Récit d'objet

Le mobilier de l'église Saint-François-de-Sales à Odanak

Tradition: Christianisme
Appartenance: Catholicisme (rite latin)
Groupe: La communauté d'Odanak
Diocèse, association ou regroupement: Diocèse de Nicolet
Paroisse, congrégation ou équivalent: Saint-François-de-Sales (Mission Abénakis) (Odanak)

Classé sous Organisation religieuse (9200), Espace religieux (9270), Lieu de culte (9271).

Historique général


Mobilier de l'église Saint-François-de-Sales
© IPIR 2010, Soumise à copyright

À partir de 1688, les Abénaquis quittent la mission de Sillery pour vivre aux abords de la rivière Chaudière et s’installent à la Mission Saint-François-de-Sales. Joseph Crevier cède une partie de la seigneurie Saint-François aux Abénaquis, qui s’y installent, sur l’emplacement actuel d’Odanak. 
Les missions d'évangélisatin s’établissaient généralement loin des grands centres en des lieux où les Amérindiens effectuaient des échanges avec les Français. Souvent, il s’agissait de villages amérindiens à proximité de rivières. C’est d’ailleurs pour cette raison que l’église Saint-François-de-Sales est construite aux abords de la rivière. On espérait également mettre en place un poste de traite. 


Une première chapelle en bois a été construite à Odanak en 1700. Elle a été incendiée en 1759 lors de l'invasion de l'armée de Rogers. L'église Saint-François-de-Sales d’Odanak d'aujourd'hui a été construite en 1826. L’intérieur de l’église a toutefois dû être rénové après un incendie survenu au début du 20e siècle.

Description


Chemin de vie sculpté par les Panadis
© IPIR 2010, Soumise à copyright

Dans l’église Saint-François-de-Sales, les symboles catholiques côtoient ceux de la culture amérindienne. Les scènes traditionnelles de la vie des Abénaquis, des statues et du mobilier religieux ont été fabriqués et sculptés par des artisans de la communauté. 


Sous les quatorze tableaux du chemin de croix, relatant les derniers moments de la vie de Jésus, un ensemble de bas-reliefs sculptés par des artisans abénaquis intitulé le chemin de vie, représentent les traditions abénaquises ainsi que des citations et des paroles de sagesse. L’autel est orné d’un bas-relief de la dernière Cène (« Wé-hé-Ga-mit » en langue abénaquise).  Un agneau, symbolisant le Christ, des gerbes de blé, symboles de l’eucharistie et des scènes de la vie traditionnelle ont été sculptés sur l'autel par des membres de la communuaté. Sur le devant de l’ambon, un poisson et de petits painsreprésentent le miracle de la multiplication des pains par Jésus. 


La plupart des pièces ont été sculptées par Claude Panadis et Adrien Panadis, deux artistes reconnus d'Odanak. En 1960, à l’occasion du tricentenaire d’Odanak, Adrien Panadis a peint de nouveaux tableaux qui ont été exposés à l’église quelques années plus tard. 
Deux totems sont placés de chaque côté de l’autel. La tortue symbolise la sagesse et la longévité alors que l’ours est un symbole de force, soutenant à la fois le totem et la communauté. Au sommet d’un des totems se trouve un aigle, esprit de Dieu et grand manitou. Au sommet de l’autre est perché un hibou, protecteur des rêves et du sommeil. Également situés dans le choeur, les capteurs de rêves servent à éloigner les mauvais esprits et, selon l'abbé Pierre Houle, leur pouvoir est en lien avec le rite de la purification. 


Deux statues représentent des figures importantes pour la communuaté. Kateri Tekakwitha ((1656-1680), de descendance algonquine et mohawk est la première Amérindienne d'Amérique du Nord à avoir été béatifiée (1980) et canonisée en 2012. Les Abénaquis lui vouent une grande dévotion. Une statue de saint François de Sales, le saint protecteur de l'église, orne également le choeur. 


Une Vierge à l'enfant, statuette en argent, rappelle les débuts de la mission. En 1691, les Abénaquis se consacre à Notre Dame de Chartres. En 1699, à l'initiative du père Bigot, responsable la mission St François de Sales, les Abénaquis d’Odanak envoyent à Chartres un wampum, une ceinture longue de six pieds et formée de onze rangs de coquillages, objet à la fois rituel et diplomatique, en signe d'alliance avec la France.  Le wampum offert aux Français était orné d’une inscription latine signifiant « Vierge Marie, mère des Abénaquis ».L’objet est encore conservé dans le trésor de la cathédrale. En échange, les chanoines de la cathédrale de Notre-Dame envoyèrent aux Abénaquis une statuette en argent de la Vierge, réplique d’une antique statue en bois conservée dans l’église souterraine de la cathédrale. Cependant, lors de la Conquête, la statue a disparu. Une légende veut que la statue ait disparu dans un naufrage sur la rivière Saint-François. Un autre récit raconte que les Anglais ont simplement fait fondre la statue pour confectionner des bijoux. Aujourd'hui, une copie de la statuette et une plaque commémorative rappelant le don du wampum ornent les murs de l'église. 


 

Localisation

Municipalité: Odanak
Région administrative: 17 Centre-du-Québec
Lieu: Église Saint-François-de-Sales
, 116, rue Waban-Aki
, Odanak (Qc), J0G 1H0
Téléphone: 450-568-5864 / 450-568-3113
Télécopieur: 450-568-0034

Source

Monseigneur Pierre Houle
Titre, rôle et fonction : Curé de la Mission Saint-François-de-Sales

Enquêteur : Valérie Roussel
Date d'entrevue : 10 août 2010

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