Récit de pratique culturelle

Cuisiner pour le personnel et les patients de l'Hôtel-Dieu de Montréal

Tradition: Christianisme
Appartenance: Catholicisme (rite latin)
Diocèse, association ou regroupement: Diocèse de Montréal
Communauté religieuse: Religieuses Hospitalières de Saint-Joseph

Classé sous Organisation religieuse (9200), Communauté (9240), Pratique alimentaire (9244).

Historique général


soeurboisjolymaintenant
©

Depuis son arrivée à Montréal, il est de coutume que cette communauté aie la charge intégrale de la gestion de l'Hôtel-Dieu de Montréal, dont l'administration de la cuisine qui vise d'abord et avant tout le bon soin des malades. Ce n'est que lorsque l'hôpital s'étatise dans la seconde moitié du XXe siècle que le rôle des soeurs y est progressivement remis en cause.

Description


Tableau montrant un repas servi à l'Hôtel-Dieu
© IPIR 2009, Soumis à copyright

Cette pratique implique le fait de nourrir tant le personnel de l'hôpital que les malades. À la cuisine centrale de l'hôpital, travaillent 53 employés; ils commencent leur travail par une prière sur les genoux tous les matins. Cette pratique est encore en vigueur au début des années 1960. La journée commence à 7h15 pour se terminer à 18h. Une pause d'une heure est donnée entre midi et une heure. Nous constatons que les menus présentés aux malades sont plus riches que ceux des soeurs de la maison mère, notamment en ce qui a trait aux salades qui y sont offertes quotidiennement, et ce, dans une grande variété. Lors de la fête des internes, les soeurs servaient du vin aux médecins. Lors de la fête de saint Luc, patron des médecins, de la confiture faite par la communauté était offerte également aux médecins. Une autre tradition veut que les malades de l'hôpital reçoivent, chaque année, trois morceaux de sucre à la crème, à trois occasions : le 2 février, le 26 novembre et le jour de Noël. En même temps, les soeurs de la maison mère en recevaient également.

Apprentissage et transmission


Chaudron du 18e siècle utilisé pour la cuisine
© Archives H.S.J., Soumis à copyright

À trois ans, notre informatrice assiste déjà sa mère dans les tâches culinaires, en l'aidant à mettre en conserve les tomates. À 14 ans, notre informatrice apprend à cuisiner « la base », épaulant sa mère (pain, bouilli à légumes, gâteau, etc.) en raison du volume de la famille. En 1956, elle prend un cours, tant théorique que pratique, donné par des professeurs français sur la rue Saint-Denis où se trouve actuellement l’Institut d’hôtellerie, et ce, pendant un an à temps plein.

Localisation

Municipalité: Montréal
Région administrative: 06 Montréal
MRC: Communauté métropolitaine de Montréal
Lieu: Maison mère des Hospitalières de Saint-Joseph, 251, avenue des Pins Ouest, Montréal, H2W 1R6
Téléphone: 514 844-1022
Site Web: http://www.rhsj.org/

Source

Soeur Jeannette Boisjoly
Titre, rôle et fonction : Au sein de la communauté, notre informatrice a eu la charge de la couture, de la cuisine, mais principalement celle de l'économat pendant 28 ans.
Lien avec la pratique : Soeur Boisjoly a été en charge de la gestion de la cuisine centrale de l'hôpital, de 1960 à 1963. Elle s'occupe alors des commandes et de la gestion du personnel.

Enquêteur : Roseline Bouchard
Date d'entrevue : 10 février 2009, 9 mars 2009

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