convertie en musée en 1966, à titre de joyau architectural du Régime français en Nouvelle-France. En 2007, elle est nommée lieu historique national du Canada.

Description


Pièce de la Maison Saint-Gabriel
© IPIR 2009, soumis à copyright

Le site historique de la Maison Saint-Gabriel compte deux bâtiments principaux : la maison de la ferme datant du XVIIe siècle et la grange, datant du XIXe siècle, restaurée en 1992. La maison est originale, malgré un incendie qu’elle a subi en 1693. Elle a quatre étages incluant la cave et le grenier. Les espaces ont été très peu modifiés et comptant plus de 17 000 objets muséaux originaux. La grange constitue aujourd'hui un espace réservé surtout aux expositions temporaires et à la boutique du musée. Par le circuit muséal qu'on propose, offrant la visite des deux étages de la maison, de la cave et du grenier, comme la visite des expositions temporaires dans la grange, on essaie « de donner mémoire à ce qui s’est passé ici; il y a les mêmes objets qu'autrefois, mais ce ne sont pas les objets qui comptent, mais ce que les objets rappellent en lien aux personnes qui ont vécu ici ».
Du point de vue de l'organisation de l'espace, il y a eu un aménagement de la maison en tant que musée, mais très peu de modifications. Les biens patrimoniaux sont d’origine et de grande valeur : dans la salle commune, on trouve le foyer original doté d’une plaque chauffante spéciale, les chaises en paille à oreille de lapin avec un dossier évidé, servaient à se réchauffer le dos, à travailler la laine, à réciter les prières; des objets utilitaires intéressants tels les luminaires en forme de « bec de corbeau ». Il y a une pièce plus récente, datant du XIXe siècle, avec le mobilier de l’époque, où on a placé la table de Marguerite Bourgeoys.
Dans la cave, initialement sur terre battue, on expose beaucoup d’objets liés à la vie de la ferme, au jardinage et à l'élevage. Dans le dortoir, on trouve le mobilier d'antan et on comprend comment on faisait face aux rigueurs de l'hiver. Le grenier de la laiterie est transformé en une petite chambre de fille du XVIIIe siècle. On y trouve la bonnetière, le coffre de mariage ou « coffre d’espérance ». La chapelle a été refaite. À une certaine époque, elle occupait la fonction de petite école. Le devant de l'autel a été peint par Pierre Le Ber, le premier peintre de Ville-Marie. Dans le grenier, on peut admirer la charpente visible, unique, ayant été construite sur le modèle de la coque d'un navire. On y trouve de nombreux objets de la vie quotidienne : corne de brume, pinces à glace, moules pour le pain d’autel, objets de cordonnerie et de roberie, objets liés à la chasse, etc.
Un guide accompagne le visiteur, pendant une heure et demie, pour donner vie aux objets, pour les animer, car on veut faire revivre la vie quotidienne non seulement par les objets, mais par les gestes autour des objets. Il s'agit d'un témoignage sur la vie des premiers arrivants, sur leur travail, leurs moments de recueillement et leur survivance dans un nouveau pays.

Apprentissage et transmission


La cuisine de la Maison Saint-Gabriel
© IPIR 2009, soumis à copyright

On assure une visite guidée personnalisée à tous les visiteurs afin de « faire parler les objets », de redonner vie à ce lieu de mémoire. De nos jours, de nouvelles façons de partager l'histoire de ce lieu sont mises en place par des expositions, des activités culturelles animées, des soirées de contes, des fêtes avec musique et danse, etc.

Localisation

Municipalité: Montréal
Région administrative: 06 Montréal
MRC: Communauté métropolitaine de Montréal
Lieu: Maison Saint-Gabriel, 2146, place Dublin, Pointe-Saint-Charles, Montréal, H3K 2A2
Téléphone: 514 935-8136
Télécopieur: 514 935-5692
Site Web: http://www.maisonsaint-gabriel.qc.ca/

Source

Soeur Madeleine Juneau
Titre, rôle et fonction : Soeur Madeleine Juneau est la directrice de la Maison Saint-Gabriel.
Lien avec la pratique : Soeur Madeleine Juneau est responsable de l'organisation des activités de mise en valeur du patrimoine du musée et du site historique de la Maison Saint-Gabriel.

Enquêteurs : Alina Nogradi, Maude Redmond Morissette
Date d'entrevue : 29 mai 2009

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