Description

Jardin des Antoniennes au Cameroun
© Archives A.M., soumis à copyright

Dans le cadre de leur séjour au Cameroun, les Antoniennes de Marie ont dû adapter leur mode de vie à la réalité africaine, et ce, sur les plans vestimentaire et alimentaire. En ce qui concerne l'habillement, les soeurs se sont, à maintes occasions, « acculturées », voire « inculturées », histoire de mieux se mêler à la foule et de démontrer leur respect envers la culture de la population locale. C'est dans le cadre de rassemblements, comme par exemple des Forums, lorsqu'elles sont invitées par les Camerounais à un anniversaire ou encore lors de la fête du Travail, que les soeurs mettent des vêtements africains comme le pagne, auquel elles ajoutent des attaches, ainsi qu'un petit foulard sur la tête. Lors des jours de fête, comme Noël et Pâques, et le dimanche, il leur arrive de porter des robes africaines longues. Par ailleurs, elles se sont aussi confectionné des robes à l'occidental avec des tissus locaux.
Si, d'une part, elles se sont directement laissées influencer par la culture africaine dans la façon de s'habiller, d'autre part, en ce qui concerne l'alimentation, l'adoption des produits locaux a été plus difficile, souvent pour des raisons de santé. Soeur Luneau invoque l'impossibilité de manger le porc local, car leur organisme ne peut pas le supporter : « les porcs sont libres et peuvent manger tout ce qui leur tombe sous la dent ». Elles ne peuvent pas manger non plus le singe et l'éléphant, contrairement à la population camerounaise. Il leur est aussi difficile d'accepter les invitations qu'elles reçoivent de la population, parce qu'elles ne peuvent pas manger les mêmes produits qu'elle. Bien que les produits qu'elles consomment dénotent un changement des pratiques alimentaires par l'introduction d'aliments locaux, elles produisent souvent leurs aliments, sinon elles achètent des conserves, essentiellement de provenance européenne ou nord-africaine.
En ce qui concerne leur production alimentaire, elle est à la fois animale et végétale et montre l'introduction de nouveaux aliments. Elles font l'élevage des poules, des cochons et des chèvres. Si dans leur potager on trouve de la laitue, des oignons, des tomates, des haricots, semences qu'elles ont apporté « du pays », elles produisent aussi des ananas, des bananes, du macabo, de la papaye, de la mangue, des oranges et des citrons. Tous ces fruits et légumes doivent être traités avant d'être consommés, et la saison agricole correspond à la saison des pluies qui dure six mois. Bref, « on avait tout ce dont on avait besoin ». Les soeurs de la mission font même pousser certaines plantes médicinales, afin de se prémunir des maladies locales, comme le filaire. Manger devient donc une préoccupation de tous les jours, liée à la survie, mais agrémentée par l'introduction de nouveaux aliments.

Apprentissage et transmission

Eau pour laver les aliments
© Archives A.M., soumis à copyright

Notre informatrice soutient que les Antoniennes ont pu ainsi s'occuper de leur alimentation en raison du fait que bon nombre d'entre elles connaissaient déjà « la terre » au Canada. L'agriculture ne leur est donc pas étrangère. En ce qui concerne les vêtements, elles ont tout simplement imité le comportement des Camerounais à certaines occasions précises.

Localisation

Municipalité: Saguenay
Région administrative: 02 Saguenay-Lac-Saint-Jean
MRC: Hors MRC
Lieu: Maison mère des Antoniennes de Marie, 927, rue Jacques-Cartier Est, Chicoutimi, Québec, G7H 2A3
Téléphone: 418 549-1055
Télécopieur: 418 693-8609
Site Web: http://www.soeursantoniennes.org/

Source

Soeur Laurette Luneau
Titre, rôle et fonction : Soeur Laurette Luneau est actuellement membre du Conseil général de la communauté en tant qu'assistante générale. Au sein de sa communauté, elle a notamment travaillé à la cuisine et comme animatrice de pastorale dans la communauté haïtienne, dans une paroisse de Chicoutimi ainsi qu'au Cameroun.
Lien avec la pratique : Soeur Luneau a fait partie des Antoniennes de Marie qui ont été missionnaires à Doumé, au Cameroun, de 1994 à 2000.

Enquêteur : Roseline Bouchard
Date d'entrevue : 23 mars 2009, 7 avril 2009

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