Récit de pratique culturelle

La mission des Soeurs de la Charité de Québec au Japon

Tradition: Christianisme
Appartenance: Catholicisme (rite latin)
Diocèse, association ou regroupement: Diocèse de Québec
Communauté religieuse: Soeurs de la Charité de Québec

Classé sous Organisation religieuse (9200), Mission (9260), Prosélytisme (9263).

Historique général


Les trois fondatrices de la mission au Japon, 1953
© Archives S.C.Q., soumis à copyright

À la suite de la Deuxième Guerre mondiale, les prêtres et les religieuses présents sur le territoire japonais sont incapables de répondre aux besoins de la population. Les communautés religieuses du Canada sont alors sollicitées pour venir en aide au peuple japonais. La Congrégation des Sœurs de la Charité de Québec accepte d'apporter son aide à ce pays ravagé par la guerre. Des 200 religieuses qui se portent volontaires, trois sont sélectionnées pour fonder cette mission ayant pour seul objectif de répondre aux besoins: sœur Rose-Anna Baillargeon, sœur Rita Deschaînes et sœur Gloria Beaulieu. 


Elles quittent Québec le 24 octobre 1953 après plusieurs mois de préparatifs et avec très peu de biens en leur possession, soit le nécessaire pour vivre modestement. Après un voyage en train de Québec à Vancouver et en cargo de Seattle à Yakohoma, les fondatrices arrivent finalement à destination le 14 novembre 1953. Rapidement, la congrégation des Sœurs de la Charité de Québec s'oriente vers une mission éducative au Japon. Dès 1954, la communauté ouvre son premier couvent à Tokyo, afin d'y accueillir des jeunes filles désireuses d'aller à l'université et afin d'y établir un noviciat pour la formation des Japonaises souhaitant devenir religieuse. En 1957, déjà 8 missionnaires des Sœurs de la Charité de Québec sont présentes au Japon. En 1960, la communauté construit l'école secondaire privé Caritas à Nakanoshima (Kawasaki). Dans les années qui suivent, la communauté construit d'autres écoles, jardin d'enfants, école primaire, Institut universitaire (Collège). Ces écoles forment une Corporation. 


En 2010, Caritas Gakuen, au Japon, est toujours sous la responsabilité des Sœurs de la Charité de Québec, une religieuse est directrice générale.

Description


Visite officielle à Nakanoshima,
© Archives S.C.Q., soumis à copyright

Si la mission au Japon s'est développée principalement comme une œuvre rattachée à l'éducation, le but original était l'évangélisation. Toutefois, les Sœurs de la Charité ont préféré communiquer leur foi, en vivant et en partageant leur charisme de charité et de compassion dans leur milieu. 


À l'intérieur de leurs établissements scolaires, les valeurs chrétiennes sont inculquées aux jeunes japonais par les religieuses et les professeurs laïcs. Les valeurs et la morale dans les écoles tenues par des communautés religieuses attiraient beaucoup les parents japonais. notamment quant à l'éducation de leurs enfants. Les écoles tenues par des missionnaires avaient très bonne réputation. Les Sœurs de la Charité de Québec se sont aussi adaptées au mode de vie et à la culture japonaise, notamment par un enseignement fait exclusivement en japonais et par le respect des fêtes et des pratiques alimentaires japonaises. De plus, les prières et les messes se déroulaient en japonais, tout comme la formation des religieuses japonaises. Cependant, les religieuses japonaises en formation recevaient des cours de français. 


Depuis quelques années, le noviciat du Japon a fermé ses portes. Au cours de son existence, le noviciat a formé de nombreuses Japonaises, sept qui ont fait leurs vœux perpétuels. En plus des sept religieuses japonaises, deux missionnaires québécoises sont toujours présentes au Japon. Les Sœurs de la Charité de Québec sont encore très actives auprès de la population japonaise, notamment dans le milieu scolaire, en pastorale et auprès des pauvres. Depuis l'arrivée des Sœurs de la Charité de Québec au Japon en 1953, les religieuses ont œuvré à propager la foi catholique, à inculquer les valeurs de la Congrégation à leurs étudiants, à donner une formation de haute qualité aux élèves, en plus de favoriser l'enseignement des arts auprès des enfants. Cinquante-sept ans plus tard, la congrégation s'efforce toujours de perpétuer ses différentes missions.

Apprentissage et transmission


Sr Gloria Beaulieu, l'une des fondatrices de la mission au Japon
© IPIR 2010, soumis à copyright

Les missionnaires qui se rendaient au Japon apprenaient la langue japonaise seulement en arrivant au pays. L'étude de la langue débutait dès leurs premières semaines en sol japonais. Un professeur de l'école de langue pour missionnaires venait directement au couvent l'après-midi, quatre jours par semaine. Cet apprentissage s'échelonnait sur une période de deux ans, où la lecture, l'écriture et la conversation étaient pratiquées. De plus, au cours des premiers mois, les missionnaires devaient s'adapter à la culture locale.

Localisation

Municipalité: Québec
Région administrative: 03 Capitale-Nationale
MRC: Communauté métropolitaine de Québec
Lieu: Maison généralice, 2655, rue Guillaume-Le Pelletier, Québec, G1C 3X7
Téléphone: (418) 628-8860

Source

Soeur Gloria Beaulieu et soeur Monique Bélanger
Lien avec la pratique : Soeur Beaulieu et Soeur Bélanger ont respectivement vécu 51 ans et 35 ans comme missionnaire au Japon.

Enquêteurs : Maude Redmond Morissette, Sylvianne Lagueux-Tremblay
Date d'entrevue : 19 octobre 2009, 1 mars 2010

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