Récit de pratique cérémonielle ou cultuelle

La dévotion à la Vierge Marie chez les Frères maristes

Tradition: Christianisme
Appartenance: Catholicisme (rite latin)
Diocèse, association ou regroupement: Diocèse de Québec
Communauté religieuse: Frères maristes

Classé sous Système de croyance (9100), Être spirituel (9120), Intercesseur/médiateur (9123)
et sous Pratique religieuse (9300), Pratique de communication religieuse (9350), Prière (9352).

Historique général


Chapelle dédiée à la Vierge Marie
© IPIR 2009, soumis à copyright

La dévotion à Marie chez « Les Petits Frères de Marie », nom officiel de la communauté, est associée à la vie de leur fondateur, le père Joseph-Benoit-Marcelin Champagnat (1789-1840). Cette dévotion lui a été inspirée dès sa plus tendre enfance par sa mère et une tante religieuse, toutes deux dévouées à la Sainte Vierge. Au cours de sa jeunesse, Champagnat s’était contenté, pour honorer Marie, de réciter quelques courtes prières qu’on lui avait apprises. Mais lorsqu’il décide d’embrasser l’état ecclésiastique et qu’il fréquente les séminaires, sa piété envers la Vierge augmente; il s’impose un grand nombre de pratiques pour mériter sa protection et lui témoigner son affection. Dès lors, il fait de cette maxime sa devise : « Tout à Jésus par Marie, tout à Marie pour Jésus ». Lorsqu’il fonde son Institut, Marie occupe la première place. Selon sa pensée, tout dans l’Institut doit appartenir à Marie, tout doit être employé à sa gloire. Aimer Marie, la servir et propager son culte, selon l’esprit de l’Église, voilà le moyen d’aimer et de servir plus parfaitement Jésus-Christ : tel est le but qu’il se propose en fondant sa congrégation. Il veut que les frères considèrent la Sainte Vierge comme leur mère, comme leur patronne et comme leur modèle.

Description


Statue de Marie
© Archives des Frères Maristes, soumis à copyright Photographie puisées dans les archives des Frères M

Dans la congrégation, dès le matin, la journée toute entière est consacrée à Marie par le chant du Salve Regina. Chaque frère, en se levant, doit se mettre sous sa protection, s’offrir à elle et réciter trois Ave Maria; le soir, avant de se coucher, il doit en faire autant. L’office divin, le chapelet, la récitation de l’Ave Maria à toutes les heures, et plusieurs autres prières, sont les hommages que les frères rendent à la Vierge Marie pendant la journée.
Pendant longtemps, tous les exercices de piété, de même que la plupart des exercices communautaires, se terminaient par le Sub tuum (une des plus anciennes prières mariales qui apparaît dès le IIIe siècle). Le samedi est particulièrement consacré à honorer Marie : ce jour-là, on lui adresse des prières spéciales pour obtenir par son intercession la vertu de pureté. En outre, tous les frères doivent jeûner au petit déjeuner; si quelqu’un en est empêché, il ne peut s’en dispenser qu’avec permission et en suppléant au jeûne par quelques prières ou actes de vertu. Les fêtes de Marie doivent être célébrées par tous les membres de l’Institut avec joie, un vigilant respect, un amour filial et une grande reconnaissance. Souvent les frères s’y préparent par une neuvaine ou quelques autres exercices de piété. La veille, il y a jeûne. Le jour de la fête, après la sainte communion, chacun doit renouveler ses vœux et se consacrer de nouveau à Marie. Les cinq principales fêtes de la Sainte Vierge (Assomption, Immaculée Conception, Nativité, Annonciation, Visitation) sont chômées dans les maisons de noviciat et les offices s’y font avec la plus grande solennité. Ces jours doivent être entièrement employés par tous les frères de l’Institut à honorer la Vierge, soit en lisant quelques livres qui traitent de ses grandeurs, soit en faisant aux enfants quelques instructions sur ces fêtes et sur les avantages de la dévotion à Marie. À toutes ces pratiques, le fondateur a prescrit aussi que l’on ajoute deux choses : l’imitation des vertus de Marie et le zèle pour répandre sa dévotion. Il demande que l’amour des frères pour Marie les porte surtout à prendre son esprit, à imiter son humilité, sa modestie, sa pureté et son amour pour Jésus-Christ. La vie pauvre et cachée de la Vierge et les exemples qu’elle a donnés doivent être la règle de conduite des frères; chacun doit tellement s’efforcer de lui ressembler que tout dans ses actions et dans sa personne rappelle Marie, retrace l’esprit et les vertus de Marie. En conséquence, les frères se regardent comme particulièrement obligés de faire connaître Marie, de la faire aimer, de répandre son culte et d’inspirer sa dévotion aux enfants. Ainsi, dans leurs écoles, les frères faisaient toutes les semaines un catéchisme sur Marie, d’environ une demi-heure, où on apprenait aux enfants à prier Marie. À cette fin, on se servait entre autres moyens d’un petit livre présentant les pensées des saints sur Marie.
Dans les maisons de formation, le samedi était considéré comme le jour d’enseignement marial. Le mois de mai, dédié à Marie, était un temps fort durant l’année quant à la dévotion à Marie. De nos jours, les frères gardent encore certaines habitudes quant à leur dévotion à Marie mais, avec les années, les nouvelles approches de la spiritualité qui ont vu le jour au cours des dernières décennies et le non renouvellement du personnel de la communauté, certaines pratiques ont été modifiées et d’autres abandonnées.

Localisation

Municipalité: Château-Richer
Région administrative: 03 Capitale-Nationale
MRC: La Côte-de-Beaupré
Lieu: Maison des Frères maristes, 7141, avenue Royale , Château-Richer, G0A 1N0
Téléphone: (418) 824-4215
Site Web: http://www.freresmaristes.qc.ca

Source

Frère Valmont Fournier, frère Wilfrid Breton, frère Adrien Beaudoin, frère Laurent Potvin, frère Gérard Harvey, frère Paul-André Lavoie et frère Borromée Caron

Enquêteurs : Marc-André Complaisance, Joseph Ronald Dautruche
Date d'entrevue : 16 février 2009

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