Récit de lieu

La chapelle conventuelle de la maison mère des Soeurs Grises de Montréal

Tradition: Christianisme
Appartenance: Catholicisme (rite latin)
Diocèse, association ou regroupement: Diocèse de Montréal
Communauté religieuse: Soeurs de la Charité, Soeurs Grises, de Montréal

Classé sous Organisation religieuse (9200), Espace religieux (9270), Lieu de culte (9271).

Historique général


Maison mère, rue Guy vers 1930
© Archives S.G.M., soumis à copyright

La chapelle de l’Invention-de-la-Sainte-Croix a été construite entre 1874 et 1878, soit trois ans après la construction de la maison mère sur la rue Guy dans le centre-ville de Montréal. Elle occupeune place prépondérante dans l'ensemble conventuel des Soeurs Grises. Le clocher et les vitraux commandés en France seront installés en 1890. En 1974, cent ans après sa construction, elle a été classée monument historique. Depuis la construction de la maison mère, l’aile Saint-Mathieu de la maison a abrité des oeuvres pour les démunis (orphelins, aînés, hommes et femmes dans le besoin), puis, avec le temps, ces oeuvres ont été remplacées par un institut de formation supérieure en nursing et finalement, par des organismes à caractère social. La chapelle était donc ouverte aux pauvres et à ceux qui occupaient les lieux. La maison mère et la chapelle ont été vendues à l’Université Concordia, les sœurs quitteront les lieux en 2012.


Puisque la chapelle est classée monument historique, elle sera conservée, mais sa future vocation demeure inconnue. Les restes mortels de Marguerite d’Youville, sous l’autel, ont été transférés au Sanctuaire Sainte Marguerite d'Youville de Varennes. Les Sœurs grises continueront cependant de gérer en fiducie la crypte située sous la chapelle. En effet, une étude révélait que certaines soeurs inhumées dans la crypte ont été emportées par des maladies contagieuses et que, par conséquent, leurs dépouilles devaient demeurer sur place, dans un caveau scellé.

Description


La chapelle de la maison mère
© IPIR 2009, soumis à copyright

La chapelle est un lieu où chaque élément rappelle la spiritualité et le charisme des Soeurs Grises. Les oeuvres d'art qui s'y trouvent ont une valeur matérielle certes, mais leur valeur est davantage immatérielle pour les soeurs qui vivent à la maison mère et fréquentent la chapelle pour s'y recueillir et y prier. Les soeurs quitteront ce lieu hautement significatif puisque la maison mère a été vendue.


Créée par l’architecte Victor Bourgeau (1809-1888), la chapelle des Sœurs Grises de Montréal se distingue, au plan architectural, par son style néo-roman et par la richesses de ses oeuvres d’art. Les arches, nombreuses, confèrent au lieu une atmosphère de prière. Cependant, pour saisir toute la signification et la valeur de la chapelle, il est essentiel de connaître les récits et les pratiques associés à ce lieu. Pour sœur Marguerite Daoust, « la congrégation a un style, une âme et un corps ; le corps ce sont les oeuvres (caritatives) et l’âme c’est cette spiritualité qui donne le souffle nécessaire pour s'investir dans les oeuvres ». On ne peut parler d’oeuvres sans prière ; la dimension spirituelle étant indissociable de l'oeuvre. Ainsi, l'architecture, les tableaux et statues de la chapelle sont très précieux, puisqu’ils sont un rappel du charisme et des oeuvres de la communauté. Les objets d'art sacré sont porteurs de l’inspiration, de la spiritualité et du charisme de la fondatrice, valeurs qui ont été transmises aux soeurs de générations en générations.


Certaines de ces oeuvres d’art ont été commandées à des artistes français ou canadiens par la congrégation, alors que d’autres constituent des dons de la part de bienfaiteurs, parfois anonymes. Quelques tableaux datent ainsi de l'époque de la fondatrice où ils étaient installés dans la maison du Vieux-Montréal. L’autel de marbre, du sculpteur John O’Brian, et le plancher du sanctuaire en marqueterie sont des dons. L'autel, fabriqué de trois essences de bois, a été offert par le maire de Montréal de l’époque, Charles-Séraphin Rodier (1858-1862), le jour de la profession de sa fille.


 

Apprentissage et transmission


Soeur Marguerite Daoust
© IPIR 2009, soumis à copyright

Bien que les Sœurs Grises quittent la maison mère et la chapelle, la mission sera poursuivie par leurs oeuvres qu’elles lèguent peu à peu aux laïcs. Les oeuvres caritatives, qui étaient autrefois à la maison mère, ont été, avec le temps, relogées ailleurs. L’héritage se lègue par la pratique ; c’est aux associés de Marguerite d’Youville et à la population que les sœurs transmettent cet héritage de Marguerite d’Youville. Cet héritage est une vie de charité, une grande confiance envers le Père, qui aide les gens à vivre dans les pas de Jésus, et l’amour de l’Église, qui est le Christ continué.

Localisation

Municipalité: Montréal
Région administrative: 06 Montréal
MRC: Hors MRC
Lieu: Maison mère des Soeurs Grises de Montréal, 1190, rue Guy, Montréal, H3H 2L4
Téléphone: 514-937-9501
Site Web: http://www.sgm.qc.ca/sgm/francais/frameset.htm
Ressources:

Soeur Marguerite Daoust, Les Soeurs Grises, The Grey Nuns, Montréal : Sœurs de la Charité de Montréal, "Sœurs Grises", 1987.


Source

Soeur Marguerite Daoust
Titre, rôle et fonction : Elle est l'auteur de l'ouvrage Les Soeurs Grises/ The Grey Nuns (1987)
Lien avec la pratique : Elle fait parfois des visites avec des groupes à la chapelle.

Enquêteur : Stéphanie Teasdale
Date d'entrevue : 24 juillet 2009

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