Récit de pratique cérémonielle ou cultuelle
Tradition: Christianisme
Appartenance: Catholicisme (rite latin)
Communauté religieuse: Soeurs de la Charité d'Ottawa
Classé sous Pratique religieuse (9300), Pratique de communication religieuse (9350), Prière (9352).
Blason de la Congrégation
© Archives des Soeurs de la Charité d'Ottawa
Mgr Phelan avait demandé aux Sœurs de la Charité de Montréal dites Sœurs Grises d’envoyer des sœurs à Bytown en 1845. Il établit dans son diocèse la Communauté des Sœurs de la Charité. En 1849, la Congrégation obtient son incorporation civile sous le nom de La Communauté des Révérendes Sœurs de la Charité. Après la séparation complète d’avec la maison mère de Montréal en 1854, la Communauté de Bytown écrit ses premières Constitutions en 1856. En 1878, Mgr Duhamel apporte le manuscrit des Constitutions à Rome pour en obtenir l’approbation pontificale de sa Sainteté Léon XIII. En 1882, la Sacrée Congrégation de la Propagande l’informe que l’approbation des Constitutions n’est possible que si les Sœurs de la Charité d’Ottawa modifient leur costume et leur nom. Mgr Duhamel apprend à ladite Congrégation qu’un changement dans le costume a été effectué en 1869 par le port du voile. Quant au nom, Mgr Duhamel a eu une inspiration lorsqu’il a ouvert le livre des Saintes Règles. Il a vu la croix du sceau communautaire choisi par Mère Bruyère en 1852. Il propose alors que la Congrégation se nomment «Sœurs de la Charité dites communément Sœurs Grises de la Croix». Ensuite, il écrit aux Sœurs : «Ce nom signifiera que vous êtes grises, c’est-à-dire enivrées de la Croix; il signifiera que vous aimez la Croix, que vous la portez avec courage et que vous vous y attachez jusqu’à la mort». La Congrégation porte ce nom jusqu’en 1968. Lors d’un Chapitre, les déléguées de la Congrégation ont pris la décision de revenir au nom de Sœurs de la Charité, premier nom officiel donné lors de l’incorporation civile.
Mère Bruyère a gouverné sa Communauté pendant trente ans. Elle a connu des peines, des ennuis et des misères propres aux nouvelles fondations. De grandes épreuves et défis sont également venus de l’extérieur. L’épidémie de typhus de 1847 a mis en danger la survie de la population de Bytown pendant un an. La population était hétéroclite dans ce milieu de bûcherons : des Canadiens français, des Irlandais catholiques et des protestants. En 1864, elle écrit : « La vie, le salut et la gloire sont dans la croix. » Mère d’Youville avait hérité de la dévotion à la croix des Frères Hospitaliers de la Croix appelés aussi Frères Charon. Elle avait reçu d’une Ursuline l’ouvrage de Boudon Les saintes voies de la croix où l’auteur s’intéresse à la fois à la croix du Christ et aux croix qui sont le lot de la vie. Mère Bruyère considérait que « les grandes œuvres se fondent sur la croix ». Le secret de son courage se trouve dans l’amour de la Sainte Croix, c'est-à-dire dans l’amour de Jésus mort sur la croix.
Reliquaire-ostensoir de la Sainte Croix
© IPIR 2011, soumis à copyright
Chaque année, le 14 septembre, la fête de la Croix glorieuse est célébrée avec solennité. Des lampions rouges et un ornement en forme de cœur décorent la chapelle. De plus, la Croix glorieuse est vénérée lors du Vendredi saint. Les vendredis sont consacrés au culte de la croix. À ces occasions, les Sœurs entonnent le chant Victoire tu règneras. Pendant de nombreuses années, la Congrégation exposait un magnifique reliquaire-ostensoir de la vraie croix. Les membres de la Congrégation chantaient: O Crux Ave, Spes Unica. En 2011, la Congrégation prie en français. Elle récite : «O Croix / Salut unique espérance La gloire et le salut du monde, Des fidèles augmentent la grâce Des pécheurs pardonnent les offenses.». Dans l’histoire des Soeurs de la Charité d’Ottawa, un événement a été marquant : celui de l’inauguration de la nouvelle chapelle de la maison mère dédiée à la Sainte-Croix par Monseigneur Duhamel, survenue le 25 mars 1885.
Mère d’Youville voulait que le symbole du Sacré-Cœur soit gravé sur la petite croix d’argent faisant partie du costume. La Congrégation a conservé cette croix pour rappeler que le cœur de Jésus brûlant d’amour est la source où les sœurs puisent la patience, la générosité et la tendresse. En 1852, Monseigneur Guigues a donné à la Congrégation la devise « Vive Jésus et sa croix ». Par la suite, les Soeurs ont adopté l’habitude d’inscrire cette formule au début de leurs lettres.
Les Constitutions de 1998, intitulées Chemin de vie, contiennent des textes sur le sens de la croix dans la vie des sœurs. Par exemple, il est possible de lire : «Nous aimons contempler Jésus dans sa vie, sa mort et sa résurrection, lui qui s’offre librement au Père pour que nous ayons la vie. C’est de Lui que nous apprenons comment unir la communion avec le Père et une vie active intense. C’est par Lui que nos croix prennent un sens et nous motivent dans nos engagements pour libérer la vie.» (Art. 23.1) et «Confiantes et sereines dans les épreuves, même dans l’inefficacité apparente de notre travail, nous croyons que de la croix jaillit la vie. Nos souffrances unies à la passion de Jésus revêtent une valeur rédemptrice et contribuent à la croissance du Royaume.» (Art. 40.1)
Municipalité: Ottawa
Lieu:
Maison mère des Soeurs de la Charité d'Ottawa, 9, rue Bruyère, Ottawa, K1N 5C9
Téléphone: 613-241-2710
Télécopieur: 613-241-5509
Site Web: http://www.soeursdelachariteottawa.com/Francais/home-francais.html
Soeur Agnès Gagnon
Titre, rôle et fonction : Assistante générale de la Congrégation
Lien avec la pratique : Soeur Agnès Gagnon fait partie de la communauté des Soeurs de la Charité d'Ottawa depuis 1959.
Enquêteurs : Francesca Désilets , Anne-Florence Bisson
Date d'entrevue : 7 décembre 2011
La réalisation de l’Inventaire du patrimoine immatériel religieux a été rendue possible grâce à l’appui de six partenaires: