Récit de pratique liée à un savoir-faire

La confection des vêtements liturgiques chez les Antoniennes de Marie

Tradition: Christianisme
Appartenance: Catholicisme (rite latin)
Diocèse, association ou regroupement: Diocèse de Chicoutimi
Communauté religieuse: Soeurs Antoniennes de Marie

Classé sous Organisation religieuse (9200), Fabrication d’objets religieux (9290), Vêtement et accessoire (9294)
et sous Organisation religieuse (9200), Communauté (9240), Pratique technique et artistique (9245).

Historique général


La confection des vêtements liturgiques.
© Archives des Antoniennes de Marie

La congrégation des Soeurs Antoniennes de Marie a été fondée au début du vingtième siècle pour accompagner et aider le prêtre dans sa mission apostolique. Peu avant Vatican II (vers 1958), à la demande des prêtres, les religieuses entreprennent la confection des vêtements et accessoires liturgiques. Il est vrai que cette pratique répond spécifiquement à la raison d'être et à la mission des Antoniennes. Après le Concile Vatican II (vers 1965), les rituels religieux subissent de grands changements : les accessoires et les vêtements portés par les prêtres pour la célébration eucharistique deviennent plus sobres et plus modestes. L'impressionnante chasuble est remplacée par l'aube et plusieurs accessoires sont éliminés. C'est ainsi que les activités de l'atelier de vêtements sacerdotaux et d'accessoires liturgiques seront graduellement remises en question et que l'atelier cessera définitivement ses activités en 1974.

Description


Soeur Laure-Marie Bouchard présentant des vêtements liturgiques fabriqués par la communauté.
© IPIR 2009, soumis à copyright

L'atelier de vêtements liturgiques est situé à la maison mère des Antoniennes de Marie. Cet atelier était un lieu différent de l’atelier de soutane (Voir fiche de l’atelier de soutane). Quatre religieuses y travaillaient quotidiennement pour répondre aux demandes des prêtres ou des paroisses environnantes. Chaque paroisse avait son vestiaire constitué. Comme les plus grosses commandes provenaient des paroisses qui demandaient des aubes pour le « commun », il arrivait qu’une paroisse commande deux douzaines d’aubes! Les prix variaient selon la qualité exigée, et une chasuble il pouvait coûter entre deux et trois cents dollars, lorsqu’il fallait la broder. Une chasuble commune pouvait être vendue 200 $.
Le prêtre se rendait à l'atelier des Antoniennes pour passer sa commande et celles-ci procédaient aux tâches préparatoires : prise de mesures et consignation des besoins du prêtre ou de la paroisse. La qualité de la chasuble variait selon la demande du prêtre. Ensuite et toujours en silence, les religieuses se mettaient au travail. La première étape consistait à confectionner le patron, couper le tissu, repasser les faux plis, assembler et coudre les pièces, coudre les boutons puis réaliser des décorations (appliques, broderies ou décors peints). Comme les religieuses décidaient et confectionnaient les décorations, cela contribuait à la réputation des vêtements et à la création d’une signature antonienne. Voici comment une journée type de travail à l’atelier se déroulait.
6 h 30 : Déjeuner suivi de la messe
9 h : Office accompagné de la lecture spirituelle
10 h : Poursuite du travail jusqu’à midi
13 h 30 : Au retour du repas de midi, les sœurs reprenaient leur besogne jusqu’à 16 h pour les prières.
Après les prières, les Antoniennes retournaient au travail pour finaliser certaines tâches ou ranger l’atelier qui fermait à 18 h. Le travail se faisait en silence, sauf les jours de « congé » où les religieuses pouvaient travailler tout en parlant. Les jeudis et les dimanches étaient normalement des jours de congé.
Les vêtements et accessoires confectionnés par les religieuses étaient principalement des chasubles, des chapes (vêtements pour les occasions plus solennelles), des aubes, des étoles, des surplis pour les servants de messe ou pour les sacrements pour les jeunes, des purificatoires, des nappes pour l’autel ou pour les balustrades. Elles confectionnaient aussi leurs propres costumes, tabliers et uniformes. Les religieuses conservaient les retailles pour les offrir aux femmes de la région qui s’en servaient pour confectionner des courtepointes.
Aujourd’hui, les Antoniennes réparent parfois des aubes et des étoles pour les prêtres qui en font la demande.

Apprentissage et transmission


Vêtement liturgique peint à la main.
© Archives des Antoniennes de Marie

Les religieuses se transmettaient leur savoir-faire entre elles.

Localisation

Municipalité: Saguenay
Région administrative: 02 Saguenay-Lac-Saint-Jean
MRC: Le Fjord-du-Saguenay
Lieu: Maison mère des Soeurs Antoniennes de Marie, 927, rue Jacques-Cartier , Chicoutimi, G7H 2A3
Téléphone: 418 549-1055
Télécopieur: 418 549-1322
Site Web: http://www.soeursantoniennes.org

Source

Soeur Laure-Marie Bouchard
Lien avec la pratique : Soeur Laure-Marie Bouchard a travaillé dès les débuts de l'atelier de vêtements et accessoires liturgiques et jusqu'à sa fermeture vers 1972.

Enquêteurs : Catherine Gaumond, Roseline Bouchard
Date d'entrevue : 5 avril 2009

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