Récit de pratique cérémonielle ou cultuelle
Tradition: Christianisme
Appartenance: Catholicisme (rite latin)
Diocèse, association ou regroupement: Diocèse de Québec
Communauté religieuse: Frères maristes
Classé sous Pratique religieuse (9300), Pratique de communication religieuse (9350), Chant et cantique (9354).
Frère Wilfrid Breton
© IPIR 2009, soumis à copyright
Le Salve Regina remonte à la première croisade (1096-1099). Ce chant aurait été composé par le légat papal Adémar, évêque du Puy en France, pour les pieux combattants qui allaient délivrer le tombeau du Christ alors au pouvoir des musulmans. Les croisés le chantaient chaque soir. On attribue à saint Bernard (1091-1153), premier abbé de Clairvaux, l'addition des trois exclamations finales : ô clemens, ô pia, ô dulcis Virgo Maria. La pratique de demander la protection de Marie par le chant du Salve Regina en terminant la journée est établie depuis des siècles dans de nombreux instituts religieux et est ainsi devenue une habitude pour de nombreux groupes de voyageurs dans toute la chrétienté. Débuter la prière du matin par le chant du Salve Regina fut une initiative du père Champagnat lui-même, afin de mériter la protection de Marie et écarter les frères de tout danger; finalement cette habitude est devenue un exercice de règle à partir de 1930. Quant au chant du soir, cette pratique fut établie en 1914 par une décision du frère stratonique, supérieur général de l’époque, dans le but de protéger de tout danger l’âme et le corps des frères enrôlés sous les drapeaux (Guerre 14-18).
Le Salve Regina fait partie intégrante de la vie des frères maristes. On le chante quotidiennement lors des prières communautaires du matin et du soir mais aussi à certains moments particuliers de la vie, tels les rituels funéraires, par exemple. Le titre même de l’hymne, Salve Regina, est inspiré des deux premiers mots du texte latin qui se traduisent respectivement par « Nous vous saluons » et « Ô Reine ». La première impression qui se dégage du texte est que la vie sur terre « n’est pas facile » et que les hommes ont en conséquence besoin d’une main secourable, puissante et maternelle pour les guider à travers cette « vallée de larmes » et cette « vie d’exil ». Bien qu’il s’agisse d’une espèce de lamentation, frère Wilfrid Breton souligne que les frères maristes ne passent pas leur journée à se lamenter, bien au contraire, mais c’est une façon d’intercéder auprès de la Vierge pour tous les miséreux de ce monde.
Le Salve Regina peut être chanté ou simplement récité, mais, dans les communautés assez nombreuses, la plupart des frères maristes continuent toujours de chanter cette hymne avec élan et dévotion. Le Salve Regina est le plus souvent chanté en latin selon la mélodie grégorienne traditionnelle, mais il existe bien sûr une version française de même que différentes traductions dans les langues vernaculaires où les frères ont établi des missions.
L'apprentissage des pratiques cultuelles, telles que le sens et la doctrine du Salve Regina, était un des premiers stades d’initiation à la vie mariste. Les frères étudiaient d'abord le texte en français pour en saisir le sens général, avant d'être initiés à la version latine et à la notation musicale grégorienne, permettant d'être en mesure de chanter cet hymne en latin. L'assurance venait en chantant avec les anciens qui entraînaient et soutenaient leurs confrères. En peu de temps, les frères étaient en mesure de chanter le Salve Regina par cœur et avec dévotion. La doctrine du Salve Regina s'est transmise depuis des siècles au sein de la chrétienté et les frères maristes ont eux-mêmes contribué à cette transmission en introduisant cette pratique dans les pays où ils ont établi des missions. Au Malawi, par exemple, les frères missionnaires ont traduit le Salve Regina en chichewa, la langue locale prédominante, tout en restant fidèles à la mélodie grégorienne.
Municipalité: Château-Richer
Région administrative: 03 Capitale-Nationale
MRC: La Côte-de-Beaupré
Lieu:
Maison des Frères maristes de Château-Richer, 7141, avenue Royale , Château-Richer, G0A 1N0
Téléphone: (418) 824-4215
Site Web: http://www.freresmaristes.qc.ca
Frère Wilfrid Breton
Titre, rôle et fonction : Frère mariste
Enquêteurs : Marc-André Complaisance, Joseph Ronald Dautruche
Date d'entrevue : 26 août 2009
La réalisation de l’Inventaire du patrimoine immatériel religieux a été rendue possible grâce à l’appui de six partenaires: